La sortie du confinement annonçait un temps orageux pour l’OL. le club, au record européen avec six titres dans la poche, était bien parti pour manquer d’air et de force au vue de la Women’s Champions League 2020 à jouer sur un tournoi sec fin, en Août 2020, du côté basque espagnol.

Il aura suffit d’un peu de temps à Jean-Michel Aulas, pris par les procédures juridiques interminables mais profitables en terme de communication, pour lancer ses forces et diminuer ses faiblesses qui s’annonçaient.

Retour sur Avant

Au début de l’histoire, avec Ada Hegerberg, Ballon d’Or 2018, meilleure joueuse UEFA 2018 et son opération du genou, le championnat tanguait un peu. L’Histoire nous dira que 48 heures avant son terme prématuré (16 mars), le PSG attendait l’OL avec l’esprit possible d’une performance (gagner de deux points) quand le décompte arrêté fin avril, donnera son 14e titre national consécutif au club historique rhodanien.

Un souffle de tempête qui s’essouffle pour reprendre de plus belle avec la blessure de Griedge MBock, excellente défenseuse des Bleues, titulaire au sein de la 3e nation mondiale depuis son entrée en 2015 et sa rupture courant juin de son tendon d’Achille.

Un souffle qui pouvait de venir un orage, voire une tornade avec le départ annoncé par la gardienne Sarah Bouhaddi sur son réseau social (149 sélections en EDF, six titres européens dont deux gagnés grâce à elle lors de la séance des tirs au but)  et la confirmation du départ de Dzsenifer Marozsan, meilleure passeuse et meilleure joueuse des trois dernières saisons en D1F …

Le septième titre européen de l’Olympique Lyonnais pouvait sentir la viande bien trop cuite, en ces temps de barbecue estivalier, d’autant que le challenge européen se jouera fin Août. De plus, il fallait rajouter à cela le départ prévu de Lucy Bronze, meilleure latérale du monde sur le côté droit comme celui de sa compatriote Alex Greenwood, désireuses de retourner en Angleterre !

Voilà un septième titre qui sentait l’eau des pompiers venus en urgence éteindre ce feu et qui ravivait les appétits des autres prétendants Vfl Wolfsburg, Arsenal Ladies, Bayern de Munich, FC Barcelone, le Paris Saint Germain, l’Atletico Madrid tout en laissant un espoir de rêve au plus modeste, Glasgow Ladies.

En plus, du côté des USA, autre projet Aulasien, voilà que tout pouvait se jouer sur un tournoi open mais que Megan Rapinoe, -la star mondiale du football féminin depuis sa prestation au Mondial 2019 français-, signifiait sa volonté de ne pas jouer un tournoi en sept matches sur un mois, pratiqué sur une pelouse synthétique, avec le risque de Covid-19 qui va avec, pour un titre qui n’a pas de sens aux USA, au regard des titres (Quatre titres de championnes du Monde et quatre médaille d’Or aux JO) de l’équipe nationale.

Il ne manquait plus que l’annonce de quelques maternités pour que le Président Aulas ne se dise que ce cru 2020 aura été exceptionnel pour tester les capacités de son groupe à résister dans le milieu du football.

Présentation de l’Après

Un gros chèque par là, un moins gros mais pas si négligeable et Aulas signe des deux mains ce qui lui a couté certainement cher mais qui lui a bien augmenté ses chances de conserver une équipe de très haut niveau avec les changements négociés de Sarah Bouhaddi et de Dzsenifer Marozsan, redevenues lyonnaises pour quatre ans, transformant la participation de Sarah Bouhaddi en quasiment un CDI au sein de l’OL (14 ans) et de trois ans pour l’internationale allemande, capitaine de la Mannschaft.

Un beau coup alors que les deux compères étaient quasiment sur le tarmac, prêtes à décoller pour les USA. Sur le côté gauche, la signature de Sakina Karchaoui, arrière latérale gauche au fort potentiel quand tout le monde l’attendait à Chelsea. Là, encore les mots et les chiffres ont dû jouer sur la décision d’une joueuse de 24 ans d’autant que le contrat n’a été signé que pour une année !

Une situation très rare qui donne toutes ses chances à un départ pour Sakina comme autant de raisons de lui proposer mieux et plus longtemps si les objectifs lyonnais sont atteints. Les joueuses craquent encore autant pour de l’argent que pour des titres et reconnaissances individuelles. Et dans ce dernier domaine, JM Aulas a montré sa capacité à mettre ses joueuses en valeur tant au niveau du Ballon d’Or de France Football que des Best organisés par la FIFA.

A droite, il a récupéré du physique avec l’australienne de 20 ans, Ellie Carpenter, joueuse de Portland en NWSL. Le physique, un schéma qui avait fait la réussite du coach lyonnais, Jean-Luc Vasseur, quand il était celui de l’US Créteil masculin avec trois joueurs sénégalais venus d’Epinal Cheick Ndoye (1m90), futur capitaine d’Angers en L1, Ibrahima Seck (1m92) et Christophe Diédhiou (1m91). Avec cet impact, il avait eu, le plus rapidement dans son histoire, le titre de Champion de National.

Sont annoncées dans l’attente d’une confirmation officielle, la gardienne de l’Atletico Madrid Lola Gallardo dont on se demande l’intérêt qu’elle a d’être future n°2 ; la milieu islandaise de Wolfsburg, Gunnarsdottir (29 ans), comme d’autres joueuses.

Une situation correcte après avoir pris deux jeunes joueuses en cours de formation au PSG, Vicki Becho (16 ans, internationale U19) et Alice Sombath (16 ans, EDF U17) marquant le constat que si la formation lyonnaise est conséquente en nombre, elle n’est pas encore une solution pour consolider l’équipe championne d’Europe.

Enfin, dernier coup lyonnais, avec notamment la signature par Lucy Bronze (meilleure joueuse UEFA 2019, Top Ten Ballon d’or France Football) , considérée comme la meilleure latérale droite du monde et Alex Greenwood, sa partenaire en sélection anglaise, d’une prolongation de contrats jusqu’à fin Août. Voire mieux si affinités psychologiques et financières.

Pour la fin de saison 2020, Lyon aurait pu être fragilisé par des départs significatifs avec l’inconnue qui va avec pour les nouvelles entrantes, les fenottes joueront la fin de saison 2020 avec une équipe qui se connaît pour assurer les 3 objectifs qui s’annoncent à elle. Après le championnat de France (14e titre obtenu consécutif), la Coupe de France à jouer (1/2 et finale) et la Coupe d’Europe à obtenir pour un 7e titre européen.

Au bilan, il sera intéressant de noter que l’OL a bien réussi dans le passé ses changements de cycles ; ce qui semble difficile pour celui en cours. Une situation qui pourrait lui être préjudiciable. 

En face, les arguments existent. Bordeaux ou le PSG pour une finale potentielle si les lyonnaises prennent le meilleur sur Guingamp en 1/2. Voilà pour la coupe nationale.

Pour l’Europe, Barcelone et l’Atletico Madrid à domicile auront une carte à jouer, Wolfsburg est un sacré adversaire. Le PSG ou Arsenal ne sont pas à négliger et le Bayern pourrait créer une surprise face à OL sans match dont on a vu, avec le tournoi américain, que les matches de compétition secs de débuts de saison, montrent des difficultés dans les transmissions suscitant des erreurs coupables en terme de buts.

William Commegrain Lesfeminines.fr