Lors de l’émission sur RTL « On refait le match », Jean-Michel Aulas, invité exceptionnel, a tenu langue pendant 30 minutes en s’acharnant sur ses arguments, peu intéressé à répondre avec précision aux questions de l’Equipe de Denis Balbir qui pouvait l’en éloigner.

En premier lieu, Jean-Michel Aulas se bat comme un beau diable pour faire annuler la décision de la LFP d’arrêter le championnat. L’Olympique Lyonnais terminant premier non-européen (7e) derrière Nice et Reims, si la Coupe de France et celle de la Ligue, prévue en Août, ne peuvent se jouer. La France étant un des cinq pays européens à l’avoir fait, sur consigne orale néanmoins du Premier Ministre, Edouard Philippe lors de son discours à l’Assemblée Nationale du 28 avril 2021, portant sur son plan de déconfinement.

Un premier recours pour annulation de la décision d’arrêter le championnat à la 28e journée, et mise en place rapide d’une possibilité de terminer le championnat qui courra jusqu’en Août 2020. Si cette procédure devant le Tribunal Administratif n’est pas entendue, alors une demande d’indemnisation pour le préjudice subi compte tenu que la décision prise par la LFP, non-prévue dans les textes, est discriminatoire selon le Président lyonnais, contraire aux demandes de l’UEFA de préférer l’équité sportive à l’équité administrative.

Le droit administratif est un droit procédurier – on examine avec précision les règles instaurées – quand le droit civil est un droit contractuel. On porte un regard attentif sur la volonté des parties à s’engager, écrite dans le détail d’un contrat. Dans ce cadre, que valent les directives orales du Premier Ministre tout en sachant néanmoins que le sport est sous la tutelle du Ministère des Sports qui délègue aux fédérations, un service public sur lequel elle a autorité ? Les juges devront répondre à cette question qui annulera toutes les autres.

Position compliquée mais à jouer pour l’Olympique Lyonnais, faute de meilleures cartes. Un bon plan d’honoraires pour des avocats, en espérant une décision favorable. Qui sera contestée dans cette éventualité par la LFP et les clubs qui auront perdu le bénéfice de la première décision. On n’en a pas terminé, alors que le basket, volley et hand ont pris une décision d’arrêter sans aucune contestation.

Cette histoire n’a une chance de se terminer rapidement qu’avec la victoire de l’OL en finale de la Coupe de la Ligue face au PSG qui lui donnerait le bénéfice de l’Europa League, pour un club qui a réussi la performance de 24 saisons consécutives jouées dans les compétitions européennes.

Bruno Cheyrou est-il lyonnais ?

« Ce n’est pas acté » a été la réponse de JM Aulas. Pourtant, Florian Maurice a bien communiqué une lettre de démission à son Président, « trois jours après le confinement », ce qui a choqué le Président lyonnais.

Si l’arrivée annoncée par la presse de Bruno Cheyrou (directeur sportif de l section féminine) n’est pas encore validée par le Président lyonnais … une des raisons ne serait-elle pas le nouveau pont d’Or donnée au PSG, par la joueuse Kadidiatou Diani (450.000 € annuel de base) alors que l’OL n’est qu’à deux heures en TGV de la capitale parisienne ? Un élément quand on sait l’influence familiale sur le parcours de l’internationale française, plaçant la joueuse au rang du Top mondial alors que ses statistiques en sont éloignées (10 buts en sélection).

Une intervention qui d’ailleurs a été soulignée par la française, remerciant « la direction sportive parisienne » de l’effort fait. Pas si facile de se présenter ensuite au Groupama Stadium.

Une décision plutôt rare tant le football paie le talent actuel et rarement la promesse de talent, que le club veut conserver comme marge complémentaire avec l’inflation des salaires lors d’une vente.

Ce qui est certain c’est que Florian Maurice part car on voit mal un cadre revenir sur sa démission. Par contre, l’arrivée de Bruno Cheyrou est les startings blocks. Espérons qu’il ait signé une promesse d’embauche.

La nouvelle échelle de salaire va faire exploser le budget de l’OL au féminin ?

Wendie Renard a twetté pour dire qu’elle portait plainte contre le site Actufoot qui lui prétait des propos qu’elle n’avait pas tenu, sur le fait que les féminines remportaient des trophées alors que les hommes moins sans pour autant avoir la même rémunération.

Cela montre bien que cette nouvelle échelle de salaire pour une joueuse prometteuse mais encore dans l’antichambre du Top mondial va faire réagir les lyonnaises, sources de trophées et de réussites pour le club. Si de tels propos n’ont ps été tenus, à l’évidence, il va y avoir une actualisation des contrats de certaines joueuses quatre fois championnes d’Europe consécutivement pour un palmarès de six sur le plan européen et dans l’attente d’un 14e titre nationale consécutif.

Un passage que l’OL peut assumer, si ce n’est que la différence va être abyssale entre les deux équipes leaders du championnat depuis 2012 (OL et PSG) et les autres !

Deux jours après, j’ai pensé que le salaire de Diani avait été une discussion aussi fédérale pour motiver les jeunes joueuses à rester dans le football féminin. D’habitude, le PSG paie les meilleurs entre 10.000 et 15.000 €. Là, on est sur 37.500 €.

Je ne suis pas certain que cela va à l’avantage du football féminin français. Les titres vont être joués. De la même manière, les clubs capables de les payer sont rares sur le plan européen.

On le voit, l’argent est la nouvelle identité de ce sport.

William Commegrain Lesfeminines.fr