Mardi, le 1er Ministre mettait fin aux championnats d’élite chez les hommes et les filles. Dans la foulée, le PSG confirmait sa volonté de jouer l’Europe, même s’il fallait se déplacer à l’étranger. L’OL lui emboitait le pas. Des réactions compréhensibles sur la plan économique pour les hommes mais surtout sportifs. Pour le PSG, l’occasion unique de dépasser les 1/4 et de pouvoir atteindre une finale avec des adversaires bousculés sur le plan du confinement. Pour l’OL, la possibilité d’aller en 1/4. Une performance oubliée depuis longtemps. Voilà pour les hommes. Du côté des filles, l’OL ne laissera à personne la possibilité de lui retirer la série européenne commencée (4 titres de suite) et le PSG ne pourra certainement pas faire de la discrimination de genre, entre les hommes qui jouent et les femmes qui restent à la maison. Appuyés par une UEFA qui ne veut rien arrêter, les féminines des deux premiers clubs français n’ont certainement pas arrêté le football, mardi soir.

L’UEFA veut voir ses compétitions jouer.

Pour l’UEFA, il n’y a aucun doute. Une devise rappelée par un des membres du Comité Exécutif de l’organisation européenne, l’albanais Armand Duka à la radio italienne Kiss Kiss « l’objectif était de « terminer les compétitions » européennes ». Un mot d’ordre déjà clairement exprimé lors du dernier communiqué de presse du 23 avril, exigeant quasiment la continuité des championnats arrêtés, sauf décision gouvernementale contraire.

Une position prise certainement en raison du caractère hétérogène des effets du virus sur l’Europe. Très impactant en Italie, Espagne et France. Beaucoup moins en Allemagne et Grande-Bretagne.

La France impose un déconfinement prudent

Edouard Philippe, en présentant la décision du gouvernement devant l’Assemblée Nationale, d’interdire tous les regroupements de plus de 10 personnes et précisant devant un hémicycle clairsemé pour cause de distanciation sociale que les championnats de football de L1 et L2 ne devraient pas reprendre, a jeté un pavé dans la mare européenne du football.

Le PSG et l’OL, ont des raisons sportives d’aller jouer à l’étranger, tant chez les hommes que pour les filles. 

Nasser Al Khelaifi, Président du PSG, n’a pas mis la journée pour communiquer sur la décision du club champion de France, de tout faire pour jouer la compétition européenne, même s’il fallait allait jouer à l’étranger, sur terrain neutre. Jean-Michel Aulas, tout autant dans la recherche d’une réalisation de play-offs pour le championnat masculin, lui a emboité le pas.

Les deux clubs veulent jouer la compétition européenne masculine. Les enjeux sont conséquents. Sportivement, le PSG a enfin pu accéder aux quarts après trois éliminations consécutives au stade des 1/8e et l’OL a retrouvé la Ligue des Champions avec un match retour face à la Juventus à jouer alors que les lyonnais ont réussi l’exploit de vaincre la Grande Dame italiennne à domicile (1-0).

Sans rechercher de raisons économiques évidentes (droits TV et primes de qualifications) qui seraient toujours bonnes à prendre dans un univers économique sportif où le mot « chiffre d’affaires » a disparu des réalités depuis un bon mois ; les féminines des deux clubs ont autant de raisons de vouloir que la compétition perdure.

D’abord l’OL, avec cet objectif réussi de vouloir inscrire son nom au palmarès européen comme elles le font avec le championnat national. 13 titres de suite actuellement pour quatre consécutif sur le plan européen actuellement. Avec le PSG, auteur déjà de deux finales européennes (2015 et 2017), en droit de penser à pouvoir être dans les quatre meilleures équipes européennes actuelles, même si le principe du tirage, leur ferait rencontrer l’OL en 1/2 finale si les deux équipes se qualifiaient face à Arsenal pour les parisiennes, et le Bayern de Munich pour les lyonnaises.

Nul doute que l’OL mettrait le budget pour assurer ces déplacements. L’enjeu est trop fort et la politique féminine de JM Aulas n’est pas près de s’arrêter. A titre d’exemple, son rachat pour plus de 3 millions d’euros du FC Reign aux USA, le manifeste.

Pour le PSG, on voit mal le club parisien faire acte de discrimination acté sur le genre. Produisant pour les hommes, faisant un « lockdown » pour les femmes ! Une décision qui pourrait d’ailleurs les condamner d’une suite européenne en 2021, l’UEFA ayant certainement des textes punitifs pour tout forfait qui deviendrait là, non justifié : compétition pour les hommes, pas de compétition pour les femmes.

Des joueuses qui n’ont certainement pas arrêtées de jouer Mardi soir. 

D’autant que seuls les Pays-Bas et la Belgique ont pris la même décision que la FFF, de clore les championnats amateurs (Nationale et D1FArkema), dans l’attente de celle à prendre par la LFP dans la semaine. Les pays qualifiés (Allemagne, Espagne, Angleterre) reprenant l’entraînement pour l’Allemagne (petits groupes, distanciation), en prévision de le faire pour les autres.

Compte tenu de la confirmation par un membre du Comex européen de sa philosophie : faire jouer les compétitions européennes ; à l’évidence, les deux clubs vont faire reprendre l’entraînement à leurs joueuses dans le cadre d’un protocole d’employeur ayant à envisager toutes les possibilités de ne pas voir ou subir un risque pénal de mise en danger de leurs salariés joueuses.

Elles rentreront dans les conditions de l’article autorisant des déplacements professionnels au-delà des 100 kms, nouvelle référence fixée Mardi par le Premier Ministre à l’Assemblée.

La volonté des joueuses sera … ?

On l’a vu avec Amandine Henry dans ses propos repris par l’Equipe. L’envie de jouer et d’avoir un titre est très forte chez les sportives de haut niveau. Sans nul doute, elles seront partantes pour jouer cette aventure. Il reste que tout le monde a pu se rendre compte des conséquences graves que peut prendre ce virus, même chez les jeunes si le sort est négatif.

La prise de risque est minime mais elle est excessive en droit du travail. Règles de droit qui gère la relation entre les joueuses et leur club. Autre souci de droit concernant les joueuses en fin de contrat. Entre celles qui n’ont pas encore fixé leurs destination de celles qui ont communiqué sur leurs départs, notamment avec le besoin de vacances et les contraintes de la reprise dans leur nouveau club (5 semaines).

C’est donc dans un équilibre personnel que la décision de jouer se fera ou pas. Certainement éloignée d’une position syndicale qui mettait en doute la volonté globale des joueurs et joueuses professionnelles de reprendre les compétitions ; à l’unité, les décisions ne seront certainement pas les mêmes compte tenu que les enjeux sont différents. L’Europe pour les filles du PSG et de l’OL a quelque chose de concret, peu hypothétique, même si les deux clubs devraient d’affronter en 1/2 finale en cas de qualifications respectives.

D’un côté comme de l’autre puisque le droit permettra aux joueuses, membres du staff, d’invoquer leur droit de retrait. D’autant plus justifié que l’absence de matches est la position ferme du gouvernement français.

Qui ira jouer ou qui n’ira pas jouer ? Ce sont les deux premières questions que le PSG et l’OL poseront à leurs joueuses ; si la décision d’aller jouer à l’étranger est validée.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Les qualifiés pour les 1/4 de finale de la WCL :

  • Glasgow City (Eco) – Wolfsburg (All)
  • Atletico Madrid (Esp) – FC Barcelone (Esp)
  • Arsenal (Eng) – Paris SG (Fra)
  • Olympique Lyonnais (Fra) – Bayern de Munich (All).