Tour d’horizon des initiatives du football féminin pour rester dans la cour médiatique. Pour manifester une présence dans un milieu anxiogène, Amandine Henry (Equipe21) et Ada Hegerberg dans l’Equipe ont lancé des messages sur des médias spécialisés « Primordial que le football féminin ne perde pas sa place ! » pour que le football féminin soit présent et continu après cette période de confinement qui pose des interrogations pour un sport professionnel récent, essentiellement tenu par les clubs professionnels masculins dont on ne sait avec précision qu’elles seront les conséquences sur leurs recettes (Droits TV, billetterie) et donc sur leurs dépenses dont le football féminin fait partie.

Laurent Nicollin, Président de Montpellier, ayant donné -comme à son habitude- une réponse pragmatique. Aucune raison d’aller plus loin pour l’instant, comme de réduire la voilure dans le cas contraire. Tout cela dépendant des finances.

Sur la situation financière des joueuses dans l’activité partielle.

Sur le plan des joueuses, toutes en chômage partiel (70% de la rémunération brute) pour celles qui sont rémunérées, 200 sur 250 d’après Brigitte Henriques, vice-présidente de la fédération ; ont reçu des plannings de travail.

Un cadre plutôt sans souci, si ce n’est de conserver un niveau acceptable en cas de reprise. Depuis l’allocution du Président de la République du 13 avril, une possibilité à oublier visiblement. le championnat devrait s’arrêter à la 16e journée.

Sur le plan du travail à réaliser, Une situation d’ailleurs qui touche la ligne rouge du télétravail, puisque le chômage partiel indemnise le fait de ne pas travailler, et non le contraire. Une subtilité juridique qui restera certainement lettre morte dans cet océan de 8 millions de bénéficiaires du chômage partiel ; mais qui montre aussi les limites juridiques du football féminin.

Toutes en vidéo. 

Les réseaux sociaux ont été inondés de vidéos voyant les filles faire leurs exercices ou des challenges. Un moment de voyage dans les univers personnels de chacune, certainement à la demande des clubs visiblement (OL, PSG, Bordeaux, Soyaux, Paris FC) pour continuer à exister sur la Toile.

On ne peut mettre de côté la volonté individuelle de certaines à jouer sa carte individuelle pour assurer une médiatisation plus grande sachant le nombre important de gens confinés à la maison, appelés à jouer de son portable plutôt que de son travail. Une démarche qui situe bien le gouffre entre le football avant 2015 et celui après. Les joueuses étant professionnelles. A ce jeu de présence, Eugènie Le Sommer, vice-capitaine de l’Equipe de France a été très présente quand Gaetane Thiney n’a pas manqué de se rappeler aux Bleues dans une double vidéo publiée par son club.

Le caritatif de Cyril Dumoulin.

Beaucoup se sont associés à la vente d’un équipement personnel, soumis aux enchères, organisée au nom de Cyril Dumoulin, gardien de hand au HC Nantes, par My Handball. Pour une future restitution au dernier enchérisseur après le confinement, fixé à ce jour, selon l’allocution du Président Macron, le 11 Mai. Opération communiquée soit sur les réseaux sociaux du sportif ou de la sportive de haut niveau, soit sur le site du joueur de 36 ans (ici).

L’idée était de mettre en valeur la travail fait par les personnels médicaux. Kadidiatou Diani s’y est prêtée. Peut-être l’envie de valoriser ce métier qu’elle aurait voulu pratiquer si le football ne l’avait pas embarqué ailleurs. Incompatibilité de suivre une formation médicale et une activité de sportive de haut niveau du simple fait que les stages pratiques d’au moins 12 semaines continus sont une obligation pour avoir le diplôme.

Sur le plan de la fédération, #puissancefoot.

Après une Coupe du Monde au niveau de celle de 2015 en spectateurs dont certains chiffres ont certainement étaient poussés à l’excès dans les audiences, la perte de jeu pouvait entraîner une cassure avec le public des Bleues.

La Fédération a lancé une opération d’accompagnement auprès des jeunes enfants dans l’apprentissage scolaire sur Twitter que vous pouvez retrouver sous le hashtag #puissancefoot. Chaque joueuse de l’Equipe de France expliquait une leçon d’arithmétique ou de français par exemple pour Corinne Diacre avec exercices à faire et corrigés en fin de journée.

L’initiative d’une série 

Enfin, Romain Balland, journaliste spécialisé dans le football féminin, intervenant sur Eurosport et OLTV, a mis en place un contact direct avec certaines joueuses pour leur demander comment elles passaient ce confinement que vous retrouverez sous le hashtag #HomeFootHome. Les soeurs jumelles Cascarino y sont passées, Sandy Toletti de Montpellier, Julie Debever en Italie, Wendie Renard. Au 14 avril, il doit en être à la 18e vidéo.

 

 

Sinon les médias traditionnels ont joué le jeu faisant glisser, ponctuellement, dans leur ligne éditoriale du football féminin. D’abord avec le principe de ne pas éteindre la présence mais sans volonté spécifique à le mettre plus en avant. Logiquement, les raisons économiques ne le justifient pas et les décisions à venir, à l’évidence, seront conditionnées par cette contrainte, qui deviendra très présente après le confinement.

Qui pourrait se résumer en une ligne

Où est l’argent ?

William Commegrain Lesfeminines.fr