France-Brésil en direct sur W9, Samedi 7 mars, 21 heures. Tournoi de France à Valenciennes. La France a toujours réussi contre le Brésil. Une statistique intéressante compte tenu qu’elle ne remonte pas à l’histoire du football féminin mais à la période récente. Sur les neuf matches que les deux nations ont joué, huit se sont réalisés sur la période 2013-2019. La raison en est simple, le Brésil, huit fois championne d’Amérique du Sud sur neuf titres ne se déplaçaient jamais, comme la quasi totalité des équipes sud-américaines ; les fédérations étaient concentrées sur le football masculin. Il ne restait que quelques gouttes pour le féminin.

La célébration brésilienne

C’est une période révolue pour les brésiliennes qui, d’instinct, jouaient au plus haut niveau mondial. A l’image des Pays-bas, championne d’Europe et vice-championne du Monde 2019, la passion l’emportait.

S’il est difficile de voir dans les joueuses néerlandaises, la passion carioca du ballon rond sur les plages de Copacabana ; les brésiliennes portent sur le ballon le même regard qu’elles portent sur un fessier masculin ou féminin. Elles aiment le posséder.

Et plus d’une fois, elles l’ont possédé ce ballon rond. Marta (34 ans), multiple meilleure joueuse du Monde (6 fois) possède le même nombre de récompenses qu’un Messi ou d’un Ronaldo CR7. Elle a, comme eux, changé le football féminin en perforant les lignes adverses dans un football statique, se contentant de chanter au premier dribble quand elle, soprano du ballon, faisait virevolter les adversaires pour mettre cette balle au fond des filets.

Cristiane, parisienne pendant deux saisons, meilleure buteuse des Jeux Olympiques, a failli plus d’une fois toucher le graal du titre suprême (JO 2004 et 2008, Mondial 2007), pour avoir été élue, à 34 ans, auteure du plus beau but du Mondial 2019 avec une détente verticale qui lui permet de rester en suspension dans l’air pour placer une tête que personne ne peut faire aussi bien qu’elle.

 

Plus beau but Mondial Hyunday. Cristiane. Brésil.

Debinha, 28 ans, meilleure joueuse du championnat américain, vainqueur en 2018 et 2019 avec l’équipe de North Carolina Courage est dans la même lignée. Un jeu rapide porté vers l’offensive et une capacité unique à toucher le ballon pour la mettre au fond des filets.

L’équipe Brésilienne a tout d’une équipe championne du Monde ou championne Olympique. L’Histoire ne l’a pas encore voulue. Finaliste des JO en 2004 et 2008, elles ont laissé le titre aux américaines. Dans cette période, elles ont aussi réalisé une finale mondiale en 2007 laissée aux Allemandes.

Visiblement, elles en ont assez de laisser les titres aux autres. La Blessure de la défaite en 1/2 des JO organisé à Rio en 2016 brûle encore. Un doublé qui s’est échappé de si peu alors Neymar et la Séléçao avait pris l’Or Olympique.

En prenant comme coach Pia Sundhage (60 ans), deux fois vainqueurs des JO en 2008 et 2012, finaliste du Mondial en 2011 sous les couleurs américaines ; puis en renouvelant sa performance avec une finale olympique sous les couleurs suédoises en 2016, les brésiliens veulent ramener un titre de Tokyo.

La coach suédoise, si respectée aux USA que lorsque Hope Solo avait traité les suédoises, sous le coaching de Pia, de « couards » pour avoir mis le bus devant les américaines à Rio, la sanguine gardienne américaine avait pris plus d’une année de « prison » fixé par le réseau du football féminin. Elle a compté les jours avant que les médias la recontactent. Une rentrée internationale qui ne s’est faite qu’au Mondial 2019, trois ans plus tard, au micro d’un mass média.

C’est ce Brésil que les Bleues rencontrent ce soir. Elles devront produire plus et mieux que face au Canada dans un match poussif en terme d’occasions, et qui aurait été vite oublié s’il n’y avait pas eu la lumière du coup franc de Viviane Asseyi (1-0).

Eliminées par les Bleues aux prolongations au stade des 1/8e de finale du Mondial 2019 sur un but exceptionnel d’émotion d’Amandine Henry, poussées dans leurs retranchements par un Brésil qui avait soufflé le chaud ; le Brésil a besoin de confiance pour se préparer aux prochains JO.

Amandine Henry marquant le but de la victoire face au Brésil en Coupe du Monde 2019 (2-1), aux prolongations.

Pia Sundhage en connait le prix. Rares sont les occasions de jouer de grandes équipes dans le football féminin. La France, 4e mondial est l’adversaire idéal pour capitaliser après un Pays-bas (3e mondial) sous la pluie (0-0). Elle ne ratera pas la possibilité de gagner d’autant que de nombreuses brésiliennes ont joué (Cristiane, Diaina) ou jouent (Formiga, Honegger) en D1F Arkema.

Le Carnaval de Rio terminé le 26 février 2020, interdit à Neymar, pourrait très bien être joué par les brésiliennes à Valenciennes.

Déhanchements, Croupes ressorties, têtes hautes et cassages de reins.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Historique des rencontres (source footofeminin.fr)

27/09/2003 France-Brésil 1-1 (Coupe du Monde) (Marinette Pichon 90+2′ ; Katia 58′)
06/03/2013 France-Brésil 2-2 (Eugénie Le Sommer 57′, Gaëtane Thiney 86′ pen.; Giovania 33′, 79′)
09/03/2013 France-Brésil 1-1 (Louisa Necib 90+6′ pen. ; Laura Georges 48′ csc)
11/06/2014 France-Brésil 0-0
26/11/2014 France-Brésil 2-0 (Eugénie Le Sommer 31′, Kenza Dali 61′)
19/09/2015 France-Brésil 2-1 (Wendie Renard 37′, Amandine Henry 55′ ; Poliana 80′)
16/09/2016 France-Brésil 1-1 (Claire Lavogez 2′ ; Marta 8′)
10/11/2018 France-Brésil 3-1 (Delphine Cascarino 23′, Élise Bussaglia 47′, Wendie Renard 75′ ; Darlene 90+4′)
23/06/2019 France-Brésil 2-1 (Coupe du Monde) (Valérie Gauvin 53′, Amandine Henry 106′ ; Thaisa 64′)