Marie-Laure Delie annonce la fin de sa carrière à 32 ans. Discrète, la joueuse française a un regard unique quand tu le croises. Il porte une lumière.

C’est ainsi. Personne ne pourra essayer de la peindre sans ressentir cette lumière qu’elle porte en Elle. Certains diront que sa vie n’a pas été simple. Elle sourira. Lumineuse.

Si vous lisez son tweet qui annonce la fin de son parcours sportif. Cherchez un mot négatif, vous perdrez votre temps. Dans ces lignes écrites et ressenties, il n’y a que de la bienveillance.

Discrète mais souvent première

Professionnellement, on pourrait retenir qu’elle a été la première joueuse du championnat de France à être officiellement transférée de Montpellier Hsc au Paris Saint Germain pour la somme de 50.000 €. Sonia Souid, serait la seule habilitée à confirmer le montant et sa réalité. Farid Benstiti m’avait dit que cette première était une telle première, qu’elle avait été payée en plusieurs fois par le Paris Saint Germain de 2012.

La force aérienne de Marie-laure Delie.

Sportivement, j’ai en tête son but égalisateur pour le Paris Saint Germain en finale de Women’s Champions League (2015) face à Frankfurt FFC, club exclusivement féminin allemand, leader à l’époque du nombre de victoire en WCL. Le PSG avait affrété un jet spécial pour amener 100 VIP à Berlin. Après avoir battu l’OL et Wolfsburg, la tête de N18 donnait aux bobos parisiens le droit de rêver.

L’affaire s’était malheureusement terminée avec une défaite à la 92′, (2-1) d’un but tueur de Mandy Islaker. La quatrième couronne de Frankfurt, avec la première de Dzsenifer Maroszan comme de Véro Boquete, leader charismatique de la future Espagne, inconnue au bataillon du football féminin à cette époque.

La puissance de Marie-Laure Delie

En France, qui a vu son boulet de canon face à l’Olympique Lyonnais pour la première victoire parisienne au Camp de Loges (1-0) se souviendra de sa puissance. Sarah Bouhaddi n’a pas eu le temps de réagir que les filets lyonnais tremblaient, surprenant la presse, les fesses refroidies de ce match d’hiver (Décembre 2016) qui donnait pour les parisiennes, pour la première fois, la tête du championnat de France.

Une première subie par l’OL, à qui cela n’était jamais arrivé. Prêcheur était sorti des vestiaires parisiens furibond. Une victoire signée N18. Quinze jours après, l’Ol avait repris la tête avec quatre points de pénalités chargés au PSG. Kiedrzynek avait écrit : « comment à Noël on est première ; après le nouvel an, on est second !?? ». JM Aulas et le règlement était passé par là. Les parisiennes avaient fini 3e.

L’humilité de l’émotion Bleue.

En Bleue, il était impossible de voir les Bleues s’échauffer sans apercevoir Marie-Laure Delie faire son échauffement avec Elodie Thomis, le TGV lyonnais devenue caméraman professionnelle. C’était un rite. Les deux attaquantes (123 sélections, 65 buts) alignaient les allers-retour ensemble. J’ai eu la chance, comme d’autres, de lui poser quelques questions en zone mixte. L’une d’entre elles étaient son meilleur souvenir en tant que joueuse. Sa réponse a été celle de nombreuses joueuses de cette décennie, après 123 sélections terminée en décembre 2017 : le France-Angleterre du Mondial 2011.

Remporté discrètement aux tirs au but sur le plan des médias ; une explosion nucléaire pour ces joueuses qui ont couru vers Sarah Bouhaddi quand l’anglaise Sarah White trouvera la transversale. Une course après une égalisation d’Elise Bussaglia qui a changé la face du monde du football féminin français.

Il y a des gens qui lorsqu’elles arrêtent vous font vieillir un peu plus. A lire, les réactions des journalistes ayant suivi cette aventure féminine, pour certains jeunes, la numéro 18 les a obligés à se dire : « A cette époque, c’était quelque chose ! « .

Mariée depuis peu, discrètement ; ceux qui la côtoyeront demain auront une sacré chance.

Il est rare de voir une personne avec autant de lumière et de bienveillance intérieure.

William Commegrain Lesfeminines.fr