Lyon a un jeu de transmission au niveau du jeu Mondial international.

L’Olympique Lyonnais a passé l’obstacle de Montpellier tranquillement, sur la durée de la rencontre. Tranquillement avec l’OL et ses internationales, cela signifie en accélérant les transmissions sans que l’échec d’une tentative ou la récupération montpelliéraine ne viennent faire douter que c’est ainsi que la rencontre se gagnera et qu’elle s’est gagnée.

Intégrant dans leur stratégie que le jeu se joue sur 90′ et que les adversaires n’ont pas la capacité à tenir tout au long de ce temps consacré par la règle et validé par l’arbitre. Pour les lyonnaises de Jean-Luc Vasseur, l’idée acquise que sur la durée, la différence se fera est une évidence non-contestable et non contestée dans le championnat.

Sans surprise. Le niveau des joueuses n’est pas le même entre les deux clubs. Les onze titulaires lyonnaises étaient toutes internationales A que ce soit pour les Bleues (6), la Mannschaft (1), Les Lionesses (3) et les Nadeshiko (1). On est au niveau du Top 5 mondial. Du côté de Montpellier, j’en compte seulement trois avec Marion Torrent, Sakina Karchaoui et Anouk Dekker. Un ton en-dessous avec Nerila Mondesir, internationale haïtienne, loin dans le classement FIFA.

A partir de là, on va constater que la possibilité de tenir le ballon comme de créer des mouvements de possession pour Montpellier est bien inférieur aux fenottes. Un reproche qui pourrait d’ailleurs leur être fait. C’est souvent dans ces grands matches qu’on voit des joueuses s’imposer. Là, pour Montpellier, la feuille restera blanche.

Une première carte lyonnaise qui n’est pas la seule carte gagnante vers la victoire. Dijon (0-0) et Bordeaux (0-0) l’ont démontré. Paris, aussi (1-0).

Les erreurs des adversaires, une carte lyonnaise qui permet d’enclencher les buts.

La seconde observation qui s’impose dans la stratégie lyonnaise ? C’est qu’à l’opposé du football masculin où l’erreur adverse vient d’une action mal anticipée par l’adversaire ; en football féminin, l’adversaire fait des erreurs individuelles.

Cindy Perrault, la gardienne montpelliéraine, en fera trois. Il suffit d’être présent au moment de l’erreur et de se concentrer pour la valider et gagner une rencontre ou intensifier le score. Trois buts signés Amandine Henry (1′), Amel Majri qui glisse intelligemment croisé (51′, 2-0) et Nikita Parris (60′ 4-0) contrant un dégagement tardif de la gardienne.

Elles arrivent trop vite à se mettre face au but.

Si vous laissez Lyon dos au but ; elles perdent leur efficacité. Montpellier a réussi à le faire en première mi-temps et la seule occasion lyonnaise a été une initiative individuelle de Nikita Parris que Cindy Perrault sort. Quarante-cinq minutes pour un but qui aurait pu ne pas être concédé et une occasion. L’Olympique Lyonnais est moins dangereux en jouant latéral et attaque placée.

A l’inverse, si vous les laissez trouver un appui haut avec une remise derrière, alors le milieu lyonnais est face au but. De plus il vous fait redescendre en situation où vous subissez l’action. Et avec leurs qualités physiques, tactiques et techniques ; elles trouvent des solutions que vous n’arrivez pas à anticiper. Vous avez avec ce schéma, 80% des contres lyonnais donnant des boulevards aux lyonnaises.

La pression n’a plus rien à voir. Le milieu lyonnais n’a plus de marquage et d’adversaire. Amandine Henry en profitera pour percuter, glisser à Greenwood qui déposera un centre sur la tête de la petite Nikita Parris (162). Sans opposition, elle aura le temps d’ajuster. Si bien ajuster que la balle sera inaccessible à la grande (1m82), expérimentée (32 ans) et vice-championne du monde, Anouk Dekker.

La défense adverse spectatrice.

En football masculin, un joueur d’182 qui laisse une balle à une autre d’162. Vous ne le retrouvez pas le dimanche suivant. En football féminin, si auparavant les gardiennes étaient la partie la plus faible du jeu ; aujourd’hui, il est évident que le jeu de tête n’est pas à la hauteur de la qualité du jeu aux pieds comme de la tactique qu’arrivent à produire les joueuses.

Si votre défense est spectatrice et n’empêche pas le contrôle …. les lyonnaises savent déjà qu’elles auront le temps d’avance qui se transformera, sur la durée et le nombre de situations qui va aller croissant au fil de la partie, en but. Dzsenifer Marozsan (90′, 5-0) ne fait pas autre chose avec son cinquième but.

Est-ce que Paris a une chance face à l’Olympique Lyonnais, prochaine rencontre du championnat et quasi « arrivée pour le titre. »

Paris a joué avec neuf titulaires internationales A contre Guingamp ; dès lors que je considère que Perle Morroni et Marie-Antoinette Katoto ne le sont pas. Ou ne le sont pas encore. Au niveau des pays concerné, Endler (Chili) a montré au Mondial 2019 un niveau Top 5 Mondial. Dudek est en retrait avec la Pologne. Paredes (cap, Espagne) et Nadim (Danemark) sont dans des équipes du Top 15 mondial.

Avec l’évolution du football international féminin, ces écarts au classement FIFA ne joueront pas sur les erreurs individuelles, la durée du match, les contres et la défense spectatrice.

Sur cette défaite large de Montpellier, seule Sakina Karchaoui a montré un niveau international. Dans trois semaines, le Paris Saint Germain devra élever son niveau de jeu, c’est une évidence. Mais pas que. L’Olympique Lyonnais, aussi.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Prochain match de championnat : PSG-OL 14 mars 2020.

OL contre Montpellier : Lyon : Bouhaddi ; Bronze, Mbock (Buchanan 71′), Renard (cap.), Greenwood ; Henry, Kumagai (Feller 66′) ; Cascarino, Marozsan, Majri ; Parris (Le Sommer 79′). Banc : Weiss (G), Bacha, Le Sommer, van de Sanden, Feller, Buchanan, Cayman

PSG contre Guingamp : Endler ; Périsset, Paredes (cap.), Dudek, Morroni ; Geyoro, Formiga ; Diani, Nadim (Luana 86′), Lawrence (Baltimore 81′) ; Katoto. Banc : Kiedrzynek (G), Glas, Luana, Saevik, Boussaha, Baltimore, Khelifi[