Viviane Asseyi est certainement la joueuse française montée au plus haut depuis deux années. Tout à recommencer pour elle lorsque Corinne Diacre, tout juste nommée à la tête de l’équipe de France, la sélectionne alors qu’elle se trouvait à la 12e et dernière place de la D1F, sous les couleurs de l’Olympique de Marseille.

Présente dès la première rencontre contre le Chili (Septembre 2017) gagnée péniblement par les Bleues, dans une sélection totalement renouvelée par l’ex-adjointe de Bruno Bini qui revenait au football féminin après 3 années de coaching en Ligue 2 française (Clermont Foot 63), elle avait été alignée comme titulaire, sortie seulement à la 63′.

La saison 2017 de l’OM fait entrer Viviane Asseyi en Bleue.

Qui était Viviane Asseyi à cette époque ? Une attaquante de 23 ans, joueuse de Montpellier depuis ses 17 ans, plutôt titulaire, essayée sans convaincre (13 sélections) dans une équipe de France qui avait ses marques avec Elodie Thomis à droite et désireuse de tenter sa chance sous les couleurs emblématiques de l’OM, club montant de D2F.

Coup de chance, la joueuse marque pour son retour en Bleue (1-0, 23′).

Dans un début de saison catastrophique qui les placent à la dernière place jusqu’à cette victoire symbolique contre Juvisy (2-1) de novembre, leur faisant faire une remontada qui restera dans l’histoire, pour se terminer à la quatrième place avec un coach, Christophe Parra , toujours aux manettes d’ailleurs, récompensé du titre de meilleur coach de D1F 2017.

Une suite de sélections somme toute logique dès lors que la volonté de la nouvelle coach soit de faire un tour d’horizon d’un football féminin qui bute, depuis 2013, au stade des 1/4 de finale des compétitions internationales (2013-2015-2016-2017). Elle prend une joueuse qui a permis à son équipe de faire une performance jusqu’en juin 2017.

2018 – Une chance incroyable, Corinne Diacre la conserve malgré la douche marseillaise !

C’est la douche écossaise pour l’OM. Un truc incompréhensible dans un Sud constamment ensoleillé, baigné de football, bien plus du masculin que du féminin. La saison 2018 sera un enfer pour Marseille, sauf qu’elle démarre en septembre 2017 …. juste au moment de l’intronisation de Corinne Diacre.

Viviane Asseyi fait partie d’un Olympique de Marseille qui réalise Trois petites victoires, trois nuls et surtout seize défaites. Un bilan sévère pour la joueuse titulaire (21 matches) avec seulement quatre buts au compteur. Une dernière place et une descente en D2F.

Le risque était grand de ne pas être prise. Malheureuse avec son club, pourtant en Bleue, les convocations seront toutes au RDV, d’autant que les Bleues connaissent des périodes de flottement. Coup de chance, la coach croit en elle dans son groupe.

Elle fait partie du bon wagon des joueuses qui vengent les doutes des Bleues de Diacre

Des Bleues qui auront eu des périodes délicates. Celle de la défaite de Novembre face à l’Allemagne en est une (4-0). Corinne Diacre avait condamné les joueuses titulaires face à son ancienne adversaire dans le jeu, Steffi Jones, aux commandes de la Mannschaft.

Coup de chance, elle n’avait pas été alignée dans le jeu.

S’ensuit une série plus qu’interrogative avec des défaites ou des nuls. Dont une qui fera aussi très mal. Le premier match du Tournoi de mars aux USA avec une leçon anglaise (4-1). Des Bleues inexistantes.

L’ex-coach de Clermont a toujours gardé un regard particulier pour celles qui avaient fait relever la tête aux Bleues. Titulaire contre les Etats-Unis (1-1), le match suivant à la SheBelievesCup. Un nul qui relancera les Bleues et notamment Gaetane Thiney, reprise pour le voyage.

Coup de chance, dans la suite du tournoi américain, se profile l’Allemagne pour un match retour. Dans la foulée, elle jouera l’Allemagne en titulaire ! Les Bleues s’imposent (3-0) et se vengent. La coach allemande Steffi Jones est remerciée quand la place de Corinne Diacre commençait à tanguer. Le regard bleue de Corinne Diacre s’en souviendra longtemps.

Dans cette saison, Viviane Asseyi est dépitée en club, bon dernier. Elle est dans le groupe des 23 en Bleue.Je ne sais pas s’il y a eu précédent en la matière ?

2019 – La joueuse part à Bordeaux la saison suivante. Coup de chance, elle sera dans le club où le coach sera élu « meilleur coach de D1F pour 2019 ».

Bordeaux qui venait de se sauver, la saison dernière (2017), de la relégation dans son dernier match contre le Paris Saint Germain de Patrice Lair. Au goal average particulier. Tout juste monté. La place bordelaise de 7e de 2018 se fera sur le fil, avec quatre équipes à 22 points quand le premier relégable, Albi, descendra avec 20 points.

A l’aube de la Coupe du Monde 2019 qui s’annonce, en étant dans le groupe des 23, mais sans être titulaire, elle prend un risque évident en signant pour le Sud-Ouest de la France. Là encore, emblématique masculin mais montant en féminin. La chance sera avec elle.

Bordeaux termine 4e devant le Paris FC. Revendique et obtient le droit d’être le 4e du Top Four. Appellation usuelle des quatre premiers de la D1F, faisant souvent un trou significatif par rapport aux huit autres. Elle est titulaire et plante huit buts.

Sa dimension a changé. En Bleue, elle ne ratera que le France Brésil de fin d’année 2018, volontairement mise à la disposition de l’Equipe de France B par Corinne Diacre. Pour plus de motivations en club.

Elle sera bien entendu de toutes les convocations et tout le monde se souvient de la réaction de sa mère à l’annonce de la sélection de Viviane Asseyi dans le groupe des 23 de Corinne Diacre pour le Mondial en France. Là, devant France-Norvège au Mondial 2019.

En deux ans, elle a triplé ses convocations en Bleues.

Voilà une joueuse de 26 ans, qui avant l’arrivée de Corinne Diacre (Septembre 2017) pointait au classement des Bleues avec un constat de 13 sélections pour maintenant, deux ans plus tard, afficher trente-neuf sélections. Le triple tout simplement.

Dans le groupe, entre titulaire et sur le banc. Un jeu de percussion.

Joueuse de Montpellier sans gloire mais au plus loin de la quatrième place. Joueuse de l’OM avec des hauts et des bas, elle est avec Bordeaux depuis deux saisons, pas loin de toucher le graal, dans les pas du PSG et avec l’espoir d’une Coupe de France.

Et maintenant un brassard bordelais occasionnellement au bras, qu’elle partage avec Delphine Chatelin, Charlotte Bilbault, Sophie Istillart.

Elle a vu ses deux coaches être récompensés par la D1F en tant que « Meilleur coach de D1F ». Pourquoi pas un Troisième ? En Bleue ? Convoquée 31 fois sur les 32 matches de Corinne Diacre. Cette joueuse a vécu deux ans de rêve avec le football.

Elle a mis « des paillettes » dans les yeux de sa mère ; elle a voyagé avec les Bleues ; elle a joué un Mondial en France quand l’Euro 2017 s’est fait devant l’écran ; elle est dans une équipe bordelaise que tout le monde attend avec une place européenne et pourquoi pas un titre. Elle est décisive avec son club (doublé face à Fleury lors de la 15é journée). Elle porte maintenant le brassard avec d’autres.

En plus, elle est souvent dans l’équipe qui voit son coach récompensé par le titre de « meilleur coach de D1F’.

Pourquoi être surpris qu’elle soit constamment « positive » comme Léonardo aimerait que la France soit.

William Commegrain Lesféminines.fr