Sur cet article, on va essayer de s’éloigner de l’analyse mais juste de situer les faits et de les tenir pour acquits.

Bordeaux est monté en D1F pour la saison 2016-2017. L’ex club de Blanquefort venait juste d’être repris par les Girondins (2016) et terminait premier de leur division. Une montée au bord de la redescente, sauvé par un match nul face au PSG à Charlety (2-2) quand Saint-Etienne perdait sa rencontre à domicile contre Guingamp (0-1).

Trois saisons plus tard, après avoir buté de nombreuses fois sur la quatrième place, les voilà troisième du championnat devant Montpellier. Ulrich Ramé, directeur du football, interrogé par Canal + lors du lancement du championnat estampillé Canal, avait indiqué que son objectif était de s’installer durablement dans la première partie du championnat.

C’est chose faite. Un objectif atteint en n’ayant pas peur de bousculer les règles. Mettant la capitaine de la saison dernière Sophie Istillart sur le banc, allant chercher des joueuses matures au milieu dont le maillot avait pris quelques couleurs internationales (Estelle Cascarino, Ines Jaurena, Charlotte Bilbault). Touchant le graal avec une jamaïcaine biberonnée aux méthodes du football féminin universitaire américain 1m80 comme buteuse (9 buts) et 5 passes décisives. Puis complétant avec une jeune Bleue en recherche d’un nouveau maillot, Ouleymata Sarr. Le tout encadrant un potentiel créatif Claire Lavogez, oubliée des Bleues et une pile d’optimisme, adoptée par Corinne Diacre, Viviane Asseyi, réalisant sa meilleure saison en D1F.

Si Bordeaux conserve ces joueuses, alors l’adage qui a fait l’Olympique Lyonnais « Prendre les meilleures et les conserver dans l’effectif » leur permettra d’être un véritable challenger à la seconde place du championnat. Une place européenne sans phase de groupe préalable, ce qui arriverait au 3e de la D1F Arkema (actuellement Montpellier).

La force de Bordeaux c’est d’avoir su confirmer son potentiel. C’est un fait.

Le contraire du Paris Saint Germain.

Les parisiennes d’Olivier Echouafni se trouvaient en tête du championnat grâce au match nul de l’OL face à Dijon après la 6e journée. Une chance inouïe d’être au top du firmament.

Visiblement, elles n’en ont pas voulu. Dès la journée suivante, elles se font prendre par un EA Guingamp sérieux mais sans talent particulier sur un csc coupable (1-1). Les deux équipes de tête reviennent à égalité et les lyonnaises reprennent les devants au nombre de buts marqués et goal average.

Dans la foulée, elles perdent contre l’Olympique Lyonnais sur un score prometteur (1-0) mais les voilà soumise à la loi de Montpellier à Jean Bouin (1-1) ensuite. Après avoir été menées, dans l’intervalle, par le club montant du Stade de Reims (1-0) pour finir par l’emporter (1-3) quand même en seconde mi-temps.

Une loi des séries ? Les voilà à cinq points de l’OL. Autant dire un gouffre.

Au final, l’Olympique Lyonnais est devant avec cinq points d’avance. Quasiment assuré de prendre son 14e titre consécutif. Ne laissant au PSG que la possibilité d’une Coupe de France. D’autant plus qu’Arsenal s’est vu offrir les parisiennes dans un 1/4 de finale européen. Une équipe anglaise qui flambe dans la Barclay’s Women Super League (1ère) et qui sera un bel adversaire.

Le PSG a raté la première place. Une confirmation qu’elles se sentent bien et mieux à la seconde. C’est un fait.

Le PARIS FC n’est plus. Que vive le nouveau Paris FC.

Le Paris FC ou plutôt, l’ex-Juvisy, était un monstre de compétition amateur. Personne ne pouvait les égaler dans la D1F féminine de l’époque. Une signature et un état d’esprit.

Faute d’avoir su prendre le virage à temps et intensifier leur force qui interpellait toutes les joueuses, le PARIS FC a vécu dans le moyen. De temps en temps dans le plus, d’autres fois dans le moins. Plus souvent qu’à l’ordinaire sur ce dernier point, faisant du Parsi FC, un club en perte de vitesse.

L’erreur est faite. Les joueuses sont intéressées par l’argent et la notoriété. C’est une évidence mais elles sont capables de faire d’énormes concessions si elles sentent qu’elles peuvent évoluer et progresser dans un club. Le Paris FC a redistribué certes le bénéfice de l’évolution financière du football, chacune et chacun y ont pris leurs parts mais Juvisy s’est endormi au fil des journées qui passaient. Inéluctablement.

Si souvent, qu’aujourd’hui, un très grand nombre de ses joueuses internationales sont parties pour vivre d’autres projets. Le Paris FC descend donc graduellement, même si Sandrine Soubeyrand cherche à imposer des principes de confiance. On le voit sur la durée d’un match, collectivement, le jeu s’effrite et l’adversaire apparait plus conquérant.

Alors les choses se terminent plus ou moins bien ensuite.

Cette saison a confirmé que le Paris FC n’est plus du tout dans le Top Four après trente ans de présence. Il lui reste à confirmer sa nouvelle place. Certains les voyaient en D2F. D’autres au maintien. A elles de fixer la barre. C’est un fait.

Les clubs de D2F féminine ont à nouveau du mal lors de la montée au niveau supérieur.

Le FC Metz, en est à son troisième ascenseur, bien parti malheureusement pour retourner dans la division inférieure la saison prochaine, avec son seul point au compteur quand la place de non-relégable demandera certainement pas loin de dix-huit points.

L’Olympique de Marseille a encore ses chances d’y croire si le retour est flamboyant. Mais il ne reste que dix matches, soit 30 points au maximum. Dont on peut en retirer un certain nombre (OL, PSG, Montpellier) soit neuf. Il en reste 21.

Le coach marseillais, Christophe Parra, lors de la saison 2018, avait demandé qu’on ne commente pas plus de raisons le résultat. « C’est à la fin du bail que l’on paye les musiciens » était sa formule. Puisant dans le passé. Lors de première saison, l’OM avait connu une remontée extraordinaire, finissant 4e avec 35 points (victoire à 3 points) alors que parti dernier en novembre (2016).

En 2018, l’exploit n’a pu se réaliser. L’OM avait terminé dernière avec 3 victoires et 3 nuls la fin de championnat.

La partie sera difficile. Seuls Soyaux (7 saisons), Bordeaux (4 saisons), Rodez (9 saisons), Fleury (3 saisons) et Albi (3 saisons) sont restés de manière significative dans l’élite après une montée. Tous les ans, il en monte deux, auparavant même trois.

William Commegrain Lesfeminines.fr

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