Vendredi, le Président de la FIFA s’est dit intéressé à l’idée de proposer une Coupe du Monde féminine tous les deux ans, au lieu des quatre actuellement. Une idée qui viendrait du Président Noël Le Graet.

A l’image de la compétition des U20 qui se réalise tous les deux ans, dans la difficulté, faute de rentrées significatives sur le plan des média et qui là, va se produire au Nigéria en 2020.

En associant les deux dates, la compétition U20 serait donnée au pays organisateur de la Coupe sénior, de plus en plus nombreux, mais -comme souvent- se réduisant avec le temps et l’échéance. Affaire de politique de retraits pour une meilleure candidature à venir.

Partis à neuf en mars 2019 (Australie, Nouvelle Zélande, Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, Japon, Corée du Sud et du Nord, Afrique du Sud), bénéficiant d’un délai supplémentaire pour présenter leur nouvelle offre compte tenu d’un passage de 24 équipes à 32 qualifiées, il ne reste plus que quatre projets (Australie et Nouvelle-Zélande, Japon, Brésil, Colombie) dont le gagnant sera connu en mars 2020, choisi par la FIFA.

Elle pose une interrogation quant aux pays capable d’organiser sur deux années (la compétition U20 est toujours une saison avant celle des A), les deux compétitions alors que le cahier des charges de la FIFA est assez lourd pour une fédération européenne, trop lourd peut-être pour grand nombre d’autres fédérations ?

Il va sans dire que la proposition a de fortes chances d’être réalisées dès lors que les trois candidatures perdantes de 2023 présentent des moyens justifiant de leurs possibilités de supporter le cahier des charges de deux mondiaux.

La question, c’est l’avenir.

La seule lumière qui intéresse le public et donne une rentabilité médiatique est un Mondial. C’est un typhon dans cet univers réduit, conscrit et proche du sectarisme n’ouvrant ses portes qu’après délivrance de codes et messages attendus. Entre flatteries, diplomaties, et verres à demi-plein quand le football masculin a fait son chiffre sur le verre à demi-vide, ne donnant ses primes -et quelles primes !- qu’à ceux ayant le talent de le remplir (Messi, Neymar, Ronaldo, M’Bappé).

A l’opposé dès que le typhon FIFA est passé, aucun pays organisateur d’un Mondial n’a vu son chiffre exploser après le passage de cet ouragan médiatique qu’est un évènement FIFA, remplissant les salles de presse, explosant la lumière des Sunlights.

La France chiffrait à 200.000 ses licenciés après le Mondial. Elle termine à 187.000 le Mondial 2019. Canada 2015 avait été dans la même veine. Et les autres n’existent même pas.

Aujourd’hui la tendance en football féminin, c’est le mass market.

Au niveau média, la prise se décroche compte tenu que le public -même poussé- ne suit pas au quotidien. Championnats sans rien, Coupes d’Europe avec peu et qui ne pourra être que sans rien au regard de ce qu’est devenu le football masculin.

Cela mérite qu’on pose une question. Si le moyen est bon, le sens de la direction ne nous mène-t-il pas vers un mur ? Plus de mass market donnera-t-il plus de public ou comme pour le Théâtre ou l’Opéra, le produit est tout simplement un produit de niche qu’il faut rendre attractif, différent, avec du talent ?

Avec la décision inopinée de passer de 24 équipes à 32. Avec pour l’UEFA, la constitution de phases de qualification comme pour la Ligue des Champions. On sent que cela bouge au plus haut niveau. Il y a, pour un français, comme un sentiment de favorites qui glisse à l’oreille du Roi Soleil, la conjonction d’un futur.

Bien loin des idées d’alcôves. Non, juste avoir l’oreille d’un Roi Soleil. Car Gianni Infantino a tout d’un futur Roi Soleil. Polyglotte, il parle allemand, français, anglais, espagnol, italien et même arabe. Il ne lui reste plus que le Taboul et le Mandarin pour échanger avec le monde entier.

Un jeune Roi Soleil de 49 ans, seul candidat et réélu jusqu’en 2023 et dont le mandat ne peut-être que renouvelable au sein d’une institution qui en a fait un principe de droit. Jules Rimet (33 ans), Joao Havelange (24 ans), Sepp Blatter (17 ans).

Il parait qu’il sait même mettre de côté les gênants. La marque de fabrique du pouvoir. Alors, il reste une question à se poser : qui sont les contradicteurs qu’il se doit d’écouter ? On ne tient jamais sur la durée sans écouter d’autres arguments que la flatterie.

William Commegrain Lesfeminines.fr