On ne peut pas dire que les canadiennes venues jouer en France aient toutes brillé, prenant une place de titulaire et se rendant indispensable à son club. Sauf Ashley Lawrence.

Venue sur la pointe des pieds à 21 ans en provenance du championnat universitaire des West Virginia Mountaineers (Etats-Unis) en 2017, l’étudiante en psychologie s’est si bien imposée au Paris Saint Germain, qu’elle en est devenu la raison des victoires avec sa force de percussion sur le côté gauche, soit en latérale, soit en milieu excentrée.

Kadeisha Buchanan (24 ans), star canadienne ayant choisi l’Olympique Lyonnais une année plus tôt après avoir flambé contre les Bleues de Philippe Bergerôo lors d’un match amical préparatoire aux JO de Rio, sur les terres franciliennes de Bondoufle, ne compte que 32 titularisations pour 38 apparitions dans un total de 88 rencontres (quatre saisons) en championnat. Plus de joueuse de Coupe avec 24 matches au compteur et un total cumulé de deux buts au compteur. Il faut dire en concurrence avec Wendy Renard et Griedge M’Bock, en défense centrale.

Jordyn Huitema (18 ans), arrivée au PSG cette saison se cherche dans cette attaque où elle n’arrive pas à suppléer Marie-Antoinette Katoto, auteure de 12 buts pour 13 titularisations sur 14 matches, toutes compétitions confondues. La jeune canadienne, récompensée dans la confédération CONCACAF chez les U17 et U20 (Soulier d’or) ne trouve pas le chemin des filets en France. Un seul petit but contre Dijon lors de la 3e journée. Le compte n’y est pas. Titulaire pour la première fois contre Montpellier, là voilà remplacée à la 73′ dans ce match où elle avait les possibilités de prouver un niveau. Qu’elle n’a pas fait.

A titre de comparaison, pour la première saison de Lindsey Horan (maintenant Championne du Monde 2019 avec les USA) en 2012-2013, arrivée à 18 ans sous la Tour Eiffel, l’américaine avait marqué 20 buts pour 23 titularisations sur 25 matches joués par le PSG toutes compétitions confondues.

On en est pour l’instant loin.

Pour Ashley Lawrence, la situation est toute autre. 

Elle a eu un réel impact sur le parcours du PSG. Essentiel à sa réussite avec 21 matches pour 19 titularisations sa première année (2017) finissant la saison en finale de Coupe d’Europe contre l’Olympique Lyonnais. Un second exercice plus fort avec 23 titularisations sur 26 matches, sans Coupe d’Europe, jouée par Montpellier. Tout le monde pouvait voir que ses percussions du côté gauche faisaient mal à l’adversaire.

En 2019, année de la Coupe du Monde, moins utilisée sous le coaching d’Olivier Echouafni tout en restant une carte essentielle au PSG. 18 matches joués pour 17 titularisations qui lui fait renouveler son contrat jusqu’en 2023 avec le club de la capitale.

Cette saison est bien moins prolifique. Seulement quatre titularisations pour onze matches de joués en championnat. La meilleure joueuse élue par la fédération canadienne pour cette année 2019 essuie même quelques larmes sur le banc ou dans les tribunes, subissant la concurrence d’une Perle Morroni (22 ans), candidate aux Bleues, et qui doit jouer pour pouvoir être une carte à jouer, soit en équipe nationale, soit en Bleue.

La canadienne, montée d’un cran, partant de moins loin, garde cette envie de pénétration. Sauf qu’elle ne possède pas la pointe de vitesse qui fait la différence sur quelques mètres. Ses capacités à percuter les lignes sont moins prégnantes sur le côté gauche que lorsqu’elle part de plus loin, déjà lancée et inarrêtable. Même en Equipe nationale, le constat est le même. Au milieu, avec autant d’envie, son jeu à moins d’impact.

De ce fait, Olivier Echouafni ayant décidé de titulariser Perle Morroni à gauche en latérale, d’autant que la jeune parisienne fait ses matches, elle doit trouver une solution pour devenir aussi dangereuse mais autrement. Rajouter une corde à son arc.

Je la verrais bien, revenir sur son pied droit dans la surface pour tirer et non pas centrer. Comme une Amel Majri a réussi à faire. Un mixte entre la pénétration et le danger du tir brossé qui va chercher le poteau extérieur. Pas facile à faire quand la base de ton jeu mental sont l’abnégation et le service aux autres.

Il faut qu’elle se force à individualiser son jeu. Il sera intéressant de voir ce qu’elle va chercher à améliorer. A voir ce dimanche, à Charlety face au Paris FC qui reçoit les parisiennes après un (2-0) subit à Jean Bouin et l’obligation du PSG de remporter ce match pour conserver des points d’avance sur Bordeaux, second du championnat et qui pourrait l’être à la condition d’une défaite du PSG contre le PFC.

Après, elles seront difficiles à aller chercher.

William Commegrain Lesfeminines.fr