Montpellier ayant gagné sans surprise à Metz (0-3), avec la victoire du Paris Saint Germain sur le Paris FC pour ce premier match retour (0-3), le quatuor de tête prend ses aises et part en vacances de Noël en sachant avec précision la situation du championnat 2019-2020.

Un Olympique Lyonnais qui sera champion pour la 14e fois de suite avec ses 5 points d’avance à mi-saison. Une bagarre entre le PSG et Bordeaux pour la seconde place, imposant aux parisiennes de ne pas commettre d’impairs pour maintenir le (+2) actuel et Montpellier, prêt à bondir pour reprendre des points à Bordeaux (-3), dans le cadre d’une 3e place qui sera européenne à compter de la saison 2021-2022.

Le dernier match de l’année, vu par une flopée de très jeunes joueuses, invitées à Charlety par le Paris FC ne m’aura coûté que 5 €, intégré dans un public qui, faute d’habitude, ne fait pas la différence entre les joueuses en Bleus du Paris Fc pour un orange surprenant habillant celles du Paris Saint Germain. Un seul mot bondit dans leurs coeurs : Paris ! Un coup pour les Bleues, une autre fois pour les orange. Heureuses, à la fin, car c’est Paris qui a gagné.

Des gamines accompagnées de leurs parents et amis. Prêtes à crier de leurs symphonies quand chaque équipe se trouvait dans une situation de verticalité, prête à pourfendre la défense adverse, d’un risque de but et qui à l’inverse, s’endormait dans les situations tactiques qui sont devenues une des signatures du football féminin : l’attaque placée.

A ce jeu, le Paris Saint Germain a dominé de la tête et des épaules cette rencontre avec une main mise qui ne laissait aucun doute sur qui était le challenger et qui était le favori. Mais les parisiennes du Paris Fc ont montré, qu’avec énormément d’envies, elles pouvaient mettre à mal un Paris Saint Germain, sans vitesse dans les transmissions.

A ce jeu, Marie-Antoinette Katoto ouvre la marque sur une Madjer qui va chercher le poteau extérieur, sans pour autant pouvoir écrire que la seconde attaquante de la D1F, la saison dernière première, ait réalisé une grande rencontre internationale. Le job a été fait sans être parfait. Pour une nation qui n’est reconnu dans le monde que par la qualité de son luxe, il a manqué au PSG cette marque de différence.

Un match tranquille qui a permis à Léa Khelifi, de doubler le score en seconde mi-temps, sans se mettre plus que cela en valeur, mais avec un physique qui est aussi intéressant que sa technique et dont la blessure de Sara Däbritz pourrait lui ouvrir des portes dans l’avenir.

Le troisième sera l’oeuvre d’Ashley Lawrence sur une mésentente entre la gardienne parisienne et Clara Mateo, laissant le temps à la canadienne, de placer un lob heureux qui finira au fond des filets.

Paris a joué, il faut l’espérer dans l’optique du 1/4 de finale qui s’annonce face à Arsenal, en-deça de son niveau bien qu’on ne sache pas quelle est la véritable valeur des clubs anglais face à des équipes structurées. Le Paris FC a joué avec toutes ses qualités et n’a offensivement buté que par le défaut d’une dernière passe ou d’un manque de lucidité dans le dernier geste.

Défensivement, le Paris Fc s’est battu mais les duels ont été gagnés par le PSG. Il en suffit à chaque fois d’un pour marquer. Le PSG l’aura fait trois fois. Pourtant la défense collective du Paris Fc a été au combat. Dix fois le score aurait pu bouger, dix fois, un tacle, un geste, une défense les en a empêché. Dans cette dernière ligne, se trouve le niveau du Paris FC. Coeurs vaillants mais dans l’impossibilité de gagner ce derby.

Paris SG devra produire plus et mieux en mars 2020. C’est certain. En attendant, elles sont à leurs places, seconde du championnat et peuvent regarder Bordeaux pour s’interroger de leurs capacités à tenir la pression. Le Paris FC n’a plus le niveau de ce combat face au PSG. Elles sont au coeur du championnat. leurs problèmes ? Ne pas arriver à marquer dans ce genre de rencontre.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Pour le Paris FC : j’ai trouvé Honegger pleine de bonnes intentions mais pas au niveau des gardiennes de la D1F. Savin a eu le plus grand mal face à Diani en première mi-temps mais a fait un excellent match en seconde période. Anaig Butel a toujours le gout de ce tacle si particulier et Müller est trop lourde dans une défense pas assez rapide. Julie Soyer joue sans avoir le poids de l’âge. De la même manière à 34 ans qu’à 24.

Au milieu Sophie Vaysse et Alice Benoit relayent bien les intentions parisiennes mais manquent d’impacts au fil du match. Cela fait que le Paris Fc subit la rencontre au fil du temps. Gaetane Thiney touche tous les ballons avec un jeu de passes courtes qui obligent Catala, Mateo et Bourdieu à une symphonie précise qu’elles n’arrivent pas à avoir pour finir par un tir. Il manque toujours quelque chose pour que cela aille plus vite et plus loin. A l’inverse, quand ces joueuses arrivent à trouver de la verticalité, alors elles deviennent très dangereuses. Seuls le HJ peut les mettre à défaut.

Pour le PSG : un changement surprenant de gardienne à la mi-temps ? Endler est très sécurisante. Kiedrzynek tout autant. Deux gardiennes mondiales. Perle Morroni confirme qu’elle mérite le poste de latérale droit même si, elle sera en difficulté, devant des attaquantes rapides. Le tacle défensif étant un geste dangereux à réaliser. Dudek et Parades ont assuré alors qu’Eve Perisset n’est pas encore au mieux mentalement et physiquement.

Au milieu Geyoro et Formiga ont fait leurs matches comme lorsque des femmes préparent leurs courses pour Noël. A tout regarder sans acheter. Léa Khelifi, par l’organisation du jeu parisien, a eu peu d’impacts individuels, se plaçant dans un rôle de relais assez proche de ce qui est demandé par Corinne Diacre à toutes prétendantes en Bleues.

Kadidiatou Diani s’est imposée sur le côté droit en première mi-temps. Sans elle, le premier but n’aurait pas existé. EN seconde mi-temps, elle a subi la volonté de Savin. Ashley Lawrence a été énormément sollicité sur le côté gauche. Avec du bon et du moins bon mais cette envie d’aller de l’avant qu’elle doit conserver. Marie-Antoinette Katoto a fait un match de joueuse professionnelle de fin d’année. Rien à l’horizon comme sélection à attendre, les Bleues se verront en mars. Un but de marqué. Une équipe qui domine, juste de la patience pour finir. Au final, une victoire collective et un but personnel. Un travail de pro.

Les coaches, Sandrine Soubeyrand et Olivier Echouafni ont fait tourner leur effectif, histoire de mobiliser tout le monde. Un monde de différence entre les deux équipes. Chacun est reparti avec son objectif. Pas le même pour l’année 2020 à venir.