Clara Mateo, 22 ans, depuis quatre saisons au Paris FC (ex-Juvisy) crie sa colère quand Melvine Malard voit son tir anodin gagner les filets à la 91′. Une victoire (1-2) qui s’échappe, la tête dans la serviette qui attend les onze joueuses dans les vestiaires. Le chant victorieux, même pour un (2-2) de Fleury qui s’annonce. Le Paris FC rentre plus que dans le rang. Il coule.

Incapable de gagner contre son voisin, récent en D1F (2017) passant devant leur équipe qui voit s’éloigner de plus en plus son passé historique. Plus rien dans le sac, que la réalité des matches qui se suivent. Dans le mauvais sens pour le PARIS.

Seulement trois victoires sur 11 matches. Cela fait peu. Très peu avec 5 défaites.

La jeune joueuse tape le sol de colère. Dans la minute qui suivra, elle percutera comme un trois quart pour relancer l’attaque parisienne. Cette envie et surtout cette détermination donnera le but vainqueur de Gaetane Thiney (2-3) et certainement la mise à l’oubli d’un doute qui ne pouvait qu’entraîner le Paris FC vers le pire. Et pourquoi pas, la ligne rouge de la descente.

Clara Mateo a un profil atypique. Etudiante dans un DUT Sciences et Genie des Matériaux de l’Essonne quand d’autres sont branchés marketing et communication. Plutôt rare. Afin d’acquérir une compétence « en métaux et alliages, céramiques et verres, polymères et composites, multimatériaux et agro-matériaux (bio-polymères, bio-composites, matériaux bio-sourcés), pour exercer des responsabilités dans la conception, la fabrication ou le contrôle des produits.

Une finalité de blouse blanche dans une industrie quand 72% du PIB français se fait dans les services. Il faut avoir l’idée de le faire.

J’avais enregistré de mémoire qu’elle était maintenant à Polytech. Là, j’étais resté plus que surpris. Une erreur ou voilà cette jeune joueuse, vainqueur de l’Euro U19 en 2016, vice-championne du Monde U20 la même année, de nombreuses convocations en B, une chez les A, en train de défiler, bicorne sur la tête, sur les Champs Elysées, membre de Polytechnique. Les « X » qui commandent le budget public de la France.

Un coup de fil me rassure. Elle est forte mais, inscrite à Polytech de l’Université Paris Sud. Un Bac +5 d’ingénieur. C’est pas rien, mais « X », cela aurait été incroyable.

Voilà une tête qui joue au football. Avec du caractère.

La question qui m’interpelle et dont la solution pourrait se dessiner dans le face-à-face contre le Paris Saint Germain dimanche à 15h00.

Le football se joue-t-il aussi avec la tête ?

Cela fait plusieurs matches où Clara Mateo a une influence considérable dans le jeu parisien. Peut-être une des seules à surnager, dans une équipe qui a perdu en trois ans : Benameur, Tounkara, Diani, Jaurena, Bilbault, Cascarino, De Almeida, Makanza.

Le Paris Saint Germain est un bon indicateur. Deux finales européennes. Des jeunes joueuses en charge de tenir l’histoire du PSG et de la maintenir à un niveau, comme le Paris FC.

Il serait intéressant de voir ce que la tête peut avoir comme influence sur le jeu.

William Commegrain Lesfeminines.fr