L’image la plus sympathique de cette dernière journée de championnat aura été la joie des joueuses du Paris FC, en remportant sur le fil (93′) cette rencontre face au voisin du FC Fleury 91, alors devant elles au classement.

Le PARIS Fc, bousculé dans son Histoire, 

Une situation émotionnelle certainement forte du simple fait que dans ses racines, le Paris FC, émanation du FC Juvisy-Essonne, était le club phare de la région parisienne depuis plus de 30 ans. Eclipsé à compter de 2012 par le Paris Saint Germain, sept fois second du championnat, qualifiée en Coupe d’Europe, par deux fois finaliste de la compétition européenne (2015 et 2017), détenteur de deux Coupes de France et devenu le seul club français à bousculer face à l’immense Olympique Lyonnais. Qualité attribuée auparavant aux joueuses de l’Essonne.

Un Paris FC bousculé dans la hiérarchie du football féminin, se promenant plus ou moins dans le coeur du championnat, et apprenant à perdre (7 à 8 par saisons) quand les bilans de fin d’année passés ne comptabilisaient que trois défaites au maximum (2013).

Voyant même l’ancien club de D2F, Val d’Orge, repris par le Fc Fleury 91 (2017) se positionner devant elles dans un championnat où les écrits renvoyaient aux faits. Deux nuls et deux victoires pour cinq défaites depuis le début de la saison. Un bilan qui les faisait regarder dans la direction de la ligne rouge du championnat.

Un bilan catastrophique, dans la droite ligne du départ de cinq joueuses de l’effectif, parties à Bordeaux (Cascarino, Bilbault, Jaurena) et Montpellier (De Almeida), devant elles au classement et à la bagarre pour l’Europe.

Voilà la situation quand elles entrent sur le terrain de Fleury où Marina Makenza est partie, pour flamber (5 buts) alors qu’elle chauffait le banc parisien la saison dernière.

Une défaite supplémentaire et le pire peut s’annoncer.

Les joueuses parisiennes, enfin, signent une performance collective de haut niveau

Une situation qui, dans le premier acte de cette rencontre, tourne à l’avantage des coéquipières de Gaetane Thiney avec un premier but heureux de Linda Sällström (1′), pour un doublé d’attaquante (35′). Tout semble aller pour le mieux, menant (0-2) dans ce derby, avec notamment une Clara Mateo qui maintient un cap de performance depuis plusieurs matches.

Trop facile ou plutôt trop difficile pour une équipe qui doit se construire une nouvelle image ? Une double faute de la gardienne Camille Pecharman, ramène les deux équipes à égalité à la 91′. Un pénalty à la 85′ validée par la franco-américaine Daphné Corboz (85′, 1-2), laissant sa place à l’attaquante prêtée par Lyon Melvine Malard (87′). Ni une, ni deux, sur un tir anodin mais volontaire, la jeune entrée voit sa balle glisser sous les bras de Camille Pécherman (91′).

C’est l’égalité (2-2).

Le coup de bambou pour le Paris FC. Un sentiment fort que les événements sont contre elles doit les habiter. C’est à ce moment là que le mental a pris une expression inattendue.

Clara Mateo, servie par Comba Sow, se bat pour conserver un ballon et joue dans la verticalité. Elle est envoyée dans les roses. Le temps qu’elle revienne sur ses crampons, Gaetane Thiney aura mis le but vainqueur (2-3, 93′), validant l’envie d’aller de l’avant d’Eseosa Aigbogun qui, pris par l’impact de Mateo, du bout du crampon, a joué tout autant dans la verticalité, pour servir dans l’instant sa capitaine.

Ces quatre joueuses ne voulaient pas de ce doute. En quatre passes et la volonté de ne pas subir un poids qui se répète de journées en journées, elles l’ont tout simplement jeté à terre et piétiné.

Il y avait longtemps que les joueuses du Paris Fc n’avait pas montré autant de caractère et de détermination à refuser l’inacceptable. Elles ont montré une volonté de sportive de haut niveau. La course de toutes les joueuses vers Gaetane Thiney. L’envie de la capitaine parisienne aux plus de 150 sélections de se faire fêter. Son retour vers sa gardienne pour lui offrir sa consolation.

Tout cela a été un grand moment de football. A l’image de ce qui se voyait auparavant. Balayant les doutes et interrogations.

Je ne sais pas si, dans l’esprit de la capitaine, il ne s’agit pas là d’un moment qui restera comme une superbe performance collective positive pour un nouveau Paris FC qui doit se chercher une nouvelle image.

 

Le PSG, prochain adversaire, va devoir faire plus qu’attention.

Le Paris Saint Germain, prochain adversaire, aura du mal Dimanche dans ce second derby et dernier match de l’année. Bousculées depuis des années par elles, les joueuses du Paris FC auront à coeur de remporter cette médaille. Même si elle est en chocolat. Avant Noël, cela ne se refuse pas, voire s’apprécie.

D’autant que le PSG est dans la dynamique contraire. Celle du doute quant à son efficacité.

William Commegrain Lesfeminines.fr

l’exaltation parisienne