L’Angleterre pousse le football féminin et son Equipe nationale.

Samedi 18h00. Pour un match amical, c’est juste incroyable ! Mais l’Angleterre a décidé de lancer une campagne marketing de haut niveau à dix huit mois de l’Euro 2021 qu’elle organise. Son record à Wembley était de 45.619 contre l’Allemagne en 2014 et celui en dehors de l’antre historique du football britannique, de 29 238 au Riverside de Middlessbrought pour une défaite opposée au Brésil.

Les anglaises veulent donc surprendre le Monde. Face à l’Allemagne (2e FIFA), elles joueront dans un Wembley plein pour un record anglais explosé  (45.619) en 2014 face à la même nation. Une performance qui fera tomber le record pour un match féminin en Angleterre, notamment à Wembley établi lors de la finale des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Un Japon-USA remporté par les américaines devant 80.203 spectateurs.

Un peu plus de 90.000 spectateurs pour un match de football féminin. Peut-être un record mondial puisque le record officiel se trouve aux USA avec la finale du mondial 1999 entre la Chine et les USA. 90.185 spectateurs s’étaient retrouvés à fêter le second titre américain au Rose Bowl de Pasadena. A moins que les 100.000 spectateurs lors d’un match officieux rappelé par footofeminin ne soit la référence.

La clé est maintenant connue. Jouer dans des grands stades et faire ensuite le travail de marketing qui va avec. Une bonne initiative qui doit cependant être encadré par des prix de places très accessibles (5 €), des packs gratuits (3 gratuites pour 1 payée), et le réseau des clubs de foot mis sous pression.

Il reste qu’il faut venir et que les gens viennent.

Les clubs anglais s’y mettent.

D’habitude, les équipes nationales amènent du monde. Elles sont souvent les leaders des audiences TV et des places au stade. Mais la force anglaise se développe ailleurs en 2020. Le championnat fait des spectateurs inattendus.

Au bout de 3 journées de la Barclay’s Women Soccer League (18 matches), le total des spectateurs était de 100.000 quand la saison précédente, c’était les 110 matches de l’année qui n’avaient comptabilisé que 92.000 spectateurs. Kenza Dali, par exemple, nous fait partager sa joie d’avoir joué avec West Ham (7e) face à Tottenham (6e) devant 25.000 personnes. Un match de championnat de milieu de tableau.

L’Espagne s’était lancée avec un premier record entre l’Atletico Bilbao et l’Atletico Madrid dans un quart de finale de la Coupe de la Reine avec 48.121 spectateurs battu par les 60.739 au Wanda Metropolitano (Atletico Madrid), record européen. La Juve (1-0), de son côté, avait reçu la Fiorentina à l’Allianz Stadium devant 39.000 spectateurs pour la 19e journée.

Une stratégie européenne.

Tout cela poussé par une stratégie Coupe du Monde 2019 organisé par la France mais pensée pour être Européen. Les pays frontaliers, notamment nouveau dans ce concert (Angleterre, Italie, Espagne) avait joué le jeu en créant une dynamique.

Il n’y a aucun doute à avoir. L’Angleterre prépare l’Euro 2021 et pousse le football féminin en le mettant dans des grands stades réservés à la Premier League anglaise. Arrivant à gérer la problématique de la disponibilité des terrains. L’attraction connue des anglais « pour ce sport de gentleman joué par des voyous » donne une autre réalité à cette stratégie.

L’Allemagne et la France s’y sont essayés. Avec succès pour l’équipe nationale (Mondial 2019, 45.595 spectateurs), sans véritable succès pour les clubs, puisque le record revient à l’OL avec un peu plus de 25.000 spectateurs pour un match de Coupe d’Europe et 57.900 pour la finale de la Coupe du Monde 2019 entre les Pays-Bas et les USA. Un match arbitré par la française Stéphanie Frappart.

Stéphanie Frappart, année record.

Originalité de l’Histoire, c’est elle qui sera aussi au sifflet de ce match à Wembley. Quatre grandes premières pour la jeune française de 35 ans. Arbitre de Ligue 1 en 2019-2020, une finale mondiale, un record en France et un record mondial en Angleterre. Il y a pire que d’être arbitre en football féminin.

William Commegrain Lesfeminines.fr