Les journées de championnat de D1F Arkema ne propose pas souvent des affiches mais plutôt une affiche. Là, sur le plan des enjeux, chaque rencontre a un sens fort pour les adversaires de Samedi, beaucoup plus que l’affiche Olympique de Marseille – Paris Saint Germain qui sera joué dimanche et pour laquelle, la rivalité féminine est bien loin de celle masculine.

Samedi – 14h30. Le Fc Metz reçoit le Stade de Reims.

Des rémoises qui n’arrivent pas à gagner contre des adversaires directs au maintien (défaite à domicile Guingamp, nul contre Dijon, défaite à domicile face à Fleury) et dont le principal fait d’armes est une victoire à l’extérieur sur Marseille (0-3) qui remonte à la 3e journée. Elles viendront sûrement pour valider une constante : à défaut de victoires à domicile, construire une série vainqueur à l’extérieur. Armée qu’elles sont par la seconde plus grande joueuse du championnat après Wendie Renard, l’américaine Phallon Tullis-Joyce (1,85).

Le Fc Metz prend trop de buts. 18 buts en six matches, pour une moyenne de trois par rencontres. Difficile de gagner quand il faut en mettre quatre pour vaincre. Pourtant, elles ont une excellente gardienne, la jeune Justine Lerond, championne d’Europe U19 2019. Mais voilà, comme disent les jeunes. La solution est donc simple. Serrer le jeu pour espèrer s’éloigner de la 12e et dernière place, jamais trop éloignée des autres à cette période du championnat. Plus difficile à faire quand le championnat est bien avancé.

Samedi – 14h30. ASJ Soyaux reçoit Dijon.

Dijon a pris une médaille en chocolat qui a tout de celle en plomb après son match nul face à l’Olympique Lyonnais, alors qu’elles étaient 12e et dernière du championnat. Sans prendre de but en plus (0-0). Avec une telle performance, les dijonnaises ont changé de camp. Elles sont considérées comme dangereuses d’autant plus que le recrutement a été de qualité à l’intersaison. Avec un début de championnat contre les gros, les voilà qui s’essaient face aux concurrentes au maintien. Elles commencent donc leur championnat auréolé d’un accessit de qualité.

Soyaux ne perd plus mais ne gagne pas assez. Le match nul ne donne qu’un point et Soyaux en est à son 3e match nul alors que la défaite remonte à loin (face au PSG). C’est exactement ce que vont avoir en tête les joueuses de Soyaux. Conserver cette image de club performant avec un double projet conséquent passe par des victoires à domicile qui sécurisent un parcours dont elles savent qu’il sera chaotique à un moment dans la saison. Elles joueront pour une victoire à la maison, faute d’en avoir eu assez dans ce début de championnat.

Samedi – 14h30. EA Guingamp reçoit le FC Fleury 91

Guingamp est dans une dynamique positive. Sa jeune charnière tient maintenant le coup face aux adversaires du maintien. Des victoires contre Metz, Bordeaux et Reims ont relancé l’équipe bretonne avec un bilan de 3 défaites pour 3 victoires. En plein coeur du championnat. Sauf que les victoires à domicile sont rares et remontent à la 1ere journée contre Metz. Guingamp, si elles veulent passer du bon côté du championnat doivent l’emporter face à Fleury.

Fleury 91 n’est pas dans la meilleure des dynamiques. Cela sent même la difficulté. Quatre défaite, un nul et une victoire. Sauf que Fleury a rencontré les gros du championnat. Comme Dijon, elles le commencent plus tard que les autres, sans pour autant flamber puisqu’elles ont du laisser le nul à domicile face à SOyaux après avoir ouvert la marque. Renforcée par Melvine Malard, prêtée par l’OL, sauvée par Marina Makenza (3 buts), il va falloir qu’elles sortent le « bleu de chauffe » pour envisager des jours meilleurs pour la suite du championnat. Estampillés, confiance. Absolument nécessaire après avoir rencontré les leaders de cette D1F.

Samedi – 14h30. Paris FC recoit Montpellier Hsc

Les parisiennes dont il ne sert à rien de rappeler le passé reçoivent un Montpellier ambitieux. L’ambition sera aussi du côté des joueuses de l’Essonne, esseulées à Bondoufle, afin de savoir de quel bois sera fait cette saison et quelle est leur niveau de comparaison ? Pourront-elles gagner contre Montpellier ou seulement leur tenir tête pour finir par perdre ? C’est la question sans réponse avant le match. Ce sera la réponse après la rencontre.

Montpellier n’a pas cinquante solutions car une obligation. Compte tenu des résultats de Bordeaux et du Paris Fc, Montpellier se doit d’être au minimum troisième. Une défaillance, au-delà de la troisième place, serait incompréhensible et synonyme de contre performance. Les autres ont commis les premiers faux pas, à Montpellier d’assurer les siens dorénavant. Et mieux, si possible. Montpellier est attendu sur le maintien d’un niveau supérieur. Ce sera à elles de le justifier demain à Bondoufle.

Voilà quatre matches serrés avec des enjeux significatifs.

Samedi – 15h30. Olympique Lyonnais – Bordeaux.

Il y a des jours où vous avez le bon tirage et vous vous en souvenez longtemps. Il y a d’autres jours, plus nombreux, où vous avez le mauvais tirage. Pour Bordeaux, au lendemain du match nul des lyonnaises (0-0), 13 fois championnes de france, six fois championnes d’Europe, face au 12e de la D1F, Dijon, RENCONTRER LES LYONNAISES, risque de faire très mal. Elles vont certainement leur coller un sparadrap aux fesses pour qu’elles se glissent au coeur du championnat quand tout le monde espérait les voir à la 3e place.

L’addition risque d’être lourd et Bordeaux joue plus un match en regardant le résultat de Montpellier et Soyaux pour savoir à quelle place elles vont se retrouver.

Sauf si l’Olympique Lyonnais féminin fait de l’Olympique Lyonnais masculin. Une mi-temps mi-figue, mi-raisin et pas de temps en seconde pour créer les différences qui donnent la victoire. Une des faiblesses du foot féminin étant le manque d’efficacité. C’est une difficulté de la réduire sur seulement 45′ face à des équipes qui ont de la qualité physique et tactique.

Voilà un match qui peut s’annoncer comme serré.

Dimanche – 14h45 – Olympique de Marseille recoit le Paris Saint Germain.

Plus le temps passera, plus il sera difficile de prendre à défait le PSG. On le voit, le mot d’ordre d’Olivier Echouafni est de faire tourner pour que le groupe soit gagnant. Une mayonnaise qui met toujours du temps à se consolider. Tout simplement, par ce qu’elle ne vaut que sur la réalité et, cette réalité demande des matches. Avec la Coupe d’Europe, le PSG fera son 10é match. Le message commence à prendre et contre cela, avec deux points d’avance au classement, l’Olympique de Marseille aura du mal.

L’OM joue pour le maintien. Faire une performance, pourquoi pas si elle a un sens sur la durée. Soit comptablement, soit psychologiquement. Les marseillaises pourraient se souvenir d’avoir remporté leur duel face au Paris FC, encore dans la Top four mais les récents OM-PSG comme PSG-OM laissent peut de chances aux marseillaises. Si ce n’est que Dijon a dit à tout le monde : « un match peut toujours être joué ».

La vidéo de Soyaux avant de recevoir Dijon est très explicite. Sébastien Joseph s’exprime ainsi : « il y a trois ans, que l’OL ne marque aucun but face au 12e et dernier du championnat était tout simplement impossible et inimaginable. Aujourd’hui, cela l’est. »

Les sportifs et sportives ne demandent que cela. Voir une perf se réaliser par d’autres pour essayer de la faire.

William Commegrain Lesfeminines.fr