Samedi 15h30. Sur les antennes de Canal Plus. 1er Trophée des Championnes. OL contre le PSG à Guingamp.

Parmi les joueuses des deux camps, j’ai envie de mettre l’accent sur deux profils.

Janice Cayman, de Juvisy à l’Olympique Lyonnais. Une progression rare.

La première s’appelle Janice Cayman (30 ans). Capitaine belge depuis peu, la flamande est une joueuse – pas si nombreuse – qui pourra dire qu’elle a évolué dans sa carrière. Venue à Juvisy en 2012 après deux saisons aux USA en Universitaire, la voilà quasi-titulaire à l’Olympique Lyonnais avec trois matches comme titulaire pour trois journées de joués et une rencontre de Coupe d’Europe.

Elles ne sont pas si nombreuses les joueuses qui, membres d’une équipe nationale sans palmarès, sont arrivées à prendre une place de titulaire. La Galloise Jessica Fishlock (32 ans) avait réussi cette performance la saison dernière sauf qu’elle venait du championnat américain professionnel, sous les couleurs du FC Reign de Megan Rapinoe.

Là, après le FC Juvisy où elle a commencé devant pour faire une dernière saison derrière, la voyageuse belge avait fait une saison au Flash de New York, championne des USA même si elle était restée plus que de raisons sur le banc, elle est revenue s’exprimer du côté de Montpellier (3 saisons) pour tenter une dernière aventure, dans le club européen le plus huppé quand d’autres prennent des destinations plus faciles.

En France, c’est une des seules à réaliser cette performance. Souhaitons qu’elle convienne toujours à Jean-Luc Vasseur, adepte des faux pieds. La joueuse droitière étant à gauche. Une solution pour le nouveau coach lyonnais qui lui permet, avec sa détermination défensive, de compenser l’absence de Selma Bacha et de faire évoluer Amel Majri plus haut.

Janice Cayman, j’avais participé à une de ses discussions avec les dirigeants de Juvisy de l’époque. En 2013, ses premiers mots avaient été autour de la performance. Quelles étaient les armes de Juvisy pour progresser ? On peut dire qu’elle aura eu un parcours de progression.

Marie-Antoinette Katoto, d’une joueuse qui est dépendante de la passe des autres à une joueuse qui décide du jeu offensif.

Du côté du Paris Saint Germain, une joueuse est en train de faire évoluer son jeu. C’est Marie-Antoinette Katoto. Connue, reconnue, la jeune parisienne est passée par tous les stades depuis deux saisons. Performante en club pour aller discuter la première place de buteuse à Ada Hegerberg, elle est restée sur les bancs d’une Equipe de France qui a ses habitudes et ses règles. A chaque fois, à la limite. Trop jeune pour être chez les A en 2018, pas assez performante du point de vue de Corinne Diacre dans les gros matches parisien, pour l’être en 2019, au regard de l’objectif fixé d’une finale de Coupe du monde.

L’histoire est connue. Elle aurait pu enterrer la française.

Cela n’a pas été le cas. Depuis ce début de championnat, en dehors de ses trois buts marqués, la joueuse évolue différemment. D’une joueuse d’appui qui dépend ensuite de la qualité des centres de ses partenaires pour marquer et exister, elle prend le jeu à son compte et fait des différences individuelles incroyables.

Ses foulées sont celles d’une coureuse de 400. Sa projection balle au pied est très dynamique. Son dribble est puissant, performant. Définitif. Elle renverse son adversaire en s’imposant. Elle prend le jeu à son compte,

Un aspect individuel trop oublié. Dans ce style de neuf et demi, elle peut faire très mal à la défense lyonnaise. A 20 ans, ses décisions seront bien plus rapides que celles de son adversaire.

Pour moi, avec déjà pas mal de talents, elle est en train de progresser.

Si elle continue et réussit, ses concurrentes en EDF pourront commencer à réserver leur week-end AirBnB des semaines FIFA à venir. La place devrait être acquise.

William Commegrain Lesfeminines.fr