Samedi 21 septembre (15h00). En direct sur les antennes de Canal Plus. Dans la continuité de cette ligne directrice ou le football féminin, pour exister et être crédible, doit suivre les voies du football masculin, la FFF a décidé de créer le Trophée des Championnes en 2018. Pour d’autres pays, on a souvent affaire à une Supercoupe qui termine la saison en cours ou se joue avant le début de la saison à venir (31 juillet 2019 entre le PSG et Rennes). Le Trophée des Champions est une compétition organisée par l’UJSF (Union des Journalistes Sportifs en France) et la LFP (Ligue de Football Professionnel).

Septembre 2019, une date à confirmer.

Faute de pouvoir trouver une date disponible, c’est en Septembre de la saison suivante (2020) que le Trophée 2019 se jouera. Il est donc fort possible que cette première date ne soit pas définitive.

Enfin, cela a pour conséquence incongrue de voir des joueuses 2019-2020 gagner un Trophée dû à une performance 2018-2019 au sein de laquelle certaines n’ont pas participé. Faute de faire déjà partie de l’effectif du club à cette date. C’est le cas, pour le Paris Saint Germain de l’internationale Sara Däbritz comme de la canadienne Jordyn Huytema, nouvelles recrues qui devraient jouer un rôle important dans la performance parisienne prévue Samedi (15h) au Roudourou de Guingamp.

Une date qui, même en Bretagne, pourrait présenter des difficultés d’audience. Difficile de savoir si, en pleine rentrée scolaire, les 18.462 places vont être prises. Le score ne ferait pas peur aux Bleues mais interroge pour des équipes de championnat, même du niveau de l’OL comme du PSG, qui réunissent au mieux, 6.000 spectateurs pour une compétition nationale. Un test que l’EA Guingamp essaie de réussir. La jauge est descendue à hauteur des 8.000 avec une tribune principale fermée et des places démarrant à 3€50 pour finir au maximum à 10€. Encadrant une forte tribune présidentielle.

Un premier titre qui intéresse les 22 joueuses.

L’environnement est l’environnement mais n’est que l’environnement. Dans le monde féminin, il reste encore des joueuses qui sont de « l’ancienne école ». Prêtes à donner le meilleur même quand le public ne déborde pas. Elevée tout simplement à la réalité du sport féminin. Sachant profiter des lumières du Mondial 2019 organisé par la FIFA, comme de revenir à une réalité plus concrète.

Les lyonnaises ne lâcheront rien. 13 fois championnes de France de suite. 8 Coupes de France. 6 Coupes d’Europe dont quatre consécutives. C’est un palmarès qui démontre une équipe gagnante à la stratégie bien organisée. Conserver un effectif aux mêmes valeurs et niveaux de performance pour ne le modifier qu’à la marge. Soit les nouvelles s’intègrent, soit elles sortent. Un message que toutes les joueuses comprennent, quelque soit leur niveau. C’est exactement leur état d’esprit.

Le Paris Saint Germain, un club qui a su gagner un titre face à l’OL

Cette alchimie gagnante sur une période peut connaître des sautes d’humeur. A l’exemple de la finale de 2018 où le Paris Saint Germain avait enlevé la Coupe de France à l’OL sur le score de (1-0).

Il avait fallu des conditions particulières, faut-il le rappeler. Tout d’abord, Un coach qui avait produit un arrêt maladie, en froid avec les dirigeant du PSG, faisant de Bernard Mendy, titi du PSG, un coach-adjoint gagnant son premier titre. Patrice Lair, double champion d’Europe chez les filles, maintenant coach de la Ligue 2 de Guingamp. Un orage ponctuel qui avait interrompu pendant plus d’une heure la rencontre, dépassant la limite obligeant au report, impossible à caser dans un calendrier trop chargé. Donc match repris. Un coup du sombrero extraordinaire de la jeune Marie-Antoinette Katoto, 18 ans à l’époque, qui réveillait et inquiétait toutes les défenseuses centrales de la D1F. Le remplacement de la gardienne habituelle Sarah Bouhaddi, blessée à la main, par Pauline Peyraud Magnin, peu titulaire dans cette période lyonnaise. Et enfin un but égalisateur d’Ada Hegerberg à la dernière minute, refusé par l’arbitre Florence Guillemin qui fait couler encore beaucoup d’encres du côté des supporters lyonnais.

Tous ont l’image incroyable d’un Jean-Michel Aulas, virulent à la reprise face à l’arbitre, d’un calme olympien de Bernard Mendy comprenant qu’il vit une situation incroyable qui pourrait tourner à son bénéfice et de la course « olympique » de Reynald Pedros quand l’arbitre refuse le but égalisateur pour lui dire à quel point, il l’apprécie.

Tout cela sera vite « couvert » avec le sacre européen de l’OL, le titre de meilleur coach FIFA de Reynald Pedros et le premier Ballon d’Or 2018 pour Ada Hegerberg. Il ne faut jamais négliger la puissance de l’Ol en football féminin comme en masculin. Jean-Michel Aulas, élu cette année, Président légitime du collège des clubs de Ligue 1 fait partie de l’OL féminin. Trente ans de football au plus haut niveau.

Le PSG a la jeunesse, l’OL oppose l’expérience et le palmarès. 

La jeunesse du Paris Saint Germain va tenter sa chance contre cette force lyonnaise. Historique, sur et hors du terrain.

Deux choses lui donnent une bonne chance. La jeunesse rémoise a planté trois buts à la défense lyonnaise lors de la deuxième journée. Un fait historique qui peut aussi être une réalité. Dans le sport de haut niveau, il est normal que les jeunes sortent les anciennes. Reims l’a rappelé et prouvé. Katoto avait montré en 2018 qu’avec un état d’esprit de 18 ans, on peut bousculer l’OL. Le Paris Saint Germain a beaucoup de jeunes joueuses. C’est une de ses cartes.

Le match se joue à Guingamp. L’affaire médiatisée entre Corinne Diacre et Eugénie Le Sommer est passée à l’évidence par la case présidentielle lyonnaise comme celle de la fédération. Noël Le Graet, ex-maire de Guingamp et Président de la FFF propose un terrain neutre d’émotions. Il le sera.

Ce sera donc une opposition de terrain, arbitrée par la canadienne Marie-Soleil Beaudoin, présente au Mondial 2019 et au sifflet de la demi-finale entre les Pays-Bas et la Suède après une finale mondial en 2018 chez les U17 (Uruguay). Une présence qui conviendra ou pas aux deux canadiennes parisiennes, Ashley Lawrence et Jordyn Huytema comme à la lyonnaise, Kadheisha Buchanan.

Une arbitre canadienne en attendant l’exportation du Trophée. 

Comme le Trophée des Champions masculin qui se joue à l’étranger depuis 2009, la Trophée des Championnes cherche une couleur internationale en attendant d’être assez développé, pour se jouer ailleurs. Certainement, aux USA ou en Asie, avec la marque OL, qui devrait être présent pour un certain temps, soit en tant que vainqueur du Championnat, soit comme vainqueur de la Coupe de France ou pour les deux raisons.

Le règlement, mis à jour, confirme que si un club fait le doublé. C’est son second en championnat qui prend la place et non pas le finaliste de la Coupe. Cela aurait donné, pour 2018, une belle histoire avec Lille, finaliste malheureux de la Coupe de France, descendu en D2F au même moment.

Ce sera pour 2019, l’Olympique Lyonnais, favori face au Paris Saint Germain, challenger crédible.

En direct sur les antennes de Canal Plus.

William Commegrain Lesfeminines.fr