Sur M6, Samedi 31 Août 2019, 20h50. Premier match amical des Bleues après le mondial 2019. Préparatoire à l’Euro 2021 en Angleterre.

Clermont lance Corinne Diacre sur la scène des coachs.

L’équipe de France revient sur le devant de la scène, ce Samedi à Clermont, club qui avait été le premier (7 mai 2014) à innover en proposant à Helèna Costa, le premier poste de coach d’une équipe professionnelle masculine (2014) pour le proposer, le mois suivant, à Corinne Diacre qui venait tout juste d’obtenir le BEPF, suite à la démission de la portugaise (7 Juin 2014).

Un début prometteur de la sélectionneuse française qui restera en fonction pendant trois saisons (2014-2017) pour terminer pas loin d’être la coach restée le plus longtemps en poste sur cette courte période avec 133 matches continus, dans une division (L2) et un poste qui constate souvent un quasi renouvellement des entraîneurs sur une période de trois ans.

Un Clermont Foot 63 actuellement quatrième du championnat et qui avait pointé dans les cinq dernières places en 2016, luttant pour la course à la montée en Ligue 1 dans les dernières journées, finissant 7e. Les deux autres saisons, le club s’était positionné à la 12e place d’une division qui en comptait 20.

Des mouvements conséquents au lendemain du Mondial de Juillet 2019.

Face à l’Espagne (13e FIFA), la France se relance dans un lieu propice au calme et à la convivialité alors que la période actuelle est plutôt mouvementée du côté de l’Equipe de France féminine.

Inutile de rappeler l’observation du 7 Juillet de Corinne Diacre à l’égard des lyonnaises et plus particulièrement d’Eugènie Le Sommer. Les deux personnes se sont entretenues au téléphone. Les choses ont laissé des traces visiblement puisque les médias s’y intéressent et que la lyonnaise y a même répondu lors de cette semaine de préparation.

Corinne Diacre revendique son rôle de sélectionneur. Sélectionner et donner son avis sur la prestation des joueuses. On peut lui reprocher de ne pas avoir remplacé la joueuse bretonne, même si elle est la meilleure buteuse française en activité pour donner plus de corps à son appréciation. Alors que la joueuse a fait le maximum dans le cadre de ses possibilités, ce qu’elle précise à RMC.

En fait, le problème est que ce qui se dit habituellement dans le silence des vestiaires à été dit sur « la place publique », dans le cadre d’une prestation des Bleues qui n’est pas regardée de la même manière par les actrices et observateurs.

Les joueuses et Corinne Diacre disent « qu’elles ont enchanté la France ». Leurs yeux brillants montrent que c’est un véritable sentiment qu’elles ressentent et d’ailleurs leur plus grande gloire. Les observateurs ont été déçu du niveau et de la production des Bleues. Des matches difficiles. Gagnés sur le fil, notamment au score face à la Norvège (1-0) et le pénalty raté par Wendie Renard, retiré en application de la règle et le Brésil (1/8e) gagné aux prolongations, dont le contenu échappait si bien aux Bleues que TF1, le diffuseur, avait préparé à l’avance un bandeau annonçant la défaite des Bleues.

Il y a les bases de cet ouragan médiatique.

L’intervention médiatique directe et clash de Pierre Mènes.

Un ouragan qui aurait dû refroidir, deux mois après l’intervention de Corinne Diacre à Téléfoot, le jour de la finale du Mondial mais dont Pierre Menès, lors de l’émission phare de Canal + du dimanche 25 Août, a remis au feu en exprimant son opinion, très défavorable à Corinne Diacre.

A la surprise de tout le monde, mettant à jour ce qui était entendu par certains en off et alors que la sélectionneuse venait de renouveler son groupe de 23 joueuses, le mardi précédent. Le tout devant Amandine Henry, capitaine de l’Equipe de France, invitée de CFC et Laure Boulleau, ex-internationale, consultante, et dans le staff du Paris Saint Germain féminin.

Une audience supérieure au million, touchant les « fans et suiveurs du football masculin », en cours de sensibilisation au football féminin. Cela allait mal avec la priorité de la FFF, de surfer sur les audiences du Mondial 2019, regroupant pas loin de dix millions pour les matches à élimination directe des Bleues de Juin 2019.

Une position et un cri du consultant de Canal Plus alors que Marie-Antoinette Katoto venait, dans l’après-midi de dimanche, de réaliser un doublé après deux saisons significatives en tant que buteuse : 2e au cassement des meilleures buteuses en 2018, meilleure buteuse en 2019 et qu’elle ne se trouvait toujours pas dans la nouvelle liste des 23 que la sélectionneuse venait de présenter, exprimant bien qu’elle reconduisait les mondialistes.

Après une élimination face aux USA, des matches compliqués de groupe et de parcours, une non-qualification aux JO, Pierre Menès n’exprimait que ce qu’il avait certainement entendu dans les travées du diffuseur de la D1F pour quatre ans maintenant. Inquiet sur son investissement ? Des couloirs où circulent beaucoup de gens du football, certains intéressés par le poste à l’évidence.

Noël le Graet, carte maitresse de Corinne Diacre.

L’environnement est donc mouvementé. Noel le Graet, Président de la FFF, venant même dans la semaine de préparation, à Clairefontaine pour mobiliser les joueuses, mettant en avant le nouveau slogan des Bleues « Aller de l’avant ! », intervenant dans le journal l’Equipe, le lendemain, pour appuyer son choix et la coach française : « On a la chance d’avoir quelqu’un qui est sérieux, qui a une carte de visite. C’est un personnage un peu rigide, mais c’est sa formule. Certains sont plus expansifs. Je suis persuadé qu’elle va bien reprendre en main ses troupes. Ça se passera bien malgré des petits accrochages ces dernières semaines. » 

Une position qui a certainement ses appuis au sein de la Fédération et du Comex, organe de décision des sélectionneurs des Equipes de France, renouvelant sa confiance à Corinne Diacre au sein d’une séance de Juillet 2019, validant ce qui avait été le choix de Noël Le Graet, intervenant pour convaincre le Président de Clermont, de lâcher Corinne Diacre. En 2014, encore sous contrat avec le club auvergnat.

Le résultat de ce soir, une des bases du nouvel objectif L’Euro 2021.

Ce soir l’Equipe de France rencontre l’Espagne, éliminée de 1/8e de finale par les USA sur un doublé de Megan Rapinoe et deux pénaltys (2-1). Un stade qui a fait la notoriété de l’ex-adjointe de Bruno Bini, première femme à obtenir le BEPF en formation après qu’Elisabeth Loisell (Ex-sélectionneuse de l’Equipe de France, championne du monde militaire), l’ait obtenue par la VAE, à l’instar de Bruno Bini, en complément de son rôle de sélectionneur des Bleues (1/2 finaliste Mondial 2011 et JO 2012).

Après de telles retombées, déjà vécues en Equipe de France, mais rarement mises sur la scène médiatique comme aujourd’hui, résonnant encore plus après un Mondial 2019 qui avait sollicité tous les médias du monde et de France, Corinne Diacre joue aussi un match.

Le cadre est clairement et définitivement posé : Corinne Diacre est sélectionneuse des Bleues. Elle gère ce mandat à sa manière. Aux joueuses d’être performantes à leur manière. Chacun dans son rôle. Reste le contenu.

Un contenu qui peut-être celui de la tranquillité et de la sérénité pour la seconde partie de son mandat, dans le cadre du slogan « Aller de l’avant » ? Ou une situation compliquée pour faire face à des qualifications pour l’Euro 21, sans grand risque sur le plan sportif mais avec des enjeux forts médiatiques, qui reprendront, avec l’indépendance qui est la leur, leurs avis ou préféreront un silence médiatique.

Ce match, purement amical, a cette importance. L’objectif médiatique est essentiel à la fédération française de football pour le football féminin. A cet égard, on pourra voir le match en direct (M6, 20h50, samedi 31 Août) sur la chaîne phare du Groupe M6, plutôt que sur W9, diffuseur habituel des Bleues.

Une fédération qui a la chance d’avoir toutes ses compétitions féminines de retransmises par la télévision quand le championnat de D1F du hand-ball n’a pas trouvé d’accord de renouvellement avec Bein pour un investissement de 300.000 euros annuels (frais de production).

Le football féminin vit sa période d’adolescence. Attention, certaines sont relativement calmes, d’autres très mouvementés.  Il faut savoir tenir la barre et cela ne se fait pas dégâts.

William Commegrain Lesfeminines.fr