Le renouvellement de sa liste montre qu’elle donne sa confiance à son groupe et confirme sa sélection précédente. 

Exit les interrogations de changement. Corinne Diacre le dit dès ses premiers mots. « L’idée était de reconduire les 23 du Mondial. Je n’ai pas pu le faire en raison de joueuses blessées (Peyraud Magnin, Perisset et Clemaron), donc je les ai remplacé par des jeunes joueuses (Lerond, De Almeida, et Khelifi). »

Pour le retour de Kenza Dali, elle est la conséquence de la retraite internationale d’Elise Bussaglia (33 ans, 192 sél., 30 buts).

La FFF semble se contenter du sportif. Une situation factuelle qui est celle-ci. Un nouveau 1/4 de finale pour les Bleues, le cinquième d’une longue série consécutive (2013, 2015, 2016, 2017, 2019), une première non-participation aux JO 2020 à Tokyo après 2012 et 2016. Une élimination face aux USA « aux détails ».

Certains seront déçus, d’autres non. Un groupe qui semble constitué pour l’Euro 2021 car on voit mal une joueuse vouloir se faire sortir de ce groupe. Toutes appartenant à des clubs significatifs de la D1F Arkéma (Lyon, Paris SG, Montpellier, Paris FC) comme de l’étranger (Milan, Atletico Madrid, Arsenal, etc ..).

Bien que Corinne Diacre précise que le groupe France soit un groupe à l’instant T, les places à prendre seront peu nombreuses dans les 23 et encore plus sur le pitch. La sélectionneuse française précisant « qu’elle ne regrettait rien de ses précédents choix » lorsqu’une personne présente lui rappelait que cinq à six joueuses des 23 n’avaient pas joué dans le Mondial et qu’elles auraient pu être remplacées.

Les messages à faire entrer dans la boîte à erreurs qui ne se renouvelleront pas. 

Quant au différend relevé par les médias sur son jugement concernant la prestation d’Eugènie Le Sommer, tout est rentré dans l’ordre. Corinne Diacre révélant un appel à la lyonnaise, lui disant que ses « propos avaient été mal interprété » et précisant que les « erreurs de communication sont le lots de tous » et qu’elle tiendrait plus compte des codes à respecter.

La FFF est ancrée sur l’image populaire du football féminin.

Elle retient l’engouement de la Coupe du Monde. Voilà les mots clés du football féminin aujourd’hui. Un engouement qui peut-être trompeur. N’est-il pas lié à l’évènement COUPE DU MONDE plus qu’au football féminin ? Quand la FIFA organise quelque chose, cela bouge beaucoup de choses en terme de médias, couvertures, niveaux de compétition et qualité du jeu. Qu’en sera-t-il sans la FIFA ?

Le stade de Clermont qui reçoit le prochain match est complet. Comme l’était ceux de 2012, 2013, 2015, 2017 quand les Bleues se produisaient à domicile. Un public aux alentours de 12.000-15.000 spectateurs dont on sait que le réseau des districts alimentent positivement le stade.

Une bonne occasion pour 3 jeunes joueuses et le retour de Kenza Dali.

Justine Lerond (19 ans), championne d’Europe 2019 U19 et gardienne de l’équipe U20 (4e en 2018) entre dans le groupe. Une jeune joueuse qui a reçu les compliments de Corinne Diacre et dont le coach messin, a accepté qu’elle soit appelée, revenant tout juste de l’Euro 2019. Elle est suivie d’Elisa de Almeida (21 ans, ex-Paris FC et maintenant Montpellier) qui montre de belles qualités. Habituée de la sélection des jeunes. Lea Khelifi (20 ans) est la troisième nouvelle joueuse appelée. Partie de Metz en fin de saison et sous les couleurs actuelles du Paris Saint Germain.

Kenza Dali, partie en Angleterre, vient dans le groupe des 23.

Pour l’instant, à mon avis, les Bleues sont d’abord un produit marketing avant d’être un produit sportif.

A la sortie de la fédération, l’idée centrale qui me vient à l’esprit est la suivante : la priorité, c’est l’image du football féminin. On continue ainsi malgré les résultats négatifs. Le football féminin a brillé avec le Mondial grâce à la FIFA, et pour le sportif, oublions le passé et on verra.

Ce serait une erreur de croire que ce sont les Bleues qui ont produit un tel intérêt. Les matches des françaises ont été difficiles en terme de contenus et le jeu a manqué d’intérêt.

D’un autre côté, il est vrai que les qualifications européennes ne sont pas hors de portée, l’équipe de France peut réaliser une performance sportive et l’Euro 2021 est assez loin pour que les choses prennent leur place.

A voir ?

Les 23 face à l’Espagne : Bouhaddi, Durand, Lerond – Torrent, MBock, Tounkara, Renard, Majri, Karchaoui, De Almeida, Debever – Bilbault, Geyoro, Henry, Thiney, Khelifi, Dali – Asseyi, Cascarino, Diani, Gauvin, Laurent, Le Sommer.

William Commegrain Lesfeminines.fr