Le Board est dépositaire des règles. De base strictes et rigoureuses. Si chacun sait que les règles des autres sports évoluent comme au volley-ball avec le décompte des points, au rugby sur les points de contacts, au tennis de table avec les points des sets, l’impression est forte qu’au football, les règles sont immuables.

A tort. Le Board commence à communiquer sur ses adaptations. Le Mondial 2019 en France nous en a fait découvrir certaines avec la VAR pour les féminines et l’obligation d’avoir un pied sur la ligne pour les gardiennes lors des tirs au but ou pénaltys ; il est bon de savoir ce qu’il en est pour des règles passées mais pas si anciennes.

Bon à savoir : chaque fédération peut modifier les règles concernant certains points particuliers auprès d’une catégorie de joueuses.

Depuis 2017, lors de la 131e Assemblée Générale Annuelle organisée à Londres le 3 mars 2017, l’IFAB s’est mise d’accord à l’unanimité pour donner aux fédérations nationales (et aux confédérations et à la FIFA) la possibilité, de modifier certaines des sections organisationnelles suivantes des Lois du Jeu pour le football dont elles sont responsables :

Pour les catégories de jeunes, vétérans, handicapés et football de base :

  • • Dimensions du terrain
  • • Circonférence, poids et matière du ballon
  • • Dimensions des buts
  • • Durée des deux périodes (de durée égale) du match et deux périodes de la prolongation (de durée égale)
  • • Utilisation de remplacements libres, avec un maximum de cinq (un joueur sorti peut revenir).
  • • Utilisation d’exclusions temporaires qui ne doivent pas dépasser 10% du temps de jeu (9 minutes pour 90 minutes de jeu).

On a pu voir dans l’Euro U19 féminin gagné par la France que l’UEFA a décidé de mettre en place les cinq remplacements. Elle a eu juste pour obligation d’en informer le Board pour avis et accord.

Bon à savoir : Il est bon quand même de rappeler que le football féminin n’est plus considérée comme une catégorie à part qui peut donner lieu à des adaptations par les fédérations nationales ou confédérations (UEFA, FIFA). Ce qui explique que toutes les modifications faites pour les hommes s’appliquent aux féminines chez les A.

Loi n’°1, 3 et 4 : Sur le terrain et les joueuses et les équipements.

Saviez-vous qu’une seule personne à la fois est habilitée à donner des instructions tactiques depuis la zone technique qui ne peut dépasser plus d’un mètre sur les côtés, des places assises des joueurs ou joueuses, et à un mètre de la ligne de touche.

Un banc ne comprend que les personnes inscrites sur la feuille de match. Il est fait d’un minimum de cinq joueuses mais peut aller jusqu’à douze suivant les compétitions, équipes internationales ou matches amicaux.

Les remplacements restent limités à trois (hors adaptation des fédérations pour certaines catégories) avec un maximum de six pour les matches amicaux, à moins d’un accord entre les deux équipes. La procédure de substitution est soumise à l’accord de l’arbitre et à un arrêt de jeu. Si une joueuse remplaçante entre trop rapidement sans l’accord de l’arbitre, et interfère dans le jeu, cela peut donner même un pénalty si la faute est commise dans la surface de réparation. En dehors de cette zone, cela donnera un coup franc direct et si la joueuse n’interfère pas dans le jeu, un coup franc indirect sera décidé par l’arbitre.

La question des couvre-chefs, notamment pour les pays musulmans a été organisée ainsi. Chaque fédération étant libre de l’accepter comme de le refuser. Lorsqu’un couvre-chef (excepté les casquettes de gardiens) est porté, celui-ci : •  doit être de couleur noire ou de la couleur dominante du maillot (à condition que les joueurs d’une même équipe portent un couvre-chef de la même couleur) ; •  doit être en accord avec l’apparence professionnelle de l’équipement du joueur ; • ne doit pas être attaché au maillot. Rappelons que le porte de lunettes de sport est accepté.

Dans le football féminin, Allison Blais est autorisée à jouer avec compte tenu qu’elle a perdu un oeil dans le courant de sa jeunesse.

A l’image du rugby, le football a intégré des nouveautés qui pour l’instant restent réservés aux catégories des jeunes, vétérans, handicapés et football de base, laissant à chaque fédération le soin d’en décider.

Les remplacements libres sont des possibilités offertes aux fédérations pour ces catégories, permettant à un joueur remplacé de revenir en jeu. Ils sont cependant limités à un maximum de 5 quand les exclusions provisoires, autre initiative intéressante, ne peuvent dépasser 10% du temps de jeu (9 minutes en général).

Loi n°11 sur les hors jeu.

La ligne de repère concerne le tronc ou les jambes. Ne sont donc pas concernées, les bras et les mains.

Loi n°12 : fautes et incorrections : Coup franc direct ou non ? Pénalty or not ! 

Pénalty, pas pénalty ? Coup franc direct ou indirect ? Cartons jaune ou rouge ou pas de carton ? Pas si simple de savoir si la décision de l’arbitre a été la bonne ou non. Rappelons que la règle concerne l’intention et son intensité, plus que la nature de la faute. On doit apprendre à distinguer entre imprudence, geste inconsidérée et celui violent. 

C’est d’abord une loi totalement laissée à l’analyse de l’arbitre. « un coup franc direct est accordé. si, de l’avis de l’arbitre, … » pour des faits bien détaillés. Quand un joueur charge, saute sur un adversaire, donne un coup, le bouscule, frappe, fait obstacle à sa progression, le retient, crache, tacle ou fait trébucher un adversaire.

Là, déjà, on est vraiment dans la subjectivité de l’arbitrage. Mais ce qui est intéressant de revoir, c’est sa graduation. Elle est caractérisée en trois niveaux hiérarchisés distincts mais bien précisées sur le site de l’IFAB (traduction française) :

  • . faute de manière seulement « imprudente » (sans attention, ni égard et précaution) sanctionnée par un simple CFD.
  • . de manière « inconsidérée » (sans tenir compte du caractère dangereux ou des conséquences de son acte pour son adversaire), soumis au jaune.
  • . de manière « violente » (usage excessif de la force au risque de mettre en danger l’intégrité physique de son adversaire), soumis au rouge.

On peut donc tacler quelqu’un dans la surface, même si l’adversaire tombe, sans qu’il ne soit sifflé un PENALTY, dès lors que le tacle est fait avec attention, égard et précaution.

Je repense au tacle de Perle Morroni (PSG) sur Mondésir (Montpellier Hsc) lors de la Women’s French Cup 2019. La joueuse a été attentionnée, elle a taclé avec égard et précaution. Pour moi, il n’y avait pas lieu de siffler un coup franc direct dans cette surface et donc il n’y avait pas pénalty.

A l’inverse, le pénalty accordé à Alex Morgan en finale de la Coupe du Monde 2019 face aux Pays-Bas peut-être considérée comme un pied haut imprudent. A défaut, il n’y aurait pas eu lieu d’un CFD.

Cette loi demande à être confirmée. Elle éteint bon nombre de ralentis que les caméras s’évertuent à détailler pour se terminer par le simple constat d’un joueur ou d’une joueuse touchée ou non touchée, qui justifierait un pénalty. Il faut aller plus loin. Geste imprudent, inconsidérée ou violent ? 

Pour les coup franc direct indirect, il me parait évident que la règle a été vidée de son sens par la pratique. Lorsque l’on fait obstacle à la progression d’un adversaire sans qu’il y ait contact, il devrait y avoir coup franc indirect !

« Faire obstacle à la progression d’un adversaire » signifie « couper la trajectoire d’un adversaire pour le gêner, le bloquer, le ralentir ou l’obliger à changer de direction lorsqu’aucun des joueurs n’est à distance de jeu du ballon » dit le Board précisant même « se trouver sur le chemin d’un adversaire n’est pas pareil que se mettre sur le chemin d’un adversaire ».

Que dire alors des protections des défenseurs devant un attaquant pour l’empêcher de jouer le ballon et qu’il finisse en sortie de but … ?

Pas si simple que de s’adapter aux règles du Board qui n’oublie pas de se conformer sans pour autant nous conforter quelques fois.

William Commegrain Lesfeminines.fr