Montpellier Hsc lève les bras avec la Coupe au bout. Rien de tel pour démarrer une saison que de le faire. Une victoire aux tirs au but (1-1) qui aura été disponible, faute d’un Paris Saint Germain auteure d’un jeu de football quand les montpelliéraines ont joué un match de compétition.

Le PSG produit un beau football.

Est-ce un manque d’humilité ? Un excès de confiance ? Une sérénité trop rapidement possédée mais les parisiennes, faute d’avoir marqué un second but libérateur, sont restées sur le (1-0, 42′) de la mi-temps et la sensation d’avoir bien maitrisées le match et marquées le but sur une action d’école, initiée par Grace Geyoro, meilleure joueuse de cet excellent tournoi de la Women’s French Cup, et terminée par la parisienne.

Un jeu d’appui avec Huitema (18 ans), canadienne d’1m80 et quelques pouces, protégeant son ballon dans la surface malgré le contact de la grande et expérimentée vice-championne du Monde Anouk Dekker (32 ans), pour le remettre à la parisienne, continuant sa course et la terminant avec un plat du pied d’école contre lequel, Cindy Perrault, moins bien en première mi-temps, ne peut rien faire. Autrement que se détendre. Sans effet.

Un système parisien assez nouveau, réalisant souvent cette action, demandant à la passeuse de continuer son action pour recevoir à nouveau le ballon à hauteur de l’appui, et transpercer un milieu devenu au mieux immobile, au pire, trois mètres derrière, spectateur.

Un système efficace en première mi-temps avec un Paris Saint Germain très dominateur. De trop ? La norvégienne Karina Saevik n’aurait certainement pas pris le temps d’un deuxième contrôle dans le cas d’une plus forte opposition, Montpellier présentant sa première jeunesse en titulaires dans ce premier acte. Seule face à Cindy Perrault, les buts montpelliérains s’offrant à elle sur une série de passes d’école. Reprise par la jeune canadienne Easther Mayi Kith, du bout du soulier, voire du crampon.

En fait le PSG a joué au football alors que Montpellier a réalisé un match de football en seconde mi-temps.

Sept montpelliéraines entrent à la mi-temps. Si ce n’est pas huit avec l’entrée de Morgane Nicoli à la 60′. Défenseuse centrale mis en stand by, le temps que la défense remaniée de Frederic Mendy ne se mette en place. Huit sur onze, cela fait du changement et surtout de l’envie.

Montpellier croque à pleine dents dans ce Paris Saint Germain qui n’arrive pas à accélérer son jeu et se trouve bloqué aux abords de la surface, dans des montées propres mais infructueuses. En face, Montpellier courbe le dos et lance des pics au-dessus d’une défense haute parisienne, surprise par une Valérie Gauvin au niveau d’un jeu international. Toujours présente, battante et percutante.

Deux balles longues dont la première s’échappe alors que la seconde trouve Perle Morroni, revenue sur sa ligne pour éviter l’égalisation montpelliéraine. La jeune latérale parisienne, dans la droite ligne des arrières gauchères françaises comme Sakina Karchaoui, Selma Bacha, Amel Majri en équipe de france, monte et bouge le côté droit de Montpellier avec un superbe tir cadré que Cindy Perrault, revenue avec de meilleures intentions, capte avec passion.

Les qualités exprimées à l’excès se transforment souvent en défaut.

C’est la même excellente joueuse, prise à revers par un contrôle mal maitrisée qui ira chercher un ballon dans les pieds de Nerilla Mondesir, seule haïtienne à jouer dans une équipe professionnelle, pour se terminer sous le sifflet de l’arbitre, en un pénalty que Valérie Gauvin transformera en but (74′, 1-1). Un pénalty que je n’aurais pas signé mais qui est nettement sifflable.

Le jeu se transforme. D’un Montpellier encaisseur, on voit apparaître un Montpellier donneur de coups et d’actions. Elles doivent sentir que si les parisiennes peuvent leur être individuellement supérieures, elles ne trouvent pas la force collective à s’opposer et à pouvoir les inquiéter en marquant un second but. Montpellier ne veut pas vivre l’erreur parisienne, elles cherchent à remporter ce match qui se terminera cependant aux tirs au but, malgré une superbe tête de Valérie Gauvin qui trouve la transversale.

Les tirs au but comme juge.

Une série qui commence mal pour Montpellier avec un tir de pupilles de Clarisse le Bihan, bien moins en verve que face à Chelsea. Les choses semblent favorables au PSG mais Cindy Perrault sortira un tir puissant de Marie-Antoinette Katoto, en plein apprentissage de la réalité. Un jour en haut, d’autre plus bas. Bien que l’arrêt soit dû à la qualité de la gardienne et non pas à une erreur de la parisienne.

Périsset (1-0), Le Bihan (arrêté), Katoto (arrêté), Toletti (1-1), Nadim (2-1), Mondésir (2-2), Khelifi (3-2), Puntigam (3-3), Zamanian (arrêté), Karchaoui (non cadré), Dudek (non cadré), De Almeida (3-4).

Les tirs au but ne sont pas une science exacte. Sakina Karchaoui tente superbement le diable mais son tir sort extérieur quand Zamanian (PSG), peut-être trop dans le superbe but marqué face au Bayern, avait auparavant donné à la joueuse de l’Equipe de France, l’espoir du 5e tir au but vainqueur. La parisienne ayant signé un second tir de minime du côté du PSG.

Olivier Echouafni et Bernard Mendy ne manqueront pas de remercier le tournoi d’avoir mis en exergue une des faiblesses parisiennes actuelles. Surtout quand Dudek, enverra dans les nuages le 3e pénalty raté du PSG. Elisa de Almeida prendra bien sur elle pour assurer le pénalty vainqueur. Une position qui pourrait lui donner confiance pour être la future cinquième tireuse de Montpellier.

Montpellier, terminera heureux car rarement vainqueur du PSG. Elles l’emportent pour avoir joué un match de compétition de football quand le PSG a seulement pensé ou pu jouer au football.

William Commegrain Lesfeminines.fr

PS : le Bayern met une trempe à Chelsea Fc (5-0) qui aura pris un sévère 10-2 en deux rencontres. Pour un ex-demi-finaliste de la WCL en 2019, cela montre bien que les vérités d’hier ne sont pas nécessairement celles de Demain.

(source footofeminin.fr)

PSG : 16-Christiane Endler ; 2-Hanna Glas (17-Eve Périsset 46′), 14-Irene Paredes (cap.), 4-Paulina Dudek, 20-Perle Morroni ; 8-Grace Geyoro (27-Léa Khelifi 75′), 24-Formiga (7-Aminata Diallo 46′) ; 11-Kadidiatou Diani (10-Nadia Nadim 68′), 13-Sara Däbritz (19-Annahita Zamanian 85′), 15-Karina Saevik (12-Ashley Lawrence 46′) ; 23-Jordyn Huitema (9-Marie-Antoinette Katoto 68′). Entr.: Olivier Echouafni
Non utilisées : 1-Katarzyna Kiedrzynek, 5-Alanna Cook, 18-Lina Boussaha, 33-Alice Sombath

Montpellier : 16-Cindy Perrault ; 20-Maëlle Lakrar (5-Elisa De Almeida 46′), 6-Anouk Dekker (cap.) (23-Morgane Nicoli 59′), 17-Lisa Martinez (7-Sakina Karchaoui 46′) ; 2-Easther Mayi Kith (4-Marion Torrent 46′), 32-Laurence Saviana (8-Sandie Toletti 46′), 31-Solène Champagnac (27-Sarah Puntigam 46′), 24-Inès Belloumou (11-Nérilia Mondésir 46′) ; 10-Marija Banusic (29-Clarisse Le Bihan 46′) ; 21-Valérie Gauvin, 25-Marie-Charlotte Léger (34-Daïna Bourma 85′). Entr.: Frédéric Mendy
Non utilisées : 40-Marion Gros, 26-Manon Uffren, 33-Chloé Marty