Broadway, défilé pour le titre de championne du Monde 2019. Un défilé à l’américaine avec un peuple fier de cette victoire. Fier, un mot qui revient à chaque fois dans l’esprit américain.

Les américains, baignés culturellement au mot FIERTE

On n’est pas loin de l’anniversaire du premier pas sur la Lune par Amstrong. Une première incroyable qui envoyait 2 hommes pour marcher sur la Lune, un autre tournait en orbite autour de l’astre avec pour mission les attraper au vol afin de les ramener sur la Terre. Un RDV en centimètre près à 300.000 kilomètres de la Terre. Imaginez, aujourd’hui que sans mobile, on est incapable de se retrouver.

Des américains étaient sur la Lune quand tant de monde ne connaissait du décollage que le saut de 10-30 cms que chacun pouvait faire. 1970, c’était une époque ou prendre l’avion était une aventure. La Lune, pour un gamin haut comme 3 pommes, c’est haut et c’est loin.

Ces hommes étaient des chevaliers de l’Impossible. Rien n’avait été fait auparavant. A l’inverse de la phrase « ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait. » Eux, savaient très bien que c’était possible, sauf qu’un seul grain de sable, et tout devenait impossible. Un seul problème et les deux hommes allaient mourir sur l’Astre qui représente nos rêves. Cette phrase si connue « tu es dans la Lune ». Peut-être qu’ils auraient été brulés en arrivant ? Ou subi un élément naturel qui les détruise dès l’arrivée ! Voir attaquer par des extra-terrestres, si présents dans la littérature de l’époque. C’était l’inconnu total. En plus, personne ne pouvait être sur que Collins, qui tournait autour de la Lune, allait pouvoir les récupérer ? C’est dans l’espace. Les poteaux indicateurs ne sont pas nombreux.

Au moment de repartir après cette fameuse phrase d’Amstrong « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité », Aldrin avait dit par radio : « On a un problème. Je viens de casser le bouton pour enclencher le moteur. Avez-vous une solution ? ». Aujourd’hui, on dirait « on est mal » pour les plus calmes quand les plus nerveux se mettraient à gueuler « je savais qu’il ne fallait pas que je vienne ! ».

Sans paniquer, L’Astronaute avait trouvé la solution en prenant un stylo pour appuyer sur le bouton. Sans cette idée, ils étaient morts.

Ils avaient atterri sur la Lune. Redécollé. Réussi à être récupérés par Collins. Revenu sur Terre avec neuf minutes de silence total. Un exploit incroyable. Je me souviens, j’étais tout petit, au bord de la mer à l’étranger. Mon père avait regardé la Lune, tendu le doigt et il nous avait dit : « Il y a des hommes là-haut ! ». Une époque sans télé. J’avais levé le nez. Cela me semblait incroyable. Je sentais qu’il était fier des Hommes. Cela m’avait donné une envie de faire la même chose.

Les choses sont toujours en moi. Elles me sont revenues sur ce docu qui est passé à la TV et qui nous ramenait à cet incroyable exploit. J’ai entendu particulièrement deux mots que nous ne disons plus en Europe. Le Président Nixon avait dit, établissant une communication téléphonique avec l’Espace : « vous êtes la fierté des USA ». Et un astronaute avait dit : « nous sommes heureux de vous rendre fier ».

Les USA, un peuple qui se baigne dans la FIERTE du matin au soir si c’est possible. Tellement adepte de cette sensation de rendre les choses uniques que le premier pas d’un enfant devient la vidéo qui passera en famille tous les soirs de pluie, jusqu’à ce que le gamin quitte le nid familial. Cela m’avait surpris. Et encore. Après. Être FIER, c’est vital pour les USA.

Megan Rapinoe, 34 ans, meilleure joueuse du Mondial et soulier d’Or, certainement Meilleure joueuse FIFA 2019. a tout de ces chevalières de l’impossible. Atteindra-t-elle la Lune avec « Equal game-Equal Pay ». Son combat ressemble à ces premiers pas sur la Lune des Astronautes. Réussir à ouvrir ou non une voie nouvelle proche de l’impossible ? (*)

Les Championnes du Monde 2019 sont fières de leur titre et elles adorent avoir rendu les américains fiers d’Elles. 

Alex Morgan (2017) et Megan Rapinoe (2013) sont venues pour six mois. Tobin Heath a fait 18 mois au PSG. Lindsey Horan, quatre ans (2012-2016). Elles sont toutes reparties heureuses. Aujourd’hui, aucune ne veut parler français. Les américaines sont comme cela. Elles adorent leur pays.

Championnes du Monde, un titre difficile pour les américaines.

La victoire de 2015 avait été la possibilité d’un premier défilé incroyable sur Broadway. Il faut dire que les américaines butaient sur ce « f**king title » qui leur échappait. 1999 avait été l’occasion d’un second sacre aux USA. Mais en 2003 et 2007, ce sont les allemandes qui avaient pris les titres. Les USA n’avaient pas atteint la finale.

Alors, en 2011 contre le Japon alors qu’elles menaient (2-0), elles avaient vraiment cru à une victoire. Un titre qui leur avait échappé aux tirs au but. Une blessure incroyable que le titre 2015 avait gommé. Une audience de 27 millions de personnes pour la finale (5-2). Un défilé inattendu sur Broadway. Un moment extraordinaire. L’Amérique récupérait un titre.

Le 10 juillet, les américaines défilaient pour leur seconde victoire. Le titre aurait pu ne pas être conservé. Il l’a été. Ce que les européens prennent pour de l’arrogance, il s’agit de fierté. 

20.000 new-yorkais sont fières de la performance des Rapinoe, Morgan, Lavelle et des 23 américaines qui sont venues conquérir leur premier titre mondial en Europe, en France. Sur les terres de l’Olympique Lyonnais, un club connu outre-atlantique.

Elles ont fait un exploit, comme leurs ainées dans l’Histoire américaine ont réalisé. Rien ne garantissait qu’elles aient le titre. Les victoires se sont faites sur le fil (Espagne 2-1, France 2-1, Angleterre 2-1), mais comme pour les astronautes, elles ont su gérer la situation du moment. Calmement. Avec application et implication. En obtenant des pénaltys, en les marquant, en réalisant des buts. En luttant contre l’adversité.

Elles peuvent être fières de cette victoire.

En France, elles sont passées en coup de vent. Je reconnais en Elles, leur confiance et leur performance. On retiendra leur goût d’être différent comme Megan Rapinoe.

On retiendra comme un parfum, cette envie d’Être. Des championnes, on the pitch and out. Mais ce que j’ai le plus aimé, c’est leur FIERTE. Ces filles sont fières.

C’est leur talent d’Être.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Didier Deschamps, le coach français qui avait défilé devant 1 million de personnes sur les Champs Elysées en 1998 comme joueur avait dit aux Champions du monde 2018. « Vous être une famille. Plus jamais vous ne serez les mêmes ».

Il en est de même pour les Championnes du Monde 2019. Elles ont fondé une famille et plus jamais, elles ne seront les mêmes.

(*) Comme depuis pas loin de six ans, très difficile d’accéder à l’internet. Site bloqué. D’où des rajouts et corrections en plusieurs fois. Le temps d’avoir le temps d’accéder normalement au site.