Désirée Van Luteren, 26 ans, était au marquage de Megan Rapinoe. Multiple récompensée dans ce tournoi avec le Ballon et Soulier d’Or.
Hélée en zone mixte, elle livrera ses premières impressions. Entre le bonheur d’être 2e équipe mondiale, « Nous pouvons être fière de nous. Nous savons que nous avons une très bonne équipe » et le match qui a vu la victoire américaine s’affirmer après un pénalty proposé par la VAR. « C’est vrai que le pénalty a changé le match mais il restait du temps après (61′). De ma position latérale droite, tout est ok. Je ne sais pas. Peut-être oui, peut-être non. » Un petit mot sur son match face à Rapinoe. « je pense que j’ai fait un bon travail. C’est une très bonne joueuse mais toutes les joueuses sur ce match sont très bonnes. J’ai du rester très concentrée pour qu’elle n’aie aucun chance. »
Du côté américain, Lindsey Horan, 25 ans (ex PSG pendant quatre ans) qui gagne son premier trophée mondial avec les USA, 74 sélections.
Assise sur le banc dans cette finale après avoir été très active dans le tournoi (6 matches, 2 buts) est encore sous l’émotion de cette réussite. « Championne du Monde, je suis incroyablement heureuse. Il y a eu tant de belles équipes dans cette Coupe du Monde que la victoire en est plus belle. Nous avons dû jouer match après match. Toutes les personnes de cette équipe sont justes incroyables. » Quand on lui demande son avis sur le moment qui a fait basculer le match. Elle répond, pour l’avoir vécu du banc : « Le second but a scellé le match ! ».

Coupe du Monde – Equipe des Etats Unis féminine vs Equipe des Pays-Bas féminine – 07/07/2019 Finale – (c) 2019 Baleden
Si Lindsey Horan n’a pas l’habitude des victoires en tournoi, ce n’est pas le cas d’Alex Morgan. 30 ans le jour de la 1/2 finale contre l’Angleterre. Buteuse et qui joue son 3e Mondial pour deux titres gagnées (2015 et 2019) et une finale (2011). Plutôt superbe comme statistique.
La réussite 2019 ? « L’adversité et la confiance. On a su faire face aux défis qui nous étaient proposés, on savait que ce serait la coupe du monde la plus disputée à laquelle on participait, mais on se challengeait aussi nous-mêmes ». La joueuse connue pour ses actions individuelles, a surtout un esprit collectif. « Je suis si fière de cette équipe. Tellement de joueuses ont brillé durant ce tournoi. »
Américaine, et joueuse de Soccer, elle sait que les Pays-Bas seront là dans le futur : « Les Pays-Bas ont montré qu’ils méritaient d’être en finale. On a joué d’égal à égal avec eux. Ils ont eu des bonnes séquences, leur gardienne a fait des arrêts fantastiques en première période sur des tirs qui auraient pu faire but. On va encore les voir à ce niveau pendant quelques années je pense. » Mais l’essentiel est ailleurs après le travail, « On va d’abord célébrer, je suis prête à sabrer le champagne (rires). On va fêter pendant cette semaine avant de retourner dans nos équipes ».
Son adversaire directe, Anouk Dekker, 32 ans, 1m82, s’est arrêtée un peu plus tôt. La voix est fatiguée. Il y a une pointe d’émotion dans ces mots. Le poids de la Vie. 10 minutes auparavant, elle était encore sur le terrain. « Nous avons joué pour gagner ce match et nous sommes avant tout déçues. » Elle sait que dans quelques heures il ne restera que le bonheur d’une 2e place mondiale et la fierté de cette équipe « américaine très forte et que nous avons bloqué à (0-0) pendant 60′ ». A la mi-temps, il n’y a eu qu’un cri : « Allons-y les filles, nous avons une bonne chance de leur poser des difficultés ! »
Un choix en mettant de la taille dans la charnière centrale. « Nous savions tous que les USA marquaient dans les 15 premières minutes de leur rencontre et nous étions très contente de voir ce résultat et qu’elles n’arrivaient pas à prendre les balles hautes du jeu ». Puis arrive ce pénalty à la 61′ proposé par la VAR. Ne soyez pas surpris qu’elle nous confirme, que pour elle, au plus près du feu, c’est bien ce pénalty qui a fait basculer la rencontre « Je pense que c’est le pénalty. A (0-0) on avait nos chances mais avec but de retard nous devions presser les américaines. Et ce sont les USA avec une grande expérience. Nous c’était notre première finale alors qu’elles jouaient la 5e de leur histoire. Il est difficile de se créer des opportunités face à une telle équipe.
Les points positifs ont du mal à sortir. Un sourire, vous êtes 2e au Monde alors qu’avant 2017, vous étiez si loin. « Nous avons une très bonne fédération qui a voulu investir dans le football féminin. Alors nous n’avons plus qu’à nous dire, les filles on a des qualités, exprimons-les. A l’Euro personne n’y croyait à par nous. Nous étions si proche ensemble que nous l’avons remporté. Notre avenir est positif, nous avons de très jeunes joueuses dans cette équipe ». Le sourire revient avec l’évocation de leurs fans. « Ils sont justes incroyables ! Un bonheur à vivre ! »
La Coupe du monde se termine ainsi. Sur le bonheur des vainqueurs. Sur la déception des finalistes mais les deux ont écrit l’histoire de leurs pays.
Les USA, un 2e titre de suite comme l’Allemagne. Le seul pays à quatre victoires. Sur le toit du Monde. Les Pays-Bas, championne d’Europe 2017, vice-championne du Monde 2019.
Les deux, après la fête et le quotidien, prennent RDV pour les JO Tokyo 2020.
William Commegrain Lesfeminines.fr