Les buts du Mondial 2019 sont rarement le fait d’un exploit individuel. Les buteuses, de très belle manière, concluent une action collective sans contrôle. C’est la particularité de football féminin et de ce Mondial. D’où la difficulté de ressortir un Ballon d’Or du Mondial 2019. Rares sont les joueuses qui réussissent à renouveler une performance d’un match à l’autre. A part Alex Morgan ? Megan Rapinoe ? Vivianne Miedema ? Ellen White ? Lucy Bronze ?

Essayez de ressortir un nom du Mondial. Une équipe, oui. Un nom, pas simple.

L’exploit individuel dans ce Mondial aura été rare.

Les demi-finales du Mondial 2019 (USA, Angleterre, Pays-bas, Suède) ont montré un combat collectif défensif. Une défense à cinq côté USA. Une belle marque sous l’oeil de Jill Scott pour les anglaises. Une Caroline Seger, meilleure joueuse suédoise contre les Pays-Bas. Un match gagné par les championnes d’Europe sur un but d’une milieu relayeuse, des 20 mètres, tir à ras de terre. Au bout de ses capacités physiques.

Les quatre équipes qualifiées se sont éloignées de l’exploit personnel offensif, souvent la marque de fabrique des compétitions masculines, pour être le dernier geste d’un mouvement collectif.

Ne cherchez pas une course à la Kylian MBappé, parti de son camp en 2018, pour une course effrénée contre l’Argentine de Messi, obtenant un pénalty soixante-dix mètres plus loin qui fera l’ouverture du score dans ce 1/8e de finale historique (4-3). Vous aurez du mal, chez les filles et au demeurant dans les tactiques des coaches, si proches de toucher le graal d’une finale, de voir cette possibilité. Le Mondial féminin aura été d’abord défensif dès les matches à élimination directe.

Pour une bonne raison. Les féminines ont dans le sang de leur performance, d’abord le collectif.

Les féminines ont dans le sang de leur performance, le collectif. 

Megan Rapinoe marque le second but contre la France en 1/4, sur une passe sublime de Tobin Heath. La même joueuse, ex-parisiennes pendant un instant (18 mois) ne se contente pas d’un centre mais prouve toute son exigance dans sa dernière passe qui ne vaut que si elle est réussie.

La star américaine Alex Morgan, en 1/2 contre l’Angleterre conclut un centre de Lindsey Horan le jour de ses trente ans, signant une arrivée dans sa nouvelle décennie à hauteur de son passé de star américaine du soccer. Christen Press, plus tôt en première mi-temps, avait été à la conclusion d’une percée de la latérale 0’Hara, qui lui dépose la balle sur la tête. Tous ces buts

Tous ces buts sont des réalisation sans contrôle. La conclusion réussie d’un mouvement collectif.

Ellen White (30 ans), l’anglaise que personne n’attendait et qui surgit dans ce Mondial après tant d’années dans l’ombre du football féminin anglais et international, inscrit six buts dans cette compétition en étant celle qui termine l’action. Toujours en  course pour le Soulier d’or avec Alex Morgan (6 buts). Le but égalisateur face aux Etats-Unis qui redonne toutes ses chances à l’Angleterre, est marqué sans contrôle par une joueuse qui apporte au collectif, ce sens incroyable de l’efficacité devant le but.

En quart, les deux buts des Pays-bas sur l’Italie sont deux centres repris de la tête.

Cherchez-bien, pour ce Mondial 2019, vous aurez du mal à trouver l’exploit individuel qui fasse la différence.

Seule Sofia Jakobsson (29 ans), suédoise est partie dans une chevauchée individuelle qui a crée cette émotion forte de l’exploit personnel, face à l’Allemagne, n°2 FIFA, dans un quart qui deviendra historique pour les Jaunes et Bleues suédoises, vainqueur (2-1) d’une Allemagne qu’elles n’avaient plus gagné depuis .. 24 ans en compétition internationale et qu’elles sortent des JO, dernière médaille d’Or, pour prendre leur place, en souvenir de la finale perdue de 2016 à Rio..

La SOLIDARITE, premier ingrédient féminin. 

Vous aurez du mal à voir, sur deux matches qui se suivent, une Messi dribbler et faire des perforations qui soulèvent votre coeur et inquiètent les adversaires. Une Mbappé, réaliser la même performance. Chez les filles, le talent tourne. Les coaches d’ailleurs appliquent cette réalité dans leur tactique de match. Le maître mot de ce Mondial, c’est SOLIDARITE entre les joueuses.

Un peu trop d’ailleurs et c’est dommage. A l’exemple de la demi-finale PAYS-BAS-SUEDE, un jeu sans allant offensif fait plonger le football dans l’Antarctique, le Pôle Nord de l’émotion mais surtout doit donner des regrets à tout supporter de la vitesse suédoise. C’est en tapant très souvent l’adversaire que celui-ci craque. La Suède n’a pas assez appuyé. Elles avaient les filles pour le faire.

Ce qui fait que vous aurez du mal à trouver votre MEILLEURE JOUEUSE 2019 du mondial ? Et vous ne sera pas loin de proposer la meilleure buteuse. Car pour le reste, le football féminin, c’est surtout un sport de performance collective.

C’est ce qui plait d’ailleurs à ceux qui découvrent le football féminin ; c’est ce qui déplait à ceux qui le connaissent très bien ou aux professionnels du football. Il peut manquer de plats épicés.

Les deux finales de Samedi (Angleterre-Suède) et Dimanche (USA-Pays-bas) apporteront une réponse à tout cela.

William Commegrain Lesféminines.fr