Ballon d’Or, Soulier d’Or et le premier Gant d’Or. Des récompenses pour les journalistes, distinguant ainsi dans une équipe, la force principale d’un adversaire. Seulement ? Pas spécialement. « Ask to Amandine Henry ». Son but face au Mexique en 2015 lui a donné le Ballon d’Argent alors que la France sortait en quart de la compétition.

Un Ballon d’Argent qui a appuyé une bonne Coupe du Monde pour qu’elle s’envole aux Etats-Unis pendant 18 mois. Le monde du football appréciant plus que tout, tout ce qui touche au superlatif. Elle a suivi et réussi. Aujourd’hui, la capitaine française doit baisser clairement le regard pour regarder où elle était auparavant dans le monde du football féminin.

Des trentenaires sur le podium. Les filles, si elles doivent exploser, explosent plus tard que les hommes. 

Diani au combat avec Lucy Bronze. Crédit UEFA. lesfeminines.fr

Diani au combat avec Lucy Bronze. Crédit UEFA. lesfeminines.fr

Pour l’Angleterre, Lucy Bronze (27 ans) pourrait très bien récupérer le Ballon d’Or si elle fournit un second match au niveau de sa prestation en quart. Diablesse sur la droite, elle ne souhait surtout pas jouer devant. Elle sait de par trop qu’il faut qu’elle prenne de la vitesse pour percuter. Une position plus haute et c’est une perte d’efficacité évidente, faut d’une technique suffisante pour faire la différence. De plus, là d’où elle part, loin, elle casse une ligne de plus et le moral de l’équipe adverse.

Avec une telle puissance, qualifiée ou éliminée, nul doute qu’elle en aura un. Or, Argent ou Bronze.

Ellen White pourrait y postuler si elle marque dans les deux rencontres à venir et faire le doublé Soulier et Ballon d’Or. A 30 ans, elle serait un peu plus jeune par rapport à l’exploit de Carli Lloyd au Canada 2015 qui a tout pris, à 32 ans. Avec de plus, la récompense FIFA de meilleure joueuse de l’année 2015.

Ce serait un sacré coup de « boost » pour la joueuse de Birmingham City. Club n’ayant qu’un lointain souvenir de sa participation unique en Women’s Champions League quand tous les journalistes se concentrent sur les noms à référence masculine : Arsenal, Manchester City et Chelsea.

Une réussite qui va directement dans la poche du coach, Phil Neville. Préférant mettre sur la touche Jodie Taylor, star offensive de l’Euro 2017, et étant déjà payé. la joueuse typique english avait fini meilleure buteuse de la SheBelievesCup pour sa première et seule participation. A égalité avec Alex Morgan.

Nikita Parris, plus jeune (26 ans) serait bien inspirée d’exister au Groupama Stadium. Une Coupe du Monde jouée sans différence mondiale, le public lyonnais exigeant voire le coach et le Président, ont besoin de deux matches de très haute densité de la part de la nouvelle recrue lyonnaise.

Pour les USA, le football féminin a besoin de la force de Megan Rapinoe (33 ans) pour exister prochainement dans ce football, regardé du coin de l’oeil par les spécialistes masculins et qui auront besoin d’une référence nette pour pouvoir conserver en mémoire des noms, des styles, une identité.

Elle serait le Soulier et Ballon d’Or idéal. Une forte personnalité, le sourire qui va avec la victoire. Le goût de la récompense médiatique et financière et une identité visuelle claire et nette. idéale pour les supports généralistes qui se sont engagées dans la féminisation du sport, cherchant une référence qui ne peut plus être française. Trop identifié à se couper les cheveux en quatre. Les fameux quarts.

Une autre, plus conventionnelle au niveau de l’image, serait aussi un bon porte-drapeau pour l’avenir. Alex Morgan (30 ans) que l’on n’a pas vu pendant ce tournoi, et qui a explosé à 22 ans au Mondial 2011, reste sur la ligne de départ des stars, grâce à son quintuplé face à la Thaïlande et sa résonance médiatique.

USA

Les jeunes : « Poussez-vous, le foot cela se joue vite et même très vite ! »

Les retraité.es du football le savent. A la mi-temps, ils « gueulent » pour demander des ballons propres dans les pieds quand les jeunes les regardent. En pensant, à juste titre. Trop vieux. C’est le moment où cela bascule. C’est quand tu demandes de jouer avec l’expérience quand le jeu demande de la vitesse, spontanéité, risque et danger. Surtout devant.

DOETINCHEM, NETHERLANDS - JULY 29: Vivianne Miedema of the Netherlands in action during the UEFA Women's Euro 2017 Quarter Final match between Netherlands and Sweden at Stadion De Vijverberg on July 29, 2017 in Doetinchem, Netherlands. (Photo by Dean Mouhtaropoulos/Getty Images)

DOETINCHEM, NETHERLANDS – JULY 29: Vivianne Miedema of the Netherlands in action during the UEFA Women’s Euro 2017 Quarter Final match between Netherlands and Sweden at Stadion De Vijverberg on July 29, 2017 in Doetinchem, Netherlands. (Photo by Dean Mouhtaropoulos/Getty Images)

Vivianne Miedema a 22 ans. Un Ballon d’Or, et un soulier d’Or si elle marque. S’il y en a bien une qui doit « botter les fesses » à ce football de comptable, de statistiques, de décomptes de la possession et des centres. C’est certainement l’attaquante néerlandaise qui avait surpris tout le monde à l’Euro 2017, en utilisant ses qualités d’appuis. A 20 ans…. la demande que l’on fait normalement a des joueuses d’expérience.

Elle a tenu le rôle. Les Pays-bas ont remporté un Euro imprévisible et Lieke Martens, sur le côté gauche a récolté tous les honneurs de la compétition. Meilleure joueuse FIFA 2017. Shanice van de Sanden a quitté Liverpool pour Lyon. Elle est partie du Bayern, vice-champion pour un projet d’illumination avec Arsenal, champion passé devenu champion cette année. Elle, meilleure joueuse 2019 de la FAWSL.

Aujourd’hui, le Mondial est fait pour elle. 5 matches de joués. 3 buts de marqués. 21 tirs, 8 cadrés détournés, 6 bloqués. 2/3 d’efficacité. Meilleure buteuse de la sélection néerlandaise avec 61 buts à 22 ans. Pour comparer, Eugènie Le Sommer (76 buts), une sacré buteuse, est à deux doigts de toucher le graal français de Marinette Pichon (81 buts). Elle a quand même 30 ans.

Pour les suédoises, c’est le jeu collectif qui pourrait être Ballon d’Or. Un jeu simple et terriblement efficace. La défense défend et on envoie deux flèches devant. Les filles les plus rapides de la compétition qui ont surtout l’intelligence de ne jamais se faire prendre hors jeu. Une performance pour des filles qui évoluent à une telle vitesse. Efficace devant le but. Elles tuent l’adversaire en appliquant un schéma simple.

Si ton attaquante va plus vite que toi, elle ne peut que marquer si elle cadre. Puisque le placage est toujours interdit en football.

Stina Blackstenius (23 ans) et Sofia Jakobsson (29 ans). La montpelliéraine, expérimentée avec 105 sélections court comme une jeune de 22 ans. Sa vitesse ne doit pas être loin d’être Olympique si elle devait s’élancer sans ballon sur l’Ovale du 400 par sa qualité première et 800 pour l’entraînement que lui a donné la pratique du football.

Quand elle joue libre, elle est inarretable. Une fille du vent. Tu ne peux que la regarder courir et tirer. Un tir sec. Puissant. Cadré, redoutable.

Blackstenius, pendant 18 mois joueuse de Montpellier, est plus jeune. Plus présente physiquement. Elle ne peut pas aller aussi vite que sa partenaire Jakobsson mais, dans la surface, elle est redoutable d’impact. Meilleure joueuse à l’Euro U19 2015 quand Vivianne Miedema l’était en 2014, elle représente l’efficacité de la jeunesse.

Une pensée vive et positive. Des qualités de vitesse et une technique sans trop de déchets.

Deux filles qui, lorsqu’elles portent le maillot national, deviennent des superwomen. La capacité à donner plus que +. C’est d’ailleurs la force de la Suède. Là pour retrouver l’Or, habituée depuis trop longtemps, à se mettre un cran plus bas sur les podiums (Euro 2013 à la maison, Argent JO 2016).

Gant d’Or ?

On a rien vu de significatif pour des gardiennes de très haut niveau. Je reste sur la prestation de Christiane Endler face au Chili. Je pense au pénalty de Hedvig Lindahl, arrêté face au Canada.

Pour les USA, impossible de mettre Naeher avec sa faute contre le Chili (but non accordé) et son erreur contre l’Espagne.  Bardsley (Angleterre) aura pour elle d’être allée chercher une balle pleine lucarne sur un tir de loin du Japon. C’est un peu court. Van Veenendaan (Pays-bas) a fait le job.

Tout se décidera sur leurs interventions dans les deux derniers matches.

William Commegrain Lesfeminines.fr