Jean-Michel Aulas va recevoir les caméras de la planète football dans son Groupama Stadium, écrin terminée en Janvier 2016. L’homme du football féminin français n’est pas du genre à « mettre tous ses oeufs dans le même panier ». Du haut des 640 millions d’investis, infrastructures d’accès comprises, le lyonnais n’a pas oublié d’y mettre de l’émotion.

En dehors des Bleues, elles étaient nombreuses les lyonnaises à chaque jour passer devant l’écrin majestueux, à se dire : « en juillet, j’y serais. » Une pensée japonaise, canadienne, allemande, néerlandaise. Chantée, criée, susurrée dans une voiture qui s’éloigne des bolides masculins. Les filles, ca roule en Mini, BMW, Audi formule A1 ou avec celle du sponsor. Rien pour tester les envies des gendarmes à stopper le « taxi imprenable » du fameux film de Luc Besson.

Les filles s’arrêtent au stop. Ce sont leurs rêves qui s’envolent. Un rêve qui, s’il devient promesse de sportive de haut niveau lui donne le caractère de l’obligatoire. Alors ce seront des mots rarement jetés en l’air. Synonymes d’efforts.

Des lyonnaises qui parlent japonais, canadien, espagnol, allemand.

La plus ancienne, la japonaise Saki Kumagai (depuis 2013 à l’OL), capitaine des Nadeshiko, savait peut-être à l’avance où elle poserait son regard. Une main sifflée à la 89′ a coupé l’élan d’un Japon qui a fait une 2e mi-temps extraordinaire face aux Pays-bas. La canadienne Kadeisha Buchanan (depuis 2016), meilleure jeune en 2015, avait craqué deux jours avant au Parc des princes devant la Suède. Le Canada qui réussit plus aux JO avec deux bronze (2012 et 2016) qu’aux Mondiaux. Voilà pour une partie des lyonnaises présentes au second tour.

Un peu plus tôt, l’argentine Jaimes Soleidad (Janvier 2019) sans ambition n’avait certainement pas mis de côté d’espoirs, pour une équipe sud-américaine qui retrouvait un Mondial oublié, qu’elles sont venues jouer après un play-off face au Panama.

A l’inverse deux autres avaient de bonnes chances d’y croire. Ce sont les allemandes Carolin Simon (depuis 2018) et la star Dzenifer Marozsan (depuis 2017), blessée qui n’a pu jouer que les 45′ dernières minutes de son élimination du Mondial et des JO de Tokyo à venir. Qui l’aurait cru ? elle qui légitimement, pouvait croire en la victoire de l’Aigle Allemand au Mondial comme en 2003 et 2007.

Une dernière victoire allemande qui date maintenant de 2016 (JO). Un plat passé que les joueuses de la Mannschaft vont apprendre à apprécier comme toute chose rare. La prochaine échéance potentielle sera l’Euro 2021. Sans garantie particulière de titre maintenant que l’Europe s’est montrée dans ce Mondial : Italie, Pays-Bas, Suède, Angleterre, France, Espagne, Norvège.

Montpellier très présent dans la 2e demi-finale Pays-Bas contre la Suède. 

Shanice Van de Sanden (depuis 2017), au physique et style de star « Pop Art » joue au football avec un esprit d’artiste. Toujours sur le fil. La hollandaise va trôner dans ce Groupama Stadium qu’elle aperçoit depuis qu’elle est lyonnaise, après l’Euro 2017.

Shanice sera bien chez elle, sauf à craindre que les Montpelliéraines suédoises, nombreuses mercredi soir, seront prêtes à lui « botter les fesses » pour y revenir Dimanche en finale. Un petit sourire de la famille Nicollin en direction du voisin, eux qui ont, ou ont eu les Jakobsonn, Blackstenius, Sembrant, titulaires chez les Jaunes et Bleues.

Montpellier envahit le Groupama Stadium dans cette demi-finale du 3 Juillet 2019. Alors, Jean-Michel Aulas mettra un tapis rouge devant la capitaine suédoise Caroline Seger (2016-2017), un temps lyonnaise même si le stade était juste en finition. Certes, elle n’a pas eu le temps d’y associer vraiment le futur Mondial mais de toute manière, l’expérimentée Seger n’est pas femme à rêver lorsque se joue une demi-finale mondiale.

Pour s’en sortir, il va falloir que Shanice face appel à sa coéquipière montpelliéraine Anouk Dekker (Pays-Bas). 

Sur le terrain, mais juste à côté, Il y a du lyonnais.

Chez celui qui a construit un Empire avec six titres européens et qui ouvre son joyau aux caméras du Monde, derrière la caméra, il y aura du lyonnais. Dont l’une sera tenue par la reggae girl Elodie Thomis (2007-2018), qui va plus vite qu’un DO quand le RE n’a même commencé à exister sur le terrain et si tranquille en dehors du pitch.

Face aux caméras, Jessica Houara d’Hommeaux (2016-2018) et Camille Abily (2010-2018). Deux lyonnaises de coeurs et de vies. Sans oublier sa meilleure ambassadrice suédoise avec Lotta Schelin (2008-2016) aux commentaires de la TV suédoise dans ce Mondial. Candice Prévost et Melina Boettie auraient été lyonnaise. Chaque VIP avait la cassette vidéo du Little Miss Soccer estampillée « OL, partenaire de tous les écrins. »

Les anglophones de la 1ère demi-finale dans l’écrin du Groupama Stadium.

Là, les lyonnais et les lyonnaises vont retrouver des anciennes joueuses et du beau monde. Megan Rapinoe (2013-2014) qui a 33 ans, vient voir le Pape du football féminin pour lui rappeler qu’elle pourrait être son Messie dans ce monde américain à conquérir. Moyennant finances. Demandé à l’américaine. Avec le sourire.

Un sourire qui pourrait être celui d’Alex Morgan (2017), qui quand elle vous sourit vous fait mettre de côté assez rapidement tous les engagements religieux. Quels que soient leurs origines.

Mais l’homme du Rhône a une qualité rare. Celle de prévoir. Alors, entre le passé et le futur, le lyonnais portera une attention particulière aux anglaises Lucy Bronze (Depuis 2017) et Nikita Parris, lyonnaise à venir. Un petit doublé, côté droit mardi soir, et l’homme note qu’il faut demander au régisseur du Musée, de préparer une place supplémentaire pour le prochain triplé lyonnais 2020 (Championnat, Coupe, Coupe d’Europe).

On le voit, Jean-Michel Aulas n’est pas homme à se faire surprendre et à mettre tous ses oeufs dans le même panier.

Dans les quatre équipes, il y a du lyonnais à vendre. Il serait même pas contre d’en laisser un peu à Montpellier si la Suède venait à lever les bras Dimanche soir. Après Lyon, le Président Aulas est très français.

Et si c’était l’Angleterre, après Lyon, après la France, le Président lyonnais est européen avec ou sans le Brexit. Et si c’était les USA, le Président lyonnais est très OMC, lui qui s’intéresse à faire des premiers pas vers la mondialisation de sa marque, pour un futur Jean-Michel Aulas à mettre en place.

Trouvez-moi un Président aussi prévenant ?

Alors le jour des 1/2 finales et de la finale, ayez une pensée pour Jean-Michel Aulas. Vous êtes chez lui. La maison, il l’a construite.

William Commegrain Lesfeminines.fr