L’Allemagne a un côté dictateur. Sa chancelière au pouvoir depuis 2005 nous fait un petit mandat poutinien. 15 ans d’Europe, à l’image de la Mannschaft, 8 titres dont une série de six consécutifs. Stoppée en 2017 par les Petits Pays-bas.

L’Allemagne a le goût de perdre contre les petits. Le côté Démocrate Chrétien de la chancelière Merkel ? Le point opposé d’une politique drastique passée envers la Grèce ? Nul ne sait.

Les proverbes les plus simples sont souvent les meilleurs. « Dis moi d’où tu viens, et je dirais ce que tu vas devenir ! ». L’Allemagne vient d’un pays d’ordre qui a connu le désordre. Pas étonnant qu’elle n’ait pu aller plus loin que ce quart de finale. Déjà, une belle performance.

En novembre 2017, la température est glacée entre le Président passé et Steffi Graf. On lui promet sa tête dans un carton bien rangé si elle perd contre la France. Le dernier Euro avec un quart comme part de gâteau n’est pas passé. L’ex numéro 5 allemande gagne contre l’ex-numéro 5 française qui pique une colère de maitresse. Cinq mois plus tard, aux Etats-Unis, c’est la corde qui est promise à Corinne Diacre. Une série de résultats négatifs et le compteur du Mondial qui continue sa route. Les USA feront un match nul face à la France et l’équipe de Corinne Diacre donnera une déculottée à l’ex-adversaire Steffi Jone. Toujours numéro 5 mais « très forbidden » de s’occuper de la Mannschaft.

Vient Horst Hrubech. Le Géant Vert de Thierry Roland. On nous le présente comme un intérimaire mais il a tout du CTT qu’on recrute avant que les autres ne le prennent. Il remet de l’ordre dans la maison et dans les têtes allemandes. Confiance et confiance. L’Allemagne redevient la machine imbattable. Elle prend son ticket pour le Mondial 2019 en souriant de ses peurs passées.

Quelle rigolade. Sauf que le Géant vert obéit à sa Dame. La retraite et le bricolage. Voilà l’Allemagne sans père fondateur. Un truc que les allemands n’aiment pas. Appel du pied à gauche et droite et c’est la sélectionneuse suisse, en bataille pour le Mondial 2019, qui aura le ticket allemand. Internationale de la Mannschaft, elle aura les faveurs du Président. La Suisse ne se qualifie pas. Elle aura toujours les faveurs du Président.

Le football allemand est un peu dans le désordre surtout que le même Président, les yeux dans les yeux, démissionne pour une montre obtenue en cadeau par pure amitié.

Cela fait vraiment désordre dans une Allemagne en Ordre. Bilan, l’Allemagne va craquer devant la Suède qui en avait assez de perdre contre la Mannschaft. Pourtant elle seront menées (1-0) avec une balle contrôlée en deux temps de Magull. Mais la Suède n’a jamais été prétentieux.

C’est leur force. Etre menée ne leur pose de problèmes. Il suffit de marquer deux buts pour gagner. Cela pourrait paraitre simple si on ne connaissait pas la détermination suédoise. Elle relativise les objectifs mais sait qu’elle a les moyens de le faire.

Là, deux flèches aux carquois des suédoises. La première Sofia Jakobsson qui a tout du guépard quand elle s’élance. A chaque foulée, elle envoie encore plus pour vous laisser derrière, décrypter toutes les lettres de son nom et numéro. Elle placera un petit droit croisé qui sera la revanche d’une autre tentative bien sortie par Schult. (1-1). Un but qui lui permet de postuler aux JO de Tokyo. dans la rubrique, coureuse de 400.

Stina Blackstenius ne fera pas moins. Une balle qui traîne dans la surface. Boum, au fond. Les suédoises mènent (2-1) à la 48′. Elles sont au Paradis. 25 ans qu’elles n’ont pas tapé les allemandes de la Mannschaft.

Elles tiendront les 45′ sous le sifflet de la française Stéphanie Frappart qui fera réapparaître la VAR qu’on croyait endormi depuis deux rencontres.

Une seconde mi-temps où les arrières allemandes ont plus reculé qu’avancées. Un mauvais signe quand tu es dominé au score. Les allemandes tenteront tout mais Dieu a choisi les maillots aux couleurs jaunes et Bleues. Des filles toutes quasiment rentrées à la maison, souvent biberonnées à la française, parisienne et montpelliéraine.

Qui les aurait cru 1/2 finaliste européen ? A part cela qui croit encore à la verticalité, la vitesse comme solutions chez les filles ? En zone mixte, ces filles rayonnent de bonheur. Je suis sûr qu’elles ont obtenu un RDV avec Dieu. Pour un titre, et pourquoi pas.

Le football féminin est simple.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Sofia Jakobsson a été élue meilleure joueuse du match.