Avant 2015, les Pays-Bas n’existaient pas. Une bonne équipe, classée 12e FIFA qui avait bénéficie de l’ouverture du Mondial à 24 pour prendre un ticket canadien. Toutes heureuses de passer le 1er tour et de terminer en 1/8e. Retour à Amsterdam dans un championnat qui n’existait pas. Une belle petite performance pour valider l’organisation de l’Euro obtenue en Décembre 2014.

Puis du simple fait que la Grande-Bretagne ne propose pas d’équipes aux JO 2016, les voilà poussées à un play-off qu’elles perdront mais qui donnera une belle couleur à l’Euro 2015 U19 gagnée pat l’Equipe de Viviane Miedema. Associée à la performance de la même joueuse comme co-meilleure buteuse que la phase de qualification européenne avec Gaetane Thiney (16 buts), la Hollande au féminin commence à prendre de la couleur.

Tout se décidera en Janvier 2017. Trop de défaites entraine le changement du coach Serina Wiegman lance son opération confiance et voilà les néerlandaises se mettre sur le toit de l’Europe avec le gain de l’Euro 2017, et ensuite du Monde. Lieke Martens élue Meilleure joueuse FIFA 2017, Serine Wiegman meilleure coach féminin.

De l’ombre aux projecteurs de la Lumière. Un peuple tout en Oranje, prêt à créer les plus belles roses à la teinte Orangée de ce football hollandais qui a tant fait rêver chaque génération. Comme un football qui retrouve ses racines. A l’inverse de la sélection masculine, éloignée du Mondial 2018.

C’est cet Oranje que l’Italie au féminin, oubliée comme l’était les Pays-Bas, a rencontré ce Samedi à Valenciennes. Une équipe qui a gagné en confiance pour mettre deux buts de la tête sur coups de pieds arrêtés après avoir testés poteau et transversale. (0-2), l’ascension hollandaise continue, là en association avec le football masculin. Ce qui est plus rare et plus délicat.

Elles rencontreront la Suède qui est convaincue que Dieu les a choisies pour gagner le Mondial 2019. Avant, il a fallu se défaire des italiennes, au renouveau comme la Renaissance l’a été pour l’Art graphique.

Les Azzure jouent au football avec leurs pieds et leurs physiques. Ce sont des joueuses qui veulent toucher le ballon, pour le dompter, dribbler, trouver une solution individuelle. Elles en possèdent la technique. Fard Benstiti me disait lors d’une conversation qu’il avait été invité à un colloque spécifique par la fédération pour trois jours de discussions et d’échanges avec des coaches féminines. juste après son expérience parisienne.

Des échanges qu’il avait senti comme constructif. C’est à dire des critiques, observations mais faites pour prendre ce qu’il y a à prendre et laisser de côté ce qui ne peut être fait. Il n’est pas surpris de la position de l’Italie et promet un développement comme pour l’Espagne.

En attendant l’Italie n’a pas pu tenir la durée de la compétition. Ce 5e match était déjà celui de trop pour une équipe qui a l’habitude de s’arrêter au 3e, devant son écran TV. Faite d’amateurs, ces filles ont montré un grand talent avec le ballon. Limitées encore dans le jeu sans ballon et la gestion d’une compétition.

En tête de son groupe de qualification pour le Mondial, elle sera présente pour l’Euro 2021. A n’en pas douter.

L’Italie, battue, termine avec de beaux souvenirs pleins la tête. Les Pays-bas viennent à Lyon avec un rêve inimaginable. Taper à la porte du Top mondial, elle qui était SDF il y a trois ans d’un championnat qui vit sous une tente d’organisateur et dont les stars, à l’image des suédoises, collectionnent les billets d’avion aller-retour.

Incroyable quand on connait le goût pour le confort et le commerce des néerlandais.

William Commegrain Lesfeminines.fr

1/4 de finale Coupe du Monde 2019 – Italie (0-2) Pays-Bas. Claudia UMPIERREZ (Uru). Assistantes : Mascarana (Uru), Amboya (Ecu). VAR Del Cerro Grande (Esp). Stade du Hainaut Valenciennes. 22.600 spectateurs.

  • Miedema (70′, 0-1)
  • Van der Gragt (80′, 0-2)

Italie : Guilani – Guagni, Gama, Linari, Bartoli (46′ Boattin) – Bergamaschi (75′ Serturini), Galli, Giugliano, Cernoia – Giacinti, Bonensea (55′ Sabatino). Coach Milena Bartolini.

Pays-Bas : Van Veenendaal – Van Luteren, Van der Gragt (87′ Dekker), Bloodworth, Van Dongen – Groenen, Van de Donk, Spitse – Van de Sanden (56′ Beerensteyn), Miedema (87′ Roord), Martens. Coach ; Sarina Wiegman