La prolongation contre le Brésil peut nous coûter cher.

La prestation de la Norvège, éliminée hier soir par l’Angleterre, doit nous alerter sur la difficulté de pouvoir mettre du rythme au niveau de celui qui sera fixé par les USA. Pourquoi ? La Norvège (120′ contre l’Australie) comme la France (120′ face au Brésil) avait du batailler ferme pour passer en 1/4 après une prolongation où elles avaient puisé beaucoup d’énergie physique et mentale.

Les coéquipières de Caroline Graham Hansen n’ont jamais pu progresser dans la rencontre, une baisse d’énergie qui leur a couté chère. Les anglaises se qualifiant pour leur seconde demi-finale mondiale sur le score de (3-0). Incapables de trouver la ressource pour marquer malgré des occasions créées et générer du doute chez leur adversaire.

La France attend tout de ce match.

Les médias TV généralistes lancent l’information sur des mots forts : « le match le plus important de l’Histoire de l’Equipe de France féminine de football ! ». Les précédents matches des Bleues avaient dépassé la barre des 10 millions en poule, montant à 12 face au Brésil. Un record puisque le Mondial canadien précédent s’était terminé en 1/4 à hauteur de 5 millions sur un pic.

Là on devrait atteindre les 15 millions avec le petit goût d’amertume qui fait que les gens restent et reviennent. Dans l’attente d’une performance, l’affiche étant là. Beaucoup restant sur la réserve pour des matches des Bleues gagnés à l’arraché quand le supporter français aime la victoire nette et directe. Le passé du Coq, la victoire de 98, celle de 2018.

Voilà un obstacle que les américaines n’ont pas. Les USA au masculin pointant à la 30e place avec au mieux 1/8e de finale à se mettre sous la dent.

26° est attendu pour 21 heures sur Paris, au moment où plus de 48.000 spectateurs chanteront à gorge déployés les deux hymnes nationaux. Le billet valant cher, non pas en prix mais en rareté, les américains et français présents viendront au Parc des Princes, le coeur prêt à bondir. Tout cela donnera quelques degrés supplémentaires à la cuvette parisienne.

Les Irrésistibles Français, plus de 600 d’après l’AFP, supporters des hommes viennent armés d’attention particulière pour ce match : On appelle l’ensemble des détenteurs de billets à se parer de bleu pour montrer aux joueuses que les supporters français sont derrière elles, a expliqué M. Tosolini. Elles doivent ressentir la ferveur du peuple français qui doit les aider à battre les triples championnes du monde« . « Le public français doit mesurer la chance d’être là et le Parc des princes doit résonner bleu, blanc, rouge« , a-t-il ajouté.

Cela ne fera pas descendre la température. D’autant que le C.O.L, Comité Local d’Organisation du Mondial, sorte de master franchise de la FIFA crée à chaque pays hôte d’une de ses compétitions et maître d’oeuvre du Mondial 2019, annonce 30.000 billets vendus à des sources françaises pour 10.000 américaines.

Pause-fraîcheur à 21 heures ?

Les 26° attendu ce soir ne permettront pas de disposer de « pause-fraîcheur », qu’autorise le règlement FIFA depuis la Coupe du Monde 2014 au Brésil. L’une prévue à la 30′, l’autre à la 75′, d’une durée maximale de 3′ mais qui ne s’instaure, en général, qu’à compter de 32°. Plus généralement, pour des matches qui se jouent dans l’après-midi.

L’arbitre pourra décider de la mettre en place néanmoins. C’est à elle que revient la décision.

La température sera plus élevée du côté français.

Si la température physique sera la même pour les deux équipes. Sur les autres critères, la France devra avoir une excellente maitrise des autres paramètres sur lesquels elle ne pourra pas intervenir.

Corinne Diacre qui n’a pas la parole facile résume : « Elles sont au taquet ». Amandine Henry, capitaine de l’Equipe de France, joueuse de Portland dans sa carrière, championne du NWSL, répond à l’américaine. Cartésienne. « Elles ont un palmarès, nous non, mais on a les moyens de les gagner. »

Elles en ont les capacités et la volonté de remporter ce match. Beaucoup de téléspectateurs sont sur leur faim, dans l’attente d’un jeu à la française. Là, il faudra jouer une compétition, et si le match est fermé, c’est qu’il y a combat.

Le match d’hier entre la Norvège (12e FIFA) et l’Angleterre (3e FIFA) s’est terminé sur la statistique incroyable de 50% de possession pour la Norvège et 50% pour l’Angleterre. 80% de passes réussies pour l’Angleterre, 79% pour la Norvège. Au final, cela a fait (3-0) et des bobos.

L’obstacle pour la France est incroyablement haut. Les USA sont numéro 1 quasiment depuis la naissance du classement FIFA. Elles ne sont jamais allées plus bas qu’à la 3e place dans un Mondial. Sept éditions passées.

Là, il s’agit de leur donner un billet d’avion avant.

Si elles y arrivent, « Ouvrez-leur les Champs-Elysées ! » ; elles l’auront largement mérité.

William Commegrain Lesfeminines.fr