Normalement, les américaines ne s’exportent pas.

Les américaines ont une obligation à respecter, imposée d’ailleurs par Jill Ellis lorsqu’elle a repris les Stars and Stripes qui étaient au fond de la nase. Loin au tournoi international de l’Algarve en 2014. Du jamais vu pour ce qui est à comparer à un tournoi du Grand Chelem de Tennis.

« Toutes les internationales doivent jouer aux USA. Si tu veux être dans les 23, alors vient jouer à la maison. »

Deux raisons à cela. La fédération américaine prend en charge les salaires des internationales ce qui leur permet de les convoquer en dehors des périodes FIFA, dans des stages où elles sont à disposition de la coach. Les stages sont nombreux et l’engagement des joueuses est tout autant envers sa fédération qu’envers son club.

En faisant de nombreux stages, elles se donnent plus de moyens que les sélectionneurs européens et asiatiques qui n’ont que 15 jours de disponible avec souvent pour certaines (Suède, Danemark, Norvège) la fatigue des voyages pour arriver à la sélection du simple fait qu’elles sont nombreuses à jouer à l’étranger.

Une organisation qu’aucune fédération européenne ne peut mettre en place et que la Chine a d’ailleurs copié. Avec cependant, moins de réussite. C’est donc qu’il y a des choses particulières aux américaines. 

Pour autant, la France a été le pays qu’elles ont le plus testé. Il y a l’Ol et le PSG. la course à l’Europe et au titre. Une coupe européenne qui n’existe pas aux Etats-Unis et qui les fait rêver. En effet, aux USA, les internationales se répartissent dans toutes les franchises pour une plus grande équité et créer une homogénéité qui donne de l’intérêt à un championnat professionnel qui s’est écroulé économiquement deux fois. Le titre va facilement d’une franchise à l’autre en fonction des joueuses arrivées.

En Europe, la course au titre européen est un véritable enjeu. Et cette compétition, dont le leadeur est actuellement l’Olympique Lyonnais les fait rêver. Dominer l’Europe et obtenir un titre challengé, intéresse les américaines. Et en France, il y a deux postulants. Un favori, l’OL, un challenger, le PSG.

Les deux avec des moyens. Les américaines ont adoré prendre leur petit déjeuner avec des croissants et une baguette.

La France est la nation où les américaines sont le plus venues.

Parmi les 23, on trouve quelques séjours en Australie (Dahlkemper et Sonnett), en Allemagne pour Jessica Mac Donald, mère d’un petit garçon de 5 ans, en Norvège pour Sauerbrunn (34 ans) ou pour une pige à Manchester City pour Carli Lloyd (2017) mais s’il y a bien un championnat où les américaines ont joué, c’est celui de la D1F qui devance largement le championnat suédois des épouses Ashlyn Michelle et Ali Krieger (2013) à Tyreso avec Christen Press (Göteborg et Tyreso).

La seconde des 23 à avoir foulé le championnat « bleu-blanc-rouge » est Megan Rapinoe (OL) (2013-2014). L’égérie des LGBT a montré tout l’étendue de sa vitesse mais s’est moins investie dans les matches quotidiens du championnat. Cela n’a pas plu à Patrice Lair, le coach lyonnais de l’époque. Cela n’a pas plus à la joueuse. Il y a eu séparation amiable. Une sorte de rupture conventionnelle.

Un peu avant, en précurseur, Allie Long (PSG) avait fait une année au PSG avant qu’il ne devienne professionnel (2011-2012) et joué sous les couleurs parisiennes pour buter contre Frankfurt à Charlety lors de la première saison européenne du club parisien.

Celle qui est restée le plus longtemps sera Lindsey Horan (PSG) qui a totalement fait partie du projet du PSG. Trouvée à 18 ans par Farid Benstiti, elle a grandi avec le PSG (2012-2016) pour obtenir sa première sélection en A aux USA et donc appliquer le principe fédéral. Si tu es chez les A, vient jouer à la maison.

Tobin Heath (PSG), « la Pirate du Dribble », a fait 18 mois de qualité avec le PSG ((2012-2014). 31 ans aujourdhui, avec un fort palmarès, elle avait été rappelée bien plus tôt par Jill Ellis. Toujours le même message. Si tu veux être chez les A, et là pour l’aventure du Canada 2015, vient jouer à la maison. L’américaine n’avait pas fait ni une, ni deux, ratant d’ailleurs la finale de la Women’s Champions League 2015 du PSG où elle aurait été utile mais gagnant le titre de Championne du Monde 2015. Elle n’a pas perdu au change.

Brian Morgan (OL) s’est essayé pendant 6 mois sans succès (2018). Faisant une demi-saison quasiment blanche, sur le banc quand Carli Lloyd, bénéficiant d’un billet spécial après son double titre de meilleure joueuse FIFA 2015 et 2016, est allée à Manchester City (2017) pour se faire éliminer par l’Olympique Lyonnais en 1/2 finale européenne.

Enfin, la plus connue, Alex Morgan (OL), sollicitée par Jean-Michel Aulas  en usant de son compte Twitter, est venue faire six mois à l’Olympique Lyonnais (2017) pour finir par gagner les 3 titres et surtout celui de la Women’s Champions League. Mise en concurrence, blessée lors des matches les plus importants, elle aura donné un excellent exemple de compétences et de qualités à ses partenaires, alors que sur le terrain, Alex Morgan n’a pas pu exprimer tout son talent auprès des supporters. Il a manqué quelque chose.

On le voit bon nombre d’américaines sont très « croissants et baguettes »

Du côté français, la seule qui connait très bien la composition d’un Mac Donald américain est Amandine Henry. La capitaine française a réussi son parcours. Sur la longueur (mars 2016-Octobre 2017) comme sur la performance avec un titre de championne NWSL gagné avec Portland.

En général, les filles se croisent souvent dans les clubs. Pour celles ayant joué au PSG, aucune parisienne des 23 n’a joué avec les américaines. A l’inverse, Tobin Heath, Lindsey Horan, Allie Long (nul à Duvauchelle, Créteil) connaissent très bien les lyonnaises contre qui elles ont joué, souvent perdues mais aussi gagnés deux fois en 2014 (Heath, Horan).

La marque OL avec Griedge MBock, Wendie Renard, Sarah Bouhaddi, Amel Majri,, Eugènie Le Sommer, Amandine Henry (OL et Portland), joueuses qui ont joué et gagné contre les américaines en club et donc en compétition, aura-t-elle une incidence sur cette rencontre ?

C’est une question qui pourrait avoir un sens.

William Commegrain Lesfeminines.fr