Le désordre, c’est l’Ordre !

La conférence de Collina était attendue. Un moment d’échange habituel dira-t-il au début d’un monologue qui durera …. 46′ sur le replay de la FiFA. Le côté italien certainement. Mais pas que. Visiblement, le débat était potentiellement chaud. L’homme ira même, avec son portable, montrer à un journaliste présent dans la salle, la différence de vision entre une balle sortie ou non selon l’angle de la caméra.

Un conférencier qui descend de l’estrade pour aller voir un journaliste plus que surpris. De visu. Montrant le portable à tous. Là, c’est carrément une envie de convaincre. Même les vendeurs à l’étalage ne brise jamais le lien entre le public et eux. Visiblement, le thème est sensible.

Un emploi du temps de jury m’empêchant d’y participer, j’étais comme tous, adepte à « replay » ce moment fort institutionnel pour expliquer les raisons qui font que le football ne se joue plus à 11 avec 1 arbitre central, mais à onze et quatre arbitres vidéos supplémentaires. Il y en avait jusqu’à cinq sur le terrain. Avec cette chaleur, on a préféré les mettre dans un car avec un climatiseur.

Je ne sais pas si Pierluigi Collina, 59 ans, ex-arbitre international, arbitre de la finale du Mondial 2002 entre le Brésil et l’Allemagne, Directeur de l’arbitrage à la FIFA, est issu d’une famille d’artiste ? Un monde adepte de cette vision : « le désordre, c’est l’ordre ! ». Mais la FIFA pourrait y postuler. Une position inattendue quand même de la part de l’arbitrage.

Pas un journaliste qui n’a pas son indigestion de la VAR. Pas un spectateur qui connait mieux les 3 lettres de son acronyme (Video Assistance Referee) qu’il ne retient celui de l’arbitre. Pas une personne qui n’a pas le sentiment que « d’Assistance », l’arbitre vidéo est devenu le « chef », le « supérieur », appelée à juger la prestation de la centrale en la modifiant, de trop et sans surprise, chez les femmes. Poussant même les plus discriminants à y voir un argument supplémentaire de satisfaction.

Pour moi, la VAR de la FIFA, c’est : « l’Ordre, c’est le désordre ! ». La FIFA, plus intelligente, a cherché à nous convaincre que le « désordre, c’est l’Ordre ! ». Photos et statistiques à l’appui.

Alors FIFA, Artiste ?

Pour les interrogations quant à la formation des arbitres : D’abord des arbitres qui viennent des 6 confédérations, ayant au moins arbitrées dans 3 tournois FIFA, arbitrées 70 matches au moins et s’être préparées pendant 50 heures d’entraînements avec 5 séminaires à l’agenda. Un entraînement VAR bien plus réduit avec 55 heures sur vidéos et quatre séminaires de préparation.

Pour les décisions arbitrales : 8 pénaltys en 2007, quatre en 2011, 22 en 2015 car les équipes étaient passées à 24 pour le Signore et seulement 23 en 2019. Cela place 2019 en seconde position.

Quant aux interventions du Soulier d’Or de la compétition, la VAR, ramené là au simple rôle d’assistant à l’arbitrage La VAR est intervenue … 441 fois ! Pour 44 matches et 10 vérifications par matches. Quand même. Quasiment les statistiques d’une gardienne de foot subissant les foudres d’une équipe américaine par exemple. Cela ne passe pas inaperçu. Sauf que là, c’est normal.

« Le désordre, c’est l’Ordre ».

Subtilement, le Directeur des arbitres essaient de nous convaincre que la nouveauté fait l’interrogation.

Est-ce un désordre ou une nouveauté ?

11 pénaltys de sifflés qui ne l’auraient pas été sans la VAR. Cela marque, d’autant que les fautes se signalent au plus petit détail. 3 pénaltys retirés pour interventions de la VAR alors qu’ils avaient été ratées par la joueuse. Souvent sur des détails du règlement. Cela se remarque Mr Collina. Un peu plus qu’une interrogation surtout quand l’arbitre centrale ne l’avait pas vu.

Une Assistance ou une Direction ? En fait, à avoir crée trop d’ordre, on a crée le désordre.

Cela va mieux. Pendant un instant, j’ai cru que les arbitres devenaient Artistes en appliquant la maxime « le désordre, c’est l’ordre ! ». Il faut juste qu’on s’habitue.

Que faire de cette nouveauté ? 

A mon sens, si j’étais un média TV, j’en ferais un excellent passage publicitaire. Il y a tout, du temps, de l’attente, de l’émotion. Un moment où les endormis se réveillent. Une vraie cible captive. D’autant que 25 décisions ont été changées par la VAR ! Cela fait pas mal d’erreurs pour 29 interventions.

Une ménagère de 50 ans et toute sa famille potentiellement très captives.

Remarquez, si les arbitres « du pitch » pouvaient aussi prendre plus souvent la bonne décision, on n’est pas contre. Pour l’instant, l’outil met plus en valeur la difficulté de l’arbitrage féminin dont tout le monde avait accepté la réalité, que l’équité recherchée.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Les 11 arbitres pour la suite du tournoi :

  • Jacewicz Kate (AUS)
  • Alves Batista Edina (BRA)
  • Beaudoin Marie-Soleil (Can)
  • Qin Liang (CHN)
  • Frappart Stéphanie (Fra)
  • Borjas Melissa (Hon)
  • Kulcsar katalin (Hon)
  • Venegas Lucela (Mex)
  • Pustovoitova Anastasia (Rus)
  • Monzul Katerina (Ukr)
  • Umpierriez Claudia (Uru)