Le groupe A est le deuxième groupe à jouer son 3e match de groupe, déterminant pour les deux places qualificatives qui verseront la France ou la Norvège dans deux parties de tableau distinctes.

Parole ou acte ? Peu importe le tableau qui se présentera.

Compte tenu des démonstrations de l’équipe américaine, forte de 16 buts en deux rencontres, les supputations pourraient être nombreuses d’avoir à éviter les numéro 1 mondial au stade des quarts, carrefour obligé de rencontre entre les Top 8 mondiaux. Visiblement, le message n’est pas là pour toutes les équipes présentes. Une position qui a tout du réel, les féminines devant monter en puissance, elles ont toutes besoin de victoires pour alimenter la confiance.

Un Mondial où les blessures sont nombreuses dans les listes des 23.

La France de Corinne Diacre a besoin de faire souffler des joueuses qui ont beaucoup donné dans la saison, notamment les lyonnaises, vainqueur de la Women’s Champions League. Un fait pris en compte par le staff médical des Bleues, avec ses nombreuses interventions préventives sur les joueuses, qui ont inquiété mais qui relève plus de l’anticipation que du problème.

Au bilan, les Bleues sont bien moins décimées que les brésiliennes (Erika, Marta), allemandes (Dzsenifer Morozsan), suédoises et d’autres. D’ailleurs nombreuses pour des listes de 23 normalement réfléchies et pesées.

Les USA parlent de 15 joueuses mais en font jouer 21.

Jill Ellis dit qu’une Coupe du Monde se gagne à 14 et 15 joueuses. Elle aura fait jouer pourtant  21 joueuses sur les 23 en deux matches. Seules les gardiennes sont pas entrées. Vu le but gag encaissé par Naeher contre le Chili, injustement refusé par l’arbitre selon la jurisprudence passée du Mondial, on aurait pu lui conseiller de le faire.

Comme l’a dit Corinne Diacre en conférence de presse : « Ne croyez pas tout ce que je dis ! »

Ligne par ligne, un changement pour 2 en attaques, soit 4.

Qu’à dit la sélectionneuse française lors du dernier TF1, alors que Frédéric Calenge semblait graver l’Everest pour obtenir quelques confidences de plateau ? La présence de Valérie Gauvin devant. cela rejoindrait l’avais de Farid Benstiti qui attend des Bleues plus d’efficacité offensive. Une présence pour permettre une meilleure prise de confiance dans sa position de titulaire, espérant qu’elle y voie une attente. Motivation qui correspond à l’état d’esprit de la joueuse de Montpellier. Tout autant collective qu’individualiste.

La confirmation d’Amandine Henry. Elle dira « c’est la capitaine ». On le voit, Corinne Diacre agrée les nouveautés, mais sans remettre en cause le système mis en place et les places qu’elle a distribué.

Dans ce cadre, elle ne devrait pas remettre en question sa ligne de défense à moins qu’elle ne juge que les difficultés rencontrées par Marion Torrent face à la Norvège ne soit une piste prise par d’autres équipes à venir. Dans ces conditions, Eve Perisset ne viendrait pas pour soulager la montpelliéraine mais pour s’y substituer, dans une opération d’évaluation et de concurrence. Si ce poste bouge, Amel Majri sera sur le terrain. Tant pis, pour un repos éventuel et pourra être remplacée par Sakina Karchaoui, qui trouverait enfin du temps de jeu, si le score le permet.

Au milieu, Thiney a besoin de toucher le ballon.

Au milieu, on pourrait penser que Gaetane Thiney a besoin de repos. Elle qui a fourni deux matches très physiques sans toucher le ballon. Sauf, que c’est la joueuse qui a sauvé la France d’une noyade dans la SheBelievesCup de 2018. Tournoi où sont confrontées les quatre meilleures équipes mondiales. Ce match est peut-être l’occasion pour elle d’avoir de l’influence dans le jeu et de trouver ses sensations de 10 qui seront nécessaires lors des matches à élimination directe. Les gros apparaissant à l’horizon.

Si l’une reste, l’autre devrait être au repos. Elise Bussaglia a tenu tout le jeu des Bleues du fait de la position dominante des joueuses de Corinne Diacre sur le terrain. SI les côtés ont été archi-utilisés, n’y voyez pas autre chose que le plat du pied de la dijonnaise. Soit par choix personnel, choix par consigne individuelle de Corinne Diacre. Sa qualité de placement et son expérience sont des armes que les autres équipes n’ont pas et la France, ne vaut que par un milieu capable de trouver des solutions en autonomie et responsabilité.

Cela ouvre la porte à Grace Geyoro, pour le poste en 10 ou à Maeva Clemaron pour celui de milieu. Une joueuse dont Corinne Diacre ne connait pas le potentiel comme titulaire alors qu’elle a pu tester Charlotte Bilbault dans cette situation lors des derniers matches de qualification.

Changer mais en étant plus efficace. Qui intégrer pour mettre en valeur Valérie Gauvin ? 

Devant, Kadidiatou Diani devrait être laissée au repos. Il pourrait être souhaitable de lui fixer définitivement un rôle dans cette Coupe du Monde. Les Bleues sont en manque de buts et la parisienne, excellente attaquante et première défenseure doit mieux savoir si elle est attendu en tant que buteuse ou non. Son excès de qualités pourrait lui coûter sa place dès lors que Delphine Cascarino finisse mieux ses actions et mette en valeur Valérie Gauvin, pour qu’elle finisse le travail.

Eugènie Le Sommer, pleine de forces, a besoin visiblement de souffler (carton jaune). La presse qui suit au quotidien les Bleues la positionnerait sur le banc, dû au risque d’un second jaune. Si c’est le cas, cela mettrais la lyonnaise sur le banc. Reste à savoir si Eugènie qui adore marquer n’a pas besoin de marquer. A l’image de Carli Lloyd, hier soir au Parc. Pleine de confiance avec son doublé à 36 ans. Qui aurait pu être un triplé (tête sur la transversale) et aurait dû être une quadruplé, pénalty raté.

Dans le doute ce serait Viviane Asseyi qui postulerait à sa place.

Les Bleues se présenteraient éventuellement ainsi face au Nigéria : Bouhaddi – Perriset, M’Bock, Renard, Majri – Henry, Geyoro ou Clemaron, Thiney – Cascarino, Gauvin, Asseyi ou Le Sommer.

Les USA, en dehors de leur puissance, ont un système de transmission au-dessus des autres. Elles se font des passes très puissantes.

Le match entre les USA et le Chili a révélé un point de différence entre les américaines et les autres équipes. Leurs passes sont ultra puissantes. Elles gagnent beaucoup de temps dans cette animation. A voir si d’autres équipes sont capables de jouer ainsi.

Le Nigéria, attention.

Pour moi, le Nigéria est bien supérieur au Chili, même sans avoir une Endler remarquable dans ses buts. Pour ce que j’ai vu à Reims, le Nigéria n’est pas à négliger. Elles mettent un train d’enfer comme toutes les équipes africaines dont on ne peut se défaire qu’avec de la tactique (Norvège) ou sur la fin de la rencontre (Pays-bas). Mais surtout, si elles sont limitées défensivement, offensivement elles font parties des meilleures au monde.

Ce sont des filles qui ont eu l’habitude de jouer contre des garçons et elles en ont le jeu, la détermination et l’envie de cette puissance physique pour lutter contre l’adversaire. Si elles se mettent à mieux finaliser la dernière passe, alors elles vont être redoutables car elles mettent bien plus d’impacts que les européennes.

En Europe, pour vivre tu réfléchis. En Afrique, pour survivre tu marches ou tu coures. Le réflexe n’est pas le même. Les féminines n’ont pas de moyens, elles sont souvent l’expression de leurs conditions de vie et d’existence.

Le résultat des Bleues est celui d’un groupe. Comme les autres équipes le disent. Celui des Bleues ce soir est un bon indicateur pour Elles de ce qu’elles peuvent produire dans ce Mondial dont la France est la pays hôte.

William Commegrain Lesfeminines.fr