FRANCE-NORVEGE. En cette fin de soirée d’été, flirtant avec les 29°, bien différente des premières trombes d’eau de Vendredi dernier au Parc contre la Corée du Sud, les joueuses qui se sont présentées en zone mixte avaient tout du rouge de l’effort.

L’impression était forte d’avoir assisté à une rencontre couperet plutôt qu’au 2e match d’une phase de groupe entre deux équipes vainqueur le tour précédent.

L’idée norvégienne, avec Karina SAEVIK était de repousser les Bleues dans leur camp. Un plan loin d’être stupide. Dans l’éventualité où le challenge réussit. Comment voudriez-vous que les Bleues de France puisse gagner une partie sans avoir mis suffisamment les pieds dans la surface adverse ?

Belle idée, mais à la limite d’être réduite à néant. Les Bleues avaient décidé de prendre à la gorge leurs adversaires niçois, présentés à 34.872 spectateurs, tous près, eux aussi, à n’en faire qu’une bouchée. Un mouvement à trois côté droit, dressant une arabesque, terminé par un tir extérieur de Gaetane Thiney, déclarée hors jeu (2′) après une première faute et avant une seconde. Cela ne pouvait pas mieux commencer pour les Bleues.

Sauf que les norvégiennes se mettent à presser fort le porteur du ballon, si vite et si haut qu’elles obligent les Bleues à reculer pas si loin de leur vingt mètres, se faisant attaquer du côté de Marion Torrent, soumise à l’effort. Un plan qui va durer une bonne quinzaine de minutes, Devant des yeux surpris d’habitués, on voit le ballet du blanc norvégien prendre possession du terrain des Bleues. Une situation assez rare pour qu’elle soit notée. Un pied voire plus dans la surface de Sarah Bouhaddi, une fois, puis deux voire trois (11e), le tout se terminant par une tête retournée d’Engen, sauvée par Amel Majri sur la ligne.

Les françaises conscientes du danger reprennent le fil de la possession, sans pour autant être dangereuses. Les deux côtés sont utilisés, à « la manière européenne » comme le dit la coach chilien. Sans effet. La seule opportunité restera un contact trop long de Gaetane Thiney, face aux filets norvégiens.

Les deux équipes rentrent au vestiaire constatant le trop peu d’occasions de chaque côté. Un match, intense et viril comme doivent l’être les matches des mondiaux, loin d’être cadenassé mais qui ne dessine aucun vainqueur potentiel.

La seconde mi-temps sera de meilleure facture pour les Bleues.

D’abord, dès le retour des vestiaires, un but de Valérie Gauvin (46′, 1-0) servie par Amel Majri « On en parle souvent avec Valérie, des fois je lui dis d’aller premier poteau. Là elle s’est trouvée au bon endroit. Gaetane fait un superbe écran et elle finit. Je suis content pour elle et pour le groupe » 1-0, 46′). Le onzième but de la jeune réunionnaise pour 21 sélections.

Dans la foulée, les norvégiennes répliquent. Elles cherchent des solutions, trouvent des espaces mais Caroline Graham Hansen bute dans ses dribbles sans trouver de solutions. Bien meilleure, à la passe, elle participe au jeu des décalages pour voir l’expérimentée Hervlovsen (30 ans) réaliser un centre à l’aveugle et trouver … le pied de Wendie Renard qui propulse la balle pour ce qui pourrait être son premier CSC dans un match officiel (1-1, 54′).

C’est au tour des françaises de réagir. Des contres s’organisent avec une véritable puissance, notamment de Diani et Gauvin, mais la finition n’est pas au rendez-vous.

Tout semble indiquer un match nul. Sauf à voir Marion Torrent s’écrouler dans la surface, blessée au genou, par une défense trop physique, crampon en avant d’Engen. Bibiana Steinhaus, première femme à avoir arbitré des joueurs professionnels masculins en Bundesliga porte la main à son oreillette. La VAR fait son usage et lui soumet l’analyse défensive. L’arbitre allemand se décidera assez vite. Pénalty qu’Eugènie Le Sommer transformera. Son 76e but en sélection. (2-1).

Les norvégiennes n’acceptent pas la sanction de ce match. Corinne Diacre joue une carte intéressante. Mettre la fougue de delphine Cascarino avec celle de Diani pour contenir la défense norvégienne et les faire reculer. Les dix minutes restantes se joueront tacle sur tacle, épaule contre épaule. L’arbitre sifflera la fin de la rencontre pour ce qui aura été un combat. Quoi de plus normal dans un Mondial. La victoire des Bleues montrant qu’elles avaient le mental et le physique pour ne pas lâcher un résultat.

La France, déjà qualifiée, rencontrera le Nigéria (3e potentiel) à Rennes le 17 Juin 2019.

William Commegrain Lesfeminines.fr

MONDIAL 2019 – Groupe B – 2e match de poule. 12 Juin 2019 – 21 heures – Stade de Nice – Nice.

  • FRANCE (2-1) NORVEGE.
  • Arbitres : Bibiana STEINHAUS. Assistant : Katrin RAFALSKI (Ger), Chrysoula KOUROMPYLIA (Gre).
  • VAR : Felix ZWAYER / VAR HJ Sascha STEGEMANN.
  • But : Valérie Gauvin (46′)
  • But : csc Wendie Renard (56′)
  • But : Eugènie Le Sommer (pénalty, 72′).

France : Sarah Bouhaddi – Marion Torrent, Griedge M’Bock, Wendie Renard, Amel Majri – Amandine Henry (cap), Elise Bussaglia – Kadidiatou Diani, Gaetane Thiney (82′ Charlotte Bilbault), Eugènie Le Sommer – Valérie Gauvin (85′ Delphine Cascarino). Coach Corinne Diacre.

Banc : Solène Durand, Eve Perisset, Aissatou Tounkara, Sakina Karchaoui, Grace Geyoro, Emelyne Laurent, Charlotte Bilbault, Viviane Asseyi, , Pauline Peyraud Magnin, Maeva Clemaron, Julie Debever.

Norvège : Ingrid Hjelmseth – Ingrid Moe Wold (86′, Synne Skinnes Hansen), Maren Mjelde (cap), Maria Thorisdottir, Kristine Minde – Karina Saevik, Vilde Boe Risa (89′ Frida Maanum), Ingrid Syrstad (86′ Lisa-Marie Utland), Engen, Guro Reiten – Caroline Graham Hansen, Isabell Herlovsen. Coach : Martin Sjogren.

Banc : Stine Hovland, , Elise Thorsnes, , Cecilie Firkerstrand, Thèrese Sessy Asland, Amalie Velve Eikeland, , Cecilie Redisch Kvamme, Emilie Haavi, Emilie Nautness, Oda Marie Hove Bogstad.