Après le record des USA contre la Thaïlande, la France profonde n’a qu’un véritable souhait. Eviter le 1/4 nucléaire contre les USA et pardonner à l’avance la défaite des Bleues contre la Norvège qui leur éviterait un face-à-face annoncé depuis le 8 décembre contre les USA.

Ce matin, à l’aube, même les grandes chaînes d’information que sont BFM et CNews leur pardonnent à l’avance cette contre-performance qu’elles ne manqueront pas de qualifier « d’intelligente ».

Sentiment partagé par le comptoir des cafés parisiens qui suivent d’un oeil amusé l’explosion médiatique des Bleues. Un peu revanchard après la défaite lourde contre la Turquie (2-0) en qualification du futur championnat d’Europe.

Même la boulangère s’y met. Les USA elle en a entendu parlé et le 13-0 face à la Thaïlande comparée au (3-0) français de l’avant-dernier match préparatoire des françaises lui parle dans l’instant. Elle, si habituée à calculer des marges, fait instinctivement le calcul de la différence…

Stoïque lorsqu’elle vous tend le croissant, bien qu’un petit rictus se dessine, à la pensée de son Oncle d’Amérique qui n’a jamais existé mais dont elle comprend, encore plus maintenant, la raison de ce personnage inventé par les romanciers français. Les USA font toujours de belles différences.

Même Macron, Président de la République Française, invité à Clairefontaine, s’est décidé à donner un coup de fil discret à son homologue Donald Trump, à la manière maitrisée de la diplomatie manipulatrice.

D’abord le compliment qui doit être ce que l’autre veut entendre. « Tes girls, Donald, (13-0) elles ont fait du Trump ! ». Le Président américain en rosit de plaisir. Il a la peau tendre des bébés qui n’ont jamais cuit au soleil. (13-0), un record du monde établi. Jamais une équipe n’avait autant marqué de but depuis les 7 derniers mondiaux, et même aux Jeux Olympiques.

L’Homme à 4.500 Kms de l’Elysée se laisse aller dans son fauteuil. Il se détend. Mais l’homme a le compliment difficile et l’égo très développé. Il lui en faut plus.

Emmanuel Macron, tel un VRP de luxe habitué à la performance, le sent.

Vient l’argument économique. « Donald, OK, tu es vraiment incroyable ! On descend les taxes sur le vin américain qui s’importe de plus en plus en France ! » Ah ! là, il aime. Le Président Trump a la réputation d’aimer toutes les émotions qui se transforment en dollars.

Il comprend que le Président français se garde une carte. « A la condition sine qua non qu’il soit du niveau du vin français ! On n’importe que de la qualité ! Comme tes girls d’ailleurs ! ».

Ca y est tout est fait et bien fait. Les USA sont numéro 1 mondial. Ils vont importer en France leur vin de très grande qualité à un prix concurrentiel. Les arguments ont touché l’inconscient du prospect. L’Homme en respire de plaisirs. Si le bonheur existe, c’est aujourd’hui. Ce matin.

Reste la véritable condition française : « Donald, dis leur d’arrêter de marquer autant ! Ce n’est pas possible. Elles vont nous obliger à perdre contre la Norvège. »

Le Président réfléchit. Une défaite, non. Mais une finale France-USA au Mondial, cela serait très bien pour son image de marque. Une visite à Lyon, une bonne table, un vin américain.

Il se laisse aller à la réflexion. S’endort doucement. Il a le sommeil facile. Une affiche se dessine lentement, puis nettement. Un gros titre. Répété partout !

« Au lendemain, du D-Day de 1944, les USA débarquent à nouveau en France. A la manière américaine. Pour éclater le Mondial 2019 ».

Il ne va rien faire. A la négociation, il a toujours préféré la gloire.

Laissons les françaises perdre leur match. RDV en finale.

William Commegrain lesféminines.fr