Une sensibilisation européenne sur le football féminin

Il se passe quelque chose avec le football féminin, non pas qu’en France mais aussi en Europe. L’Italie a explosé son compteur avec 2.800.000 d’audience sur la Rai 2 à une heure dominicale, surprenant les tifosis avec une victoire sur l’Australie, si proche du coeur qu’elle ne peut rester que dans l’hémisphère droit de leur émotion. L’Angleterre s’est assise sur son canapé pour suivre l’opposition avec l’Ecosse. Plus de 6 millions d’audience et la France, pour l’ouverture du Mondial, a atteint les 10 millions, à deux unités du record féminin (12 millions finale Mondiale 99 du hand).

Même si on ne retrouve pas autour de nous la source de ces chiffres, la plupart des personnes interrogées précisant qu’elles n’avaient pas regardé ; il reste que quelque chose se manifeste. Simplement, une collègue qui voit sa gamine de 12 ans venir vers elle pour lui demander de faire, en plus de la GRS, du football et me disant les difficultés à trouver un club à proximité.

Ce fil ne peut pas être cassé. Il est trop récent et trop fragile.

Corinne Diacre s’est amusée à une conférence de presse que certains ont qualifié d’humour quand d’autres y voyait du cynisme. Je pencherais pour cette partie. Elle a des choses à dire, reste à savoir à qui(s).

Le chemin des Bleues qui doit passer par ce qu’il devra passer. Même si Philippe Bergerôo doit se souvenir du Mondial de 2015 où la dernière victoire avait versé la France dans la partie du tableau comprenant les américaines et les allemandes quand l’autre s’annonçait bien plus abordable (Brésil, Australie, Japon, Pays-bas, Canada, …)

Les Bleues joueront pour gagner.

Aucun doute que la coach française va jouer pour la victoire. Le meilleur onze sera aligné et la force des Bleues sera mesurée voire identifiée, tant la victoire face à la Corée du Sud, très faible dans sa prestation voire trop, demande un second tour de confirmation.

La Norvège est ressortie de son opposition contre le Nigéria (3-0) ceinte d’un esprit positif qui aide à la performance quand les Bleues du Parc des Princes étaient encore dans la gestion émotionnelle de cette rencontre avec le public de Parc (45.261), la Marseillaise et l’effervescence médiatique (salle de presse pleine, aucun siège avec table de disponible), les invités se mettaient sur les strapontins.

Pour autant, elles semblent le vivre à l’américaine. Sans se poser de questions existentielles. Les choses avancent. Comme d’autres, elles ont des soucis de blessures dans le groupe. Comme d’autres. Le Brésil décimé avec Erika, Rafaelle, Kathleen, Marta ; l’Allemagne qui elles, s’en accommodent. Comme d’autres, elles revendiquent la qualité d’un groupe. Comme d’autres, elles jouent un Mondial pour quatre ans d’éternité qui leur a demandé quatre ans de travail.

Cet état d’esprit positif ne peut être remis en question après un seul match de compétition.

C’est une France confiante qui va jouer un match de compétition et dont l’enjeu est de se mettre à un niveau collectif et individuel que les norvégiennes ne pourront pas suivre.

Elle en a la capacité, et pour la suite. Il sera temps de compter pour voir où chacun en est. Y compris les américaines.

D’autant qu’il y a bien une chose que les Bleues apprécient dans ce Mondial. C’est la RE-CON-NAIS-SANCE des médias. Elles semblent s’y baigner avec une délectation rare. Sans en être rassasiées.

Amandine Henry se trouve sur toutes les couvertures. Eugènie Le Sommer apparait sur la moindre recherche « google ». Wendie Renard a ouvert le coeur de tous et toutes lorsqu’elle dit, dans un souffle de vérité et d’émotion, le mot « papa ». Et toutes ont une Histoire à raconter.

Le mondial, c’est quatre ans d’éternité pour quatre ans de travail.

Jamais les Bleues ne vont vouloir que cela s’arrête. Elles vont le dire aux norvégiennes, dans un stade « sold out ». Pour y jouer leur rêve.

William Commegrain Lesfeminines.fr