Depuis que les Bleues sont 23, le commando Coupe du Monde est parti pour une aventure, son aventure. La Coupe du Monde 2019 à la maison. « At Home ». Un complément qui transforme cette 8e Coupe du Monde pour les Bleues.

Dans le replay de la conférence de presse de Sarah Bouhaddi et Gaetane Thiney, deux joueuses d’expérience de 33 ans, on entend une question, proche de cette idée : « qu’est-ce que cela vous fait d’être dans cet objectif ? ». La joueuse d’expérience parisienne a une réponse vraie. « La fierté. Le bonheur d’y être. »

Cette phrase m’a interpellé. En y regardant de plus près, on peut même remarquer que les 2/3 des joueuses n’ont jamais été certaines d’être de la liste définitive. Pendant un temps, plus ou moins long, elles ont été mises de côté ou sont redescendues en B.

La quasi-totalité des joueuses ont dû gagner leur place.

Gaetane Thiney a été comme celle qui n’ont pas été prise. Kenza Dali, Claire Lavogez, Kheira Hamraoui, Marie-Antoinette Katoto puis comme toutes les autres qui ont été essayé depuis Septembre 2017. A attendre d’être nommée. A ne pas l’être dès l’intronisation de la coach. Une seconde fois avec les Bleues avec la non-sélection par Philippe Bergerôo de Thiney pour les JO de Rio. A espérer de l’être. A ne pas l’être. Pour la capitaine du Paris FC, cela a été pas loin de six mois et l’opportunité d’un mauvais hiver français débuté par une défaite lourde en Allemagne (4-0) et des séries de matches nuls contre la Suède et l’Italie, pour être rappelée pour la SheBelievesCup.

Alors la joueuse du Paris FC ne peut-être qu’heureuse d’être dans cette sélection. Dans ce groupe de 23. Avec son rôle car Corinne Diacre ne prend que des gens qui ont un rôle.

Il en est de même pour Julie Debever, 30 ans, première sélection en 2019 et excellente quand elle entre. Emelyne Laurent, dernière arrivée alors que Guingamp à qui elle est prêtée par l’OL, n’est pas une leader du championnat, jamais appelée avant. Delphine Cascarino qui est sortie un temps quand elle flambait sur le côté droit mais ne faisait pas ce que Corinne Diacre souhaitait, pour revenir. Même Elise Bussaglia (33 ans), décidée après l’Euro 2017 d’arrêter la sélection, mais qui a quitté le FC Barcelone pour y être. L’idée d’être en Bleue à la maison, bien plus forte que la raison qui n’était d’ailleurs que la sienne.

Valérie Gauvin, un temps retournée en Equipe de France B, pour retravailler. Il en est de même pour Eve Perisset, oubliée en 2018, au grand dâme des supporters du PSG. Aissatou Tounkara blessée alors qu’elle venait chez les Bleues pour la première fois lors de la SheBelievesCup, partie en Espagne à l’Atletico Madrid, reprise ensuite. Charlotte Bilbault et Maeva Clemaron, voisines en club qui faisaient parties plus des B que des A. Viviane Asseyi, un temps en B, puis revenue en A après qu’elle ait compris qu’il fallait qu’elle fasse le même investissement en club qu’en sélection. Sakina Karchaoui, une boule de nerf d’une rapidité incroyable quand elle joue.

Sans parler de Pauline Peyraud Magnin et Solène Durand, venues en toute fin, prendre les deux places de gardiennes.

C’est un point commun, toutes ces joueuses sont passées par la sortie avant de revenir par l’entrée ou sont arrivées sur le tard en 2019.

Pour les autres pays, le football féminin est fait de titulaires. D’abord les filles aiment cela même si, quand elles sont trop acquises à cette titularisation, il manque de cartes à jouer pour la coach en cas de concurrence à faire jouer. Une information qui a dû être en tête de Corinne Diacre après ses six années d’adjoint de Bruno Bini.

Ensuite, la concurrence n’est pas assez fortes pour créer une véritable émulation sans faire perdre à l’équipe de la qualité.

Dans ces deux domaines, Corinne Diacre a fait le choix de faire bouger les joueuses. C’est un avantage lorsque des situations compliquées s’annoncent. Par exemple, des blessures. Il y a bien entendu des inconvénients. Les filles aiment avoir une place et pouvoir prendre aussi leur temps dans la performance. Chacune ayant des déclencheurs différents.

Par contre, il y a un avantage qui n’a pas d’inconvénient. Le niveau de l’équipe ne tombe pas quand le banc entre.

Corinne Diacre a crée une équipe qui sait travailler l’adversaire. Capable de s’adapter et qui est allée chercher sa place pour être dans les 23. Un onze qui fait la différence souvent en seconde mi-temps, avec des joueuses du banc.

Les joueuses garanties d’une place n’ont pas été si nombreuses.  

Elles ne sont pas si nombreuses. Sarah Bouhaddi dans les buts. Griedge M’Bock Nba et Wendie Renard, Amel Majri, Amandine Henry et Amel Majri et enfin Eugènie Le Sommer. Toutes lyonnaises.

Avec la surprise Marion Torrent de Montpellier, une seule absence sur les 22 matches de Corinne Diacre qui a commencé son aventure avec les Bleues grâce à Corinne Diacre. Son soldat. Pour enfin avoir Kadidiatou Diani (PSG) en titulaire des 23, soumise à la concurrence seulement pour une place de titulaire.

Sans aucun doute, Corinne Diacre a crée en 23 mois un groupe qu’elle a sélectionnée et managée.

Tout cela est beaucoup de travail. C’est une identité de ce groupe.

A l’aube du 6 Juin, anniversaire du débarquement, c’est un commando qui va affronter d’autres commandos.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Ecouter l’intervention rare de Sarah Bouhaddi puis celle de Gaetane Thiney. Deux joueuses d’expérience.