L’Allemagne a fait très peu de matches en 2019.

L’Allemagne fait une drôle de préparation pour le Mondial 2019. Hormis le fait que Steffi Jones a été démise en mars 2018 laissant la place à un vrai intérimaire, Horst Hrubesch, les championnes du Monde 2003 et 2007, médaille d’Or aux JO 2016, ayant perdu leur mère avec l’Euro 2017 pris par les Pays-Bas, la Mannschaft de Martina Voss Tecklenburg n’a joué que quatre matches en 2019 !

Une victoire face à la France (0-1) pour fêter l’arrivée de la nouvelle sélectionneuse, internationale allemande et ex-coach de la Suisse ; une autre contre la Suède (1-2) ; un nul face au Japon pour s’initier au football chinois (2-2) ; les allemandes ont terminé en roue libre contre le modeste Chili (2-0), vice-championne de la Conmebol mais une première participation à un Mondial.

La décennie allemande est celle des regrets. Eliminée à la maison en 2011 alors qu’un historique triplé s’annonçait. Non qualifiée pour les JO 2012 en conséquence. Quatrième au Mondial 2015, seule les JO de Rio ont fait verser des larmes de bonheur au pays leader européen, vite remplacées par d’autres larmes de douleur avec la perte de l’Euro.

C’est une Allemagne blessée qui se prépare pour le Mondial. En silence mais pour y faire grand bruit.

L’Espagne n’arrive pas à vaincre les grandes nations. 

L’Espagne bouillonne en football féminin. Le FC Barcelona a réussi l’exploit de faire la finale de la Women’s Champions League même si elles ont prise l’eau (4-1) contre l’OL. Les Espagnoles sont finalistes et championnes d’Europe quelques fois depuis 2013 en U19. Vice-championne du Monde en 2018 pour les U20. Des records de spectateurs à 60.000 pour un simple quart de finale de Coupe de la Reine.

L’Espagne bouillonne sauf qu’elle ne gagne pas contre le Top 5 mondial. Match nul contre l’Allemagne en 2018, courte défaite contre les USA en 2019 (0-1), défaite contre l’Angleterre (2-1), nul contre le Canada (0-0) et dernier nul contre le Japon (1-1) réconfortant mais pas plus.

Seules deux victoires contre le Brésil et les Pays-bas redorent leur blason.

Le problème espagnol se trouve là comme dans le nombre de buts. Quand elles en marquent deux, c’est Byzance.

La Chine a des problèmes chinois.

Quatre derniers matches. Quatre dernières défaites. Pour une compétition qui ne donne la victoire qu’à des vainqueurs, cela pose un problème. Certes il s’agissait de la Norvège, Danemark, Pays-Bas et France. Quatre équipes européennes, mais quand même.

Avec l’Espagne et l’Allemagne dans son groupe, la République Populaire de Chine doit règler son problème. Avec pourtant de bonnes joueuses offensives même très bonnes, mais un problème dans la transition. Trop de déchets au milieu obligeant à un jeu de contre-attaques plutôt que de domination.

L’Afrique du Sud, « Je ne perds pas, j’apprends ».

En rugby, l’Afrique du Sud envoie des cartons d’invitation à tous ses adversaires avec cette phrase de Mandela « Quand je perds, j’apprends ». L’Afrique du Sud étant d’esprit anglais, ils sont très bien élevés mais ils t’informent. Ils te donnent même la clé pour te réconforter.

En football féminin, ce sont elles qui reçoivent ces cartons de leurs adversaires.

Nelson Mandela appartient maintenant au Monde. Il est respecté. Quoi de plus respectable que de confirmer la maxime du Général de Gaulle de la South Africa.

Sauf que l’esprit de Zola Budd, blanche, qui courait le 5000 pieds nus au moment de l’apartheid, violent et exécrable, est là. Plus de Mary Decker, bien propre sur elle, à protéger.

L’Afrique du Sud a fait match nul contre l’Islande, la Suède en 2019, perdue seulement 3-0 contre les USA.

Qui a connu les routes de l’AFS savent qu’elles sont rouges de terre, recouvertes de gens qui marchent ou courent. L’effort est naturel, l’homme revient à ce qu’il est. Un corps avant d’être un esprit. Et dans le sport, un corps habitué à l’effort, c’est plutôt nécessaire et utile. Rarement un défaut.

Alors avant qu’elles apprennent, il faudra déjà qu’elles perdent.

Voilà ce que pense South Africa.

William Commegrain lesfeminines.fr