En direct sur TMC et Canal+. Dans cette finale hongroise de la 18e édition de la Women’s Champions League, opposant l’Olympique Lyonnais au FC Barcelone, il y a bien un club qui va jouer à domicile : l’OL puisque le Ferencváros Stadion, est appelé, le GROUPAMA ARENA (22.000 places). Même naming que le Groupama Stadium de l’OL.

Un détail qui n’est pas le seul avantage pour le club de Jean-Michel Aulas. Sept finales européennes depuis 2010 pour cinq titres, cela ne peut donner qu’un avantage qui fait souvent présenter le club lyonnais par les journalistes masculins comme le « Real Madrid » féminin. Reynald Pedros (vainqueur en 2018, The Best FIFA) prenant la balle au bond, en répondant à une possible prolongation de contrat après 2020, afin qu’il puisse faire mieux que Zinedine Zidane (3 ligue des Champions successives).

Les fenottes joueront la huitième, samedi 18 sous les coups des 18 heures, obligeant le President Lyonnais a un gymkhana avec le 21h00 qui attend l’OL masculin à Caen pour garantir la 3e place européenne, absolument nécessaire à l’équilibre des comptes lyonnais.

Très nettement favori, avec des joueuses comme Wendie Renard (27 ans) qui établira le record de matches européen (82) devant la toute récente retraitée Camille Abily et qui sera la seconde joueuse avec Sarah Bouhaddi à participer à huit finales européennes. Records qui devraient pouvoir se renouveler les saisons suivantes, même si les trois dernières finales gagnées par l’Olympique Lyonnais l’ont été aux prolongations (2018) et surtout aux tirs au but (2016, 2017).

Si l’OL emporte cette sixième Coupe européenne, elle prendrait un peu plus le large sur le FFC Frankfurt (4) et verrait surtout Wendie Renard, Sarah Bouhaddi et Eugènie Le Sommer établir un autre record, six titres européens à leur palmarès.

Barcelone va lutter contre l’Histoire

On peut lutter contre l’histoire et la renverser. On trouve dans ces moments, l’émotion du sport, l’Espagne étant d’ailleurs un peuple sujet à nous communiquer ce coup du coeur. Sauf qu’il faut bien reconnaître que c’est plus facile de l’écrire, que de le faire quand votre meilleure joueuse, la française Kheira Hamraoui (30 ans) ne sera pas alignée pour deux cartons jaunes inutiles en 1/2 finale retour contre le Bayern de Munich à la maison. D’autant plus dommage que la française, essentielle au jeu barcelonais, avait été la seule buteuse de la rencontre, qualifiant son club de coeur.

Un club de coeur, pour sa première finale, opposé maintenant à son dernier club (OL, 2016-2018), qui lui, alignera son meilleur onze. Sans souci, puisque Dzsenifer Marozsan, considérée comme la meilleure joueuse de la D1F, en légèreté avec une cheville, devrait être alignée bien qu’on ait pas d’informations sur son renouvellement de contrat …

La recherche d’une star par Jean-Michel Aulas, même si je ne crois pas à l’option Lieke Martens, trop inconstante pour le onze lyonnais, serait peut-être la confirmation que l’Allemande irait jouer sous d’autres cieux. On ne peut penser qu’à l’Angleterre qui construit un championnat professionnel appelé à dominer l’Europe dans les cinq ans, dans la continuité d’un Euro 2021à organiser, et qui pourrait surenchérir sur les salaires hauts de l’OL. Une joueuse que les anglaises ont dû apprécier, s’opposant à Manchester City par deux fois et Chelsea.

L’Angleterre, un vrai risque pour empêcher les futures lignes de palmarès de l’OL dès lors qu’elles se mettent à descendre d’un cran, faute d’un renouvellement judicieux des cadres qui va s’imposer dans les années à venir. Un renouvellement qui ne pourra que passer par la formation, l’inflation des salaires à venir ne sera pas suivi par l’OL, amateur d’équilibres comptables et qui n’aura aucune raison économique d’investir plus dans une pratique qui n’a pas d’économie médiatique en dehors des équipes nationales.

Ne pas rater celle-ci, les autres seront encore plus difficiles à obtenir.

Un risque que l’OL a dû identifier. C’est certainement pour cette raison qu’elles ne lâcheront pas cette finale de la WCL qui s’offre à elles. Ne pas rater l’écriture d’une ligne supplémentaire de palmarès qui, s’il ne connait pas de concurrence française, devrait en connaître une européenne. Des quatre grands championnats, l’Allemagne (champions du monde 2003 et 2007) a ralenti pour se mettre dans le rang. L’Angleterre (1/2 finalistes avec Man City et Chelsea) et l’Espagne (Finaliste avec le FC Barcelone) poussent. L’Italie redémarre, avec la Juventus quand United se lance dans l’histoire.

Le calcul est facile à faire. Pour concurrencer la performance lyonnaise, il faudra aligner au minimum une décennie de performances. En finales européennes et titres. Cela laisse de la marge pour garder toujours forte la marque OL au féminin.

On voit mal le Fc Barcelone renverser l’OL, avec pour argument principal sept clean-sheet dans ses derniers matches européens. On sait de par trop que l’homogénéité n’est pas la principale qualité du football féminin. Un argument qu’il faudra en plus mettre à la sauce lyonnaise. Une sacré performance à réaliser, même si Lyon gagne bien moins franchement en 2019 qu’elles ne le font habituellement, car ponctuellement, avec des différences d’un but (Chelsea, Lille, Fleury, PSG).

A l’opposé du match contre Chelsea, le pronostic est lyonnais à moins d’une contreperformance lyonnaise. Ecrite par un Barcelone sans état d’âme, profitant d’une mauvaise remontada masculine pour lancer le football féminin dans une Espagne demandeuse d’exploit, et se motivant en sachant, qu’elles savent défendre face à un OL qui s’impose sur la durée de la rencontre. De quoi les bloquer d’autant qu’Ada Hegerberg, puissance au centre, est bien moins Ballon d’Or cette saison qu’elle ne l’était la saison dernière.

Système de jeu adverse qui donne moins de ballons à l’avant-centre norvégienne, l’obligeant à un ratio d’efficacité supérieur.

William Commegrain Lesfeminines.fr