Alors que les Bleues ont commencé leurs premiers entraînements à Perros Guirec, les lyonnaises sont sur le pont, à continuer d’écrire l’histoire de leur domination. Une victoire (3-1) face au Losc lillois qui a fourni une belle prestation quand, de son côté, plusieurs joueuses lyonnaises semblaient fatiguées ou en perte de forme.

Un jeu lyonnais avec du déchet

Un match où le Ballon d’Or 2018, Ada Hegerberg a même marché sur le ballon au milieu de terrain, tombant d’elle-même, entre empressement d’agir et maitrise de la situation. Tapant le sol de dépit. Dans la même rencontre, on a vu Shanice Van de Sanden, championne d’Europe en titre, ne pas arriver à passer la seconde dans une tentative de débordement alors que Marine Dafeur, courageuse, mais qui n’est pas la plus rapide du championnat, l’a obligé à revenir sur son pied, bloquant le TGV néerlandais dans sa quasi-obligation de centrer.

L’expérience fait la différence

Au final, l’Olympique Lyonnais (3-1) l’emportera à l’expérience et sur la durée de la rencontre, marquant deux buts consécutivement (52′ et 53′) sur deux erreurs d’inattention exploitées au mieux par Amandine Henry sur coup franc, et Eugènie Le Sommer servant Van de Sanden, profitant d’une touche rapidement jouée pour faire la différence.

Une défense lilloise proche de l’exploit.

A (0-0) à la mi-temps, les lilloises avaient réussi un premier exploit de contenir les lyonnaises. Avec une défense serrée de Coutereels (15′), Nicoli, Polito (41′) et des arrêts d’Elisa Launay (10′, 15′, 19′, 25′, 43′) sur des tentatives de Marozsan, Henry, Hegerberg, Bronze. Elles défendaient mais s’essayaient à la construction, sachant que la perte de ballon trop rapide allait enclencher la marée lyonnaise. A ce jeu, Lina Boussaha, prêtée, a marqué des points et le PSG a dû se dire qu’elle serait mieux à Bougival, leur centre d’entraînement, qu’à l’extérieur.

Si Lyon est moins pressant ; sur la durée, les fenottes usent leurs adversaires. D’autant qu’un recadrage à la mi-temps ne fait de mal à personne. La force lyonnaise, moins prenante sur le rectangle vert, se trouve maintenant dans la certitude que le résultat terminera en leur faveur. Amandine Henry, s’exprimant ainsi au micro de France 4 : « Il suffit de mettre le premier but et après on va enclencher ».

C’est exactement ce qui va se passer. Une première faute inutile de Polito à la surface de réparation et l’expérience d’Amandine Henry (52′) choisit le tir à ras de terre, optant pour un mur qui va sauter. Puis dans l’instant, sachant que les joueuses « ont pris un coup sur la tête », Marozsan joue une touche immediate, à la manière du corner de Liverpool sur Barcelone. Eugènie Le Sommer s’engage, maitrise le tacle de la capitaine et internationale belge Coutereels pour déposer le ballon sur la tête de Van de Sanden, venue au premier poteau, assommer les lilloises (2-0, 53′).

Le risque d’une remontada

Aucun club ne peut se targuer d’avoir mis 3 buts à l’Olympique Lyonnais. La messe est dite, les filles de Reynald Pedros et le club de Jean-Michel Aulas, s’embarquent vers un doublé championnat-Coupe de France, retrouvent cette Coupe qu’elles avaient perdues en 2018 face au PSG et inscrivent le nom de l’OL pour la dixième fois (8+2) de l’Histoire de la Compétition. Largement devant Montpellier (3), PSG (2), Toulouse (1), Juvisy (1), Saint-Etienne (1).

Sauf que Lyon continue de montrer des faiblesses. Dès le changement habituel de la 60′, Kumagai (65′) supplée la galloise Fishlock, Marozsan laisse sa place à Selma Bacha (65′), et Ouleye Sarr bénéficie d’une superbe balle au centre pour finir dans un duel esseulée, garder la maitrise, pour crucifier l’allemande Weiss dans les buts. (2-1, 68′).

La situation n’est plus la même. Si l’OL n’a jamais encaissé trois buts, c’est moins vrai pour deux, même si c’est plus rare.

Le banc lillois demande du calme et de la sérénité, jouant sur le temps de disponible pour créer l’exploit et espérer les tirs au but. Voyant que le jeu lyonnais n’est pas de la qualité habituelle. Reynald Pedros commentant en fin de match, la partie de ses joueuses « On a manqué de disponibilité, de vitesse et de maitrise ».

Les jeunes joueuses du Nord, pourtant condamnées à la D2F, ne manqueront pas de bonnes intentions. A l’image de Lina Boussaha, au combat avec Griedge MBock, et de Ouleye Sarr, en pleine percussion face à la canadienne Buchannan.

Lyon aggrave le score sur une 3e faute d’inattention lilloise.

Il faudra une troisième faute d’inattention, commise sur le détail par Nicoli, pour que Maïka Vanderstichel, siffle un pénalty sur un accrochage avec Ada Hegerberg, très peu servie, qui pouvait enfin s’offrir une occasion. Wendie Renard (82′) joua d’expérience en se bloquant avant de taper. Elisa Launay perd la force de son appui et ne peut que regarder un ballon filer tranquillement dans ses filets.

A (3-1) la mission est impossible. Lyon remporte son objectif mais devra se poser des questions sur son contenu futur (18 mai) en finale de la Women’s Champions League à Budapest contre le FC Barcelone. Lille ne pourra que regretter la descente en D2F mais Lina Boussaha, prêtée par le PSG, pourra se dire qu’elle a pris une nouvelle dimension et Ouleye Sarr, souvent appelée par Corinne Diacre, est en droit aussi de penser que son passage chez les Bleues lui a donné une force mentale dans les duels, qu’elle n’avait pas prouvé auparavant.

Lyon gagnait sur le contenu, aujourd’hui gagne toujours mais en jouant sur les erreurs des autres. 

Dix titres pour l’OL. De l’espoir pour Lille si elles arrivent à conserver une belle ossature afin de jouer la montée. Et surtout, le sentiment du devoir accompli. Une fenêtre s’est ouverte pour l’exploit à (2-1), la force de Lyon n’est plus tant dans le jeu mais dans le fait d’arRiver à fermer cette opportunité, sans douter.

A l’image de sa 1/2 finale européenne retour contre Chelsea (2-1). Le football national et européen approche Lyon mais ne le décroche pas encore.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Au Stade Gaston Petit de Châteauroux.

CDF (Finale) : OL – Lille OSC 3-1 (0-0)

Arbitre : Maïka Vanderstichel.

Buts: Henry (52′), van de Sanden (53′), Renard (sp 83′) pour l’OL. Sarr (68′) pour le LOSC.

OL : Weiss – Bronze (Buchanan, 71′), Mbock, Renard (cap.), Majri – Henry, Fishlock (Kumagai, 66′), Marozsan (Bacha, 66′) – Van de Sanden, Hegerberg, Le Sommer. Entr : Reynald Pedros.

LOSC : Launay – Lernon, Coutereels (cap), Nicoli, Dafeur – Polito – Mansuy (Diaz, 60′), Demeyere, Boussaha (Boucly, 88′), Dufour (Baudouin, 88′) – Sarr. Entr : Rachel Saidi.