Les cadors attendus de ces deux demi-finales européennes que sont l’Olympique Lyonnais (2-1) et le FC Barcelona (0-1) ont remporté leurs rencontres sur des scores serrés.

L’Olympique Lyonnais se prépare à un combat pour le retour !

Cela avait déjà été le cas pour l’OL la saison dernière face à Manchester City (0-0 ; 1-0) en 2018. Bis répétita après une défaite 2017 à domicile (0-1) face aux mêmes couleurs, plus dissimulée car compensée par une victoire (1-3) en Angleterre réussie lors du match aller. En fait, il faut revenir en 2016 pour voir l’Olympique Lyonnais remporter largement leur 1/2 finale européenne avec un sévère (7-0) infligée au PSG après une victoire à l’extérieur (1-0).

L’Olympique Lyonnais, vainqueur des trois derniers titres européens 2016, 2017 et 2018 s’est donc toujours qualifié dans la difficulté depuis deux saisons en Women’s Champions League remportant d’ailleurs ses titres au combat. 2016 (1-1, 4 tab à 3), 2017 (0-0, 7 tab à 6), 2018 (4-1 après prolongation).

C’est une tradition anglaise que de subir pour mieux réagir. Donc rien de surprenant qu’il en soit potentiellement ainsi en 2019 après la remontée au score de Chelsea (72′) sur un superbe mouvement offensif, trouvée par Ji sur England, tout juste entrée (69′) qui remet de la tête à la jeune Cuthbert pour une 1/2 volée tentée aux abords de la surface qui finira au fond des filets lyonnais (2-1). Sarah Bouhaddi, ayant sauvé la marque lyonnaise auparavant par deux fois en sortant le pénalty de Kirby (45′) et la percée de la norvégienne Mjelde (48′), latérale transformée en percussion à la Lucy Bronze, ne pourra rien faire.

Chelsea butine quand elles sont dans les 30 mètres.

C’est dans ces trois actions que se situent la force anglaise. Des joueuses très dangereuses dès qu’elles approchent de la surface adverse par des dribbles courts et des mouvements d’horloge qui obligent les adversaires à des gestes « du bout de la chaussure ». Genre de situations, répétées, qui percent la plus solide des murailles, soit sur un duel, soit sur une faute qui entraîne le coup de sifflet salvateur désignant le point de pénalty.

Les anglais, en Coupe du monde de rugby avait remporté le titre mondial 2003 ainsi. En jouant avec leur première ligne, et en utilisant au maximum la règle du jeu.

L’OL a joué en baissant son niveau de jeu collectif.

L’Olympique Lyonnais a totalement maitrisé sa première période en étant dominatrice mais n’a pas réussi à renouveler plus que de raisons les débordements de Delphine Cascarino pour des centres en retrait. Je n’en ai compté que deux. Arme préférée des lyonnaises qui permet de trouver la puissance physique d’Ada Hegerberg. Lyon a donc construit ses actions offensives sur la même ligne de défense que ses adversaires, bien alignée avec deux lignes rapprochées de 4 et 5 milieux, ne s’embarrassant pas de fioritures quand le sang anglais chauffait de trop. Une grande balle devant pour souffler.

En fait la faiblesse de l’Olympique Lyonnais s’est matérialisée dans la seconde partie du jeu.

D’abord un (2-0) à la mi-temps qui les a endormi. Score idéal face à une équipe de D1F mais insuffisant à ce stade de la compétition européenne. Chelsea produisant son jeu vers l’avant dans ce second acte sans trouver la même qualité d’opposition de la part del’Olympique Lyonnais.

Les lyonnaises se sont transformées en joueuses et non plus en cette force d’équipe qui la rend imbattable. Elles ont donc reculé, ce qui diminue considérablement les qualités de jeu des féminines. A partir de là, les difficultés défensives de Marozsan Dzsenifer ont limité son impact et les faiblesses athlétiques et tactiques de Fishlock, intéressante dans un jeu de domination mais très faible à l’opposé (peu de récupération), ont rendu la tâche d’Amandine Henry très difficile au milieu.

Chelsea est monté d’un cran rendant la puissance d’Ada Hegerberg au même niveau de sa frustration que lors de l’Euro 2017 avec son équipe nationale. Beaucoup de volontés mais aucune opportunité offensive réelle pour une joueuse qui a besoin d’avoir des ballons dans la surface pour marquer. Il faut savoir descendre sur terre et écrire que le Ballon d’Or féminin 2018 est un Ballon d’Or féminin et qu’il n’a pas toutes les facettes de jeu d’un ballon d’Or masculin, comme un Ronaldo ou un Messi.

Une partie qui aura donné l’avantage à Lyon mais assez d’éléments positifs à Chelsea pour croire en ses chances dimanche prochain. L’Olympique Lyonnais aura bien signé quelques tentatives offensives comme celles d’Eugènie Le Sommer (57′), Cascarino (53′) mais l’allemande Berger (pourtant gardienne n°2 au PSG), normalement en difficulté sur les balles aériennes, aura bien fait son travail pour maintenir l’espoir de son équipe.

Chelsea a des raisons d’y croire au retour, l’Ol devra jouer une finale pour passer.

Chelsea, aiguisée car non qualifiée pour la prochaine WCL, ne manquera pas de remarquer qu’elles ont pris deux buts sur des faits de jeu. Le premier avec un csc de la suédoise Ericsson (27′ 1-0). Le second sur un corner direct de Marozsan, tout juste détourné par Amandine Henry (39′, 2-0).

Chelsea est en droit de croire à une qualification à moins que l’Olympique Lyonnais ne se transforme en équipe. Oubliant la série de trois à faire (Championnat, Coupe, Coupe d’Europe) mais en se concentrant sur le match à construire, avec le geste en plus à faire ensemble qui fait la victoire.

Sinon, les abeilles anglaises trouveront les espaces où s’insérer.

Retour le 28 avril, 15h00, en Angleterre.

William Commegrain Lesfeminines.fr

UEFA Women’s Champions League – Demi-finale aller
Dimanche 21 avril 2019 – 17h00
OLYMPIQUE LYONNAIS – CHELSEA WFC (ANG) : 2-1 (2-0)
Décines-Charpieu (Groupama Stadium)
Temps ensoleillé – Terrain excellent
Spectateurs : 22 911
Arbitres : Katalin Kulcsár (Hongrie) assistée de Katalin Török (Hongrie) et Katrin Rafalski (Allemagne). 4e arbitre : Riem Hussein (Allemagne)

1-0 Magdalena ERICSSON 27′ c.s.c. (Longe ouverture de Fishlock pour Cascarino côté droit qui effectue plusieurs passements de jambes dans la surface à droite puis adresse un centre tendu devant le but dévié du gauche au premier poteau par Ericsson qui trompe sa gardienne)
2-0 Amandine HENRY 38′ (Corner de Marozsan de la gauche vers la droite effleuré par Henry au premier poteau qui le dévie vers le petit filet opposé)
2-1 Erin CUTHBERT 72′ (Ji So-yun adresse un ballon par dessus la défense dans l’axe pour la tête de England dans la surface qui remet en retrait sur Cuthbert qui place une demi-volée de l’extérieur du gauche qui va se loger dans le petit filet gauche de Bouhaddi)

NB. Penalty frappé par Kirby légèrement sur la droite de Bouhaddi qui repousse la tentative (45+1′)

Aucun avertissement

Lyon : 16-Sarah Bouhadd ; 2-Lucia Bronze, 29-Griedge Mbock Bathy Nka, 3-Wendie Renard (cap.), 4-Selma Bacha ; 10-Dzsenifer Marozsan, 6-Amandine Henry, 24-Jessica Fishlock (5-Saki Kumagai 81′) ; 20-Delphine Cascarino (7-Amel Majri 83′), 14-Ada Hegerberg, 9-Eugénie Le Sommer. Entr.: Reynald Pedros
Non utilisées : 1-Lisa Weiss, 11-Shanice van de Sanden, 21-Kadeisha Buchanan, 25-Soleda Florencia Jaimes, 26-Carolin Simon

Chelsea : 30-Ann-Kathrin Berger ; 18-Maren Mjelde, 4-Millie Bright, 16-Magdalena Ericsson, 20-Jonna Andersson ; 22-Erin Cuthbert, 5-Sophie Ingle, 10-Ji So-yun (24-Drew Spence 90+2′), 8-Karen Carney (cap.) ; 14-Francesca Kirby (15-Bethany England 69′), 23-Ramona Bachmann (17-Adelina Engman 78′). Entr.: Emma Hayes
Non utilisées : 1-Hedvig Lindahl, 2-Maria Thorisdottir, 3-Hannah Blundell, 7-Jessica Carter