Un jeu totalement opposé culturellement. Voilà une 1/2 finale qui va se jouer entre deux pays à la culture du football totalement opposée. L’Allemagne a toujours remporté ses titres en jouant de sa puissance. C’est culturel et on la retrouve dans de nombreux pans de leurs actions, par exemple en économie internationale où elle arrive à suivre le train d’enfer des exportations chinoises, numéro 2 mondiale pour certaines années prendre la plus haute marche du podium.

L’Espagne joue au football comme elle pourrait danser un tango. Enivrante, sensuelle. Un coup elle se donne, le pas suivant elle se retire. Dans la plus parfaite expression du « tiki-taka ». Ce jeu de passes issus des « toros » d’entraînements imposant une passe en arrière quand quasiment l’offrande pourrait se faire. Pour mieux repartir, nous languir de ce but révélateur. Et soudain, la foudre fait son irruption. L’action accélère, crée la déstabilisation, pour tout emporter. Comme dans ces moments de vies, où la passion emporte les âmes. Une cavalcade vers le moment sublime. Le but pour la victoire.

Messi met des buts incroyables. Il ne tire pas mais il vise. Son premier but face à Manchester City en quart retour de la Champion’s league montre, caméra opposé, qu’il cherche les dix centimètres que Claudio Bravo, le gardien adverse, n’atteindra pas. Un premier but qui en donnera quatre (4-1 dont un triplé) pour une 1/2 finale européenne.

Le Fc Barcelona au féminin n’a pas ce genre de talent. Sinon, nul doute qu’elles reprendraient la Coupe d’Europe féminine à l’Olympique Lyonnais.

Le Bayern de Munich, à son niveau en terminant sur une 1/2 finale européenne.

Pour autant elles possèdent assez de qualités pour se qualifier en finale de la Women’s Champions League 2019 en prenant le meilleur sur le Bayern de Munich qui atteint le stade des 1/2 finale européenne pour la première fois. Un Bayern moins renommé que son homologue masculin.

Le club bavarois, fort de deux titres de Bundesliga pris à Wolfsburg en 2015 et 2016, est redescendu d’un cran dans le championnat allemand. Le Bayern München est dans une phase difficile. Il y a un mois, elles avaient le même nombre de points que Wolfsburg, mais étaient secondes à cause de la différence de buts. Après, dans un match à domicile, elles n’ont pas su maîtriser Essen (résultat 2-2) et dans le match anticipé contre SC Sand ce mercredi elles ont aussi seulement fait score nul 1-1. Quatre jours avant la fin du championnat le rêve d’être champion est presque parti en fumée. Deux résultats qui laissent le champ libre à Wolfsburg pour un 3e titre consécutif (+4 pts) et le 5e de son histoire.

Il est connu depuis longtemps que l’entraîneur actuel, Thomas Wörle, va quitter le club à la fin de la saison. La gardienne autrichienne Manuela Zinsberger, internationale autrichienne, qui a été « entre les poteaux » parce que Laura Benkarth, internationale allemande était longtemps blessée, va probablement aussi quitter le Bayern. En plus, il y a deux jours un journal de Munich a indiqué que l’internationale Sara Däbritz jouera pour le PSG la saison prochaine.

Ayant été bien servi dans cette coupe d’Europe avec un 1/4 les opposant au Slavia Prague, gagné à la surprise générale seulement au retour et donc sur le bout des pieds, (1-1 ; 1-5) ; le Bayern ne peut compter que sur « son moral » pour espérer aller en finale à Budapest face au FC Barcelone de Lieke Martens, meilleure joueuse FIFA 2017. Accompagné de la célèbre maxime, « avec le football, on ne se sait jamais ! ».

Le FC Barcelone, dont la progression l’amène à postuler à la finale européenne. 

De son côté, les barcelonaises vivent un championnat plus serré. Elle sont passées devant l’Atletico Madrid avec un match en avance, au bénéfice du goal average (75 points pour les deux). Les deux équipes dominent cette Liga, sont déjà qualifiées pour la Women’s Champions League 2019, fortes de 20 points de différence les séparant du 3e.

Après des 1/4 (2014, 2016, 2018) et 1/2 européens (2017), quasi exclusivement face aux françaises du PSG (2) et de l’OL (1), les barcelonaises ont acquis l’expérience qui en font un finaliste européen. Challenger du mieux, si l’Ol se qualifie. A égalité avec Chelsea si ce sont les anglaises qui réalisent l’exploit d’éliminer les lyonnaises en 1/2.

Avec des joueuses qui ont un bagage international conséquente, l’équipe catalane s’est construite autour des internationales espagnoles en sachant intégrer des profils européens de niveau international, ce qui a graduellement élevé son niveau, pour présenter une courbe ascendante proche des graphiques boursiers. Je monte, un accroc et je remonte.

Des internationales étrangères qui ont toutes un caractère offensif. Lieke Martens (PB), joueuse au talent d’un Messi sous courant alternatif, Kheira Hamraoui l’internationale française qui pourrait demander la nationalité espagnole tellement son esprit méditerranéen s’accorde avec la vie magnifique barcelonaise. Natasha Andonova (Macédoine) et Andressa Alves (Brésil) qui ont joué au PSG et Montpellier. Toni Duggan, l’anglaise qui viendra jouer le Mondial en France.

Elles devraient l’emporter sur le Bayern, à égalité au niveau des internationales, mais moins bien servi en moral. Battues sévèrement (0-4) en 1/2 finale de la Coupe d’Allemagne, distancé en championnat. Avec un coach et des joueuses clés partantes, la balance est espagnole.

Mais souvent dans de telles situations force et énergie se libèrent pour produire une grande performance.

William Commegrain Lesfeminines.fr avec Gerd Weidemann.

  • 1/2 finale aller – 21/04 – 17 h : Bayern de Munich – FC Barcelona
  • 1/2 finale aller – 21/04 – 18 h : Olympique Lyonnais – Chelsea Ladies.

Retour :

  • 1/2 finale retour – 28/04 – 12h : FC Barcelona – Bayern de Munich
  • 1/2 finale retour – 28/04 – 15h : Chelsea Ladies – Olympique Lyonnais.