Il y a des stages qui posent des questions. Comme celui du Brésil qui a rendu l’âme face à l’Ecosse (1-0) après une première défaite contre l’Espagne (2-1). Il y a celui des Tricolores de Corinne Diacre (21 matches, 15V, 3N, 3D) qui vient de voir se rajouter deux matches pour deux très belles victoires.

CONFIRMER ET AFFIRMER

Si la première face au Japon, vice-championne du Monde 2015 après avoir été championne du Monde en 2011 (7e) a été une totale domination dans le jeu (3-1), celui contre les danoises s’est construite comme une équipe aime à les gagner.

Un début correct sans être princier avec un premier but de Delphine Cascarino qui marque en coin pour son deuxième but en Bleu (1-0, 31′). Puis, toujours cette force de plus en plus prégnante tirée des vestiaires. La fameuse pause de 15 minutes dont les féminines tire souvent le plus grand bien. Un retour en trombe avec un doublé de la jeune lyonnaise dès les premières minutes du second acte (47′, 2-0), qui concoure pour une solution de titulaire au mois de Juin.

Deux buts qui lancent la France dans la confirmation de la prestation japonaise. Une confirmation qui provient d’une jeune joueuse de 22 ans, fêtant sa 11e sélection et cherchant à prouver son efficacité offensive (1 seul but), certainement demandée par Corinne Diacre dans ses discussions privées avec ses joueuses. On trouve là certainement une des nouvelles qualités des Bleues. Les jeunes joueuses (Cascarino, Gauvin, Bilbault, Tounkara) sont à l’écoute du niveau demandé et font les efforts pour le prouver.

Dans le quart d’heure suivant, les danoises de Pernille Harder et Nadia Dadim vont subir la trombe française avec une réalisation de Griedge MBock (54′, 3-0) qui impose le but alors que la balle lui revient d’un poteau d’Amandine Henry et Valérie Gauvin, très présente dans son combat devant, termine le résultat (4-0, 66′) d’un superbe tir qu’elle va chercher en solo et mettre au fond.

Un match a sens unique où la coach a changé six joueuses dans le courant du jeu -ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant – « sans que le contenu soit changé » dira-t-elle au micro de W9 après avoir mis trois nouvelles titulaires. Aissatou Tounkara à la place de Wendie Renard, Charlotte Bilbault pour faire se reposer Elise Bussaglia (33 ans), auteure d’une superbe prestation contre le Japon, et Delphine Cascarino pour remplacer Kadidiatou Diani, actrice de l’impact des Bleues face aux Nadeshikos.

Au bilan de ce match, on voit que les Bleues, nouvelle donne, sont nettement au-dessus de l’investissement lié à un match amical et se sont déjà mis en configuration Coupe du Monde. Cela crée une réelle différence face aux adversaires qui les emporte à « la limite du ridicule ». Jamais une occasion ou un tir, voire une présence significative dans le camp des Bleues. On doit s’attendre à une autre opposition au Mondial.

LA FRANCE, déjà dans son habit du MONDIAL 2019, s’impose aux autres

S’il faut saluer cette superbe performance, notamment en contenu, inimaginable quand on a en mémoire les premiers matches des Bleues -ère de Corinne Diacre – contre le Chili et l’Angleterre (2017), il convient aussi de ne pas être dupe des contraintes françaises. Avoir des stades à remplir comme organisateur de la Coupe du Monde et « charmer » les médias et le public qui commencent à poindre du nez pour embrayer sur une médiatisation nécessaire. Rien de plus normal, et on peut penser que Corinne Diacre a tenu compte de cette particularité, notamment après le contenu contre l’Allemagne (0-1) et l’Uruguay (6-0). Des prestations loin de ce que les Bleues ont proposé pour ces deux derniers matches avant la liste définitive qui sera communiquée sur TF1 mi-mai.

Pour autant, la France a de nouvelles armes et c’est tant mieux. Elle a pour elle de marquer des buts (et surtout plus d’un) par toutes ses joueuses quand auparavant elle était de par trop en Eugènie Le Sommer dépendance (1 but quasiment à chaque match). Elle a aussi une superbe dynamique de groupe qui transforme les attaquantes en première défenseuse. Dans le football féminin, cela gêne plus d’une équipe internationale.

LA FRANCE en finale si les adversaires ne s’améliorent pas

Donc, à moins d’avoir des Bleues largement au-dessus des autres et alors le titre Mondial ne peut s’échapper aux Tricolores après une victoire sur les USA (3-1), Canada (1-0), Australie (2-0), Brésil (3-1), Japon (2-0), et consoeurs, fortes de 8 victoires sur 9 matches disputés pour une seule défaite contre l’Allemagne (0-1) ; ou alors, il faut savoir attendre de voir le niveau qui sera celui des adversaires dans deux mois.

Pour l’instant, les Bleues et les médias sont dans la première option. Noël Le Graet parle de finale quand le carré était l’objectif en 2018. Et Corinne Diacre le rejoint, s’exprimant ainsi sur le journal l’Equipe, pour le poste de Geyoro (PSG) qu’elle voit en réserve du poste de Gaetane Thiney : « Tout à fait. Je sais qu’elle peut jouer six aussi, donc ça me fait deux cordes à mon arc. Et puis Gaëtane, à 32 ans, elle ne pourra pas faire les sept matches (rires) »

Sept matches. Le nombre pour atteindre la finale mondiale le 7 juillet au Groupama Stadium de Lyon. Visiblement, les deux ont le regard sur le même objectif.

Aux premiers tours, la France s’opposera à la Corée du Sud, Norvège et Nigéria.

William Commegrain Lesfeminines.fr

La fiche technique :

Match de préparation à la Coupe du Monde 2019
Lundi 8 avril 2019 – 21h00
FRANCE – DANEMARK : 4-0 (1-0)
Strasbourg (Stade de la Meinau)
Temps couvert (11°C) – Terrain excellent
Spectateurs : 15 874
Arbitres : Ivana Martincic (Croatie) assistée de Maja Petravic (Croatie) et Ivona Pejic (Croatie). 4e arbitre : Victoria Beyer (France)

Buts :
1-0 Delphine CASCARINO 31′ (Longue ouverture de 40 m de Mbock pour Cascarino côté droit dans la surface qui élimine Veje dans son enchaînement et place une frappe croisée du droit dans le petit filet extérieur)
2-0 Delphine CASCARINO 47′ (Première frappe de Le Sommer contrée qui revient sur Cascarino légèrement excentrée à droite qui contrôle du droit à 22 m et enchaîne par une frappe tendue du droit qui va se loger au ras du montant gauche)
3-0 Griedge MBOCK BATHY NKA 54′ (Corner de Thiney frappé rentrant effleuré par Abel, Henry reprend au second poteau mais le poteau renvoie dans l’axe sur Mbock à 6 m qui place une reprise en demi-volée du droit en force)
4-0 Valérie GAUVIN 66′ (Thiney trouve Gauvin de la surface qui contrôle de la tête, résiste au duel avec Ballisager et place une demi-volée du droit croisée sous la barre de Abel)

Avertissement : Amandine Henry 45+1′ pour la France

France : 16-Sarah Bouhaddi ; 4-Marion Torrent (2-Eve Périsset 58′), 19-Griedge Mbock Bathy Nka, 12-Aïssatou Tounkara, 7-Amel Majri (22-Sakina Karchaoui 76′) ; 6-Amandine Henry (cap.) (15-Elise Bussaglia 67′), 14-Charlotte Bilbault ; 8-Delphine Cascarino (11-Emelyne Laurent 67′), 17-Gaëtane Thiney (23-Onema Grace Geyoro 76′), 9-Eugénie Le Sommer (18-Viviane Asseyi 57′) ; 13-Valérie Gauvin. Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand, 3-Wendie Renard, 5-Julie Debever, 10-Kheira Hamraoui, 20-Kadidiatou Diani

Danemark : 1-Katrine Abel ; 8-Theresa Nielsen, 4-Rikke Sevecke, 19-Stine Ballisager, 11-Katrine Veje ; 15-Frederikke Thøgersen (21-Mille Gejl 73′), 7-Sanne Troelsgaard (6-Nanna Christiansen 73′), 13-Sofie Junge-Pedersen, 14-Nicoline Sørensen ; 9-Nadia Nadim (20-Signe Bruun 81′), 10-Pernille Harder (cap.). Entr.: Lars Søndergaard
Non utilisées : 16-Line Johansen, 2-Luna Gevitz, 17-Julie Tavlo-Petersson, 18-Sara Holmgaard