Les parisiennes, en grand partie renouvelée après la rencontre européenne perdue sur le fil face à Chelsea, se sont confrontées à une équipe de Rodez, 12è et dernière du classement de la D1F, qui a joué son va-tout avec cran mais pénalisée par des moyens limités.

Olivier Echouafni avaient décidé de faire souffler une grande partie de ses titulaires et de donner du temps de jeu à celles qui en manquaient. Ainsi on voyait sur le banc Eve Perisset, Kadidiatou Diani, Marie Antoinette Katoto, et Ashley Lawrence et Formiga dans les tribunes. Inévitablement le jeu parisien a manqué de cohésion, avec des joueuses qui avaient l’habitude d’entrer individuellement mais en défaut de jouer ensemble quand le plus grand nombre était aligné au même moment.

Olivier Echouafni le précisait en zone mixte : « j’étais obligé de faire souffler celles qui avaient joué face à Chelsea avec la volonté de donner du temps de jeu à certaines ». Il leur a fallu 45 minutes pour commencer à s’imposer, en ayant le bonheur de mener (2-0) sur des coups de pieds arrêtées. Le point positif retenu par le coach parisien, une oreille aux questions ; l’autre au plaisir de constater que l’Ol avait été mis en difficulté face à Fleury. « Cela ne change rien, il faudra gagner là-bas », mais le sourire en coin à l’idée de penser comment cela allait être géré dans le Rhône.

Wang Shuang au service de ses partenaires

Rodez n’en demandait pas tant et fort d’une Laurie Cance, justement cherchée et servie à chaque récupération -nombreuses- de Rodez, impulsait un jeu aveyronnais à qui il n’a manqué que des solutions de vitesse ou de présence pour inquiéter Kiedrzynek, tranquille dans ses buts, hormis un tir de Lemaître qui a frôlé son poteau gauche (16′). quand ses coéquipières l’étaient bien moins, bousculées par les aveyronnaises. Tous les seconds ballons semblent appartenir à l’équipe visiteuse. Sabrina Viguier, en zone mixte, confirmant « la bonne première mi-temps de ses joueuses », bien concentrées dans l’aspect défensif. Plus en difficulté sur le plan offensif, Kiedrzynek n’aura eu qu’un tir cadré à stopper de Flavie Lemaître (50′).

Cependant, il sera dit qu’une équipe qui ne dispose pas de potentiels dans chaque ligne ne pourra pas inquiéter une autre plus forte, autrement qu’en lui posant des problèmes dans le jeu. Ainsi, les parisiennes enfileront des perles (3-0) sans qu’on puisse les attribuer à une domination. Tout simplement, en profitant des limites adverses et de la confiance des féminines du PSG.

Rodez, toujours en difficulté sur les corners, encaissera le premier but sur un corner de Wang Shuang, repoussé par Garcia plein centre et qui profitera à Grace Geyoro (4′), « en pleine confiance » sur ce coup nous confirmera-t-elle après le match, pour aligner sans adversaire un tir contrôlé à l’orée de la surface.

(1-0) si tôt, le football semble choisir son camp. La confirmation arrivera à la fin de la première mi-temps pour voir Irène Paredes, augmenter la marque sur un second corner à la rémoise. Le pied gauche de Wang Shuang, auteure d’une seconde passe décisive, trouvera la tête de la capitaine de la sélection espagnole et parisienne pour cet après-midi, pour un (2-0, 45′ +1) d’école. Efficacité, efficacité.

Les aveyronnaises rentrent aux vestiaires la tête basse. Difficile de faire autrement. Un jeu présent, « un plan de jeu que les joueuses connaissent et qu’elles ont envie d’appliquer. La coach aveyronnaise mettant en valeur l’état d’esprit de son groupe. Impeccable et qui jouera le maintien car arithmétiquement, il est jouable ».

Une seconde mi-temps où la présence de Rodez est moins prononcé quand Paris montre un meilleur niveau

Visiblement, Rodez continue avec des intentions plus prononcées et cherche moins la passe pour tenter plus des tirs (47′) par Laurie Cance et Flavie Lemaître (50′). Mais le football était parisien dans un Jean Bouin clairsemé. Les parisiennes prendront les mêmes initiatives, avec plus de bonheur.

Le score prendra toute sa dimension lorsque Nadia Nadim profitera d’une erreur défensive de sa vis-à-vis pour voir son tir croisé trouver les filets aveyronnais (3-0, 55′). Dans les minutes qui suivront, ce sera Bruun qui trouvera la transversale de Garcia.

A (3-0), après « 12 heures de bus » nous dira Olivier Echouafni, les visiteuses sont moins pressantes. Paris, servi par le score, plus serein terminera le match sur cette réalité en sachant que Nadia Nadim aura une nouvelle occasion de marquer …. sur un corner. Encore un coup de pied arrêté … de Wang Shuang ! Une tête qui finira extérieur sans marquage.

Au bilan, un PSG aura eu du mal à s’imposer dans le jeu face à Rodez mais trouvera la faille avec ses internationales et en jouant sur les limites défensives de Rodez à qui il a manqué de la puissance et de la vitesse devant, pour mieux exploiter les nombreux deuxièmes ballons qu’elles se seront procurées. Elles ne venaient pas chercher les trois points mais plutôt une confirmation pour les trois matches qui les attendent. En gagner trois (Montpellier, Metz, Dijon) pourquoi pas, d’autant qu’on ne comprend pas l’importance de la sanction de Laurie Cance (7 matches) qui a dû peser sur la performance aveyronnaise dans cette saison de D1F, quand on voit son impact dans le jeu de son équipe.

Paris prend 3 points essentiels, d’autant que Lyon est mis en échec à Fleury (1-1). Ce qui fera dire à Olivier Echouafni quand on l’interrogera sur d’éventuels renforts, .. « les joueuses lyonnaises veulent venir à Paris ».

De quoi pimenter le prochain match de championnat entre l’Ol et le PSG, prévu le 13 avril. Une course au titre. Avec du piment. A voir dans les semaines à venir.

William Commegrain lesfeminines.fr