L’Olympique Lyonnais est venu chercher 3 points à Charlety qu’elles ont pris avec un contenu puissant en début de rencontre pour diminuer avec le temps, laissant le Paris Fc reprendre espoir (1-2) mais faire la différence (1-4) à neuf sur des erreurs parisiennes.

Ce constat amène à se poser la question. Est-il possible de ne pas commettre d’erreurs face à l’OL au féminin ?

Sandrine Soubeyrand, la coach parisienne au record de sélections internationales français a répondu par la négative en zone mixte. Pour elle, pas de doute, face « à la meilleure équipe du monde (..) » son équipe ne pouvait pas faire mieux, ou plutôt, « elle a fait ce qu’elle attendait qu’elle puisse faire ».

Le match : une différence qui manque d’oppositions

Si dans les 30 premières minutes, le Paris FC a perdu un nombre de balles incroyables en première intention, n’y voyez pas autre chose que la présence lyonnaise, très rapidement sur la porteuse de ballons, sans solution pour trouver une partenaire parisienne. A mon avis, impressionnée par la présence lyonnaise qui « se balade » sur le terrain parisien. Il faut dire que Delphine Cascarino avait fait très mal dès la 2e minute de jeu. Une superbe percée qui prendra de vitesse l’expérimentée Julie Soyer -peut-être trop- face aux 21 ans de la lyonnaise (0-1, 2′), servie par la galloise Jessica Fisslock, dominatrice quand l’OL domine, mais bien plus fragile quand elle subit.

Ce qui sera le cas dans les quinze premières minutes de la seconde mi-temps. Les parisiennes, peut-être par la grâce de ce pénalty justement accordé par l’arbitre sur une sortie hasardeuse de Sarah Bouhaddi et un plongeon facétieux de Marina Makenza, ont le ballon aux pieds. Elles tiennent au duel face aux les lyonnaises, crochètent quand les championnes d’Europe viennent les chercher, jouent devant – à l’opposé de la première mi-temps faite de balles en retrait- et trouvent des contres bien lancées par celle qui sera à la baguette parisienne, Gaetane Thiney, excellente en relayeuse, animatrice et défenseur.

Mais ces mouvements n’auront rien de la qualité qu’auront vu les 727 spectateurs de Charlety lorsque l’Olympique Lyonnais aggravera le score à la 33′ (0-2). Un superbe mouvement à droite fait de talonnades en une touche de balles, pour passer par cinq joueuses différentes, à gauche dans les pieds d’Amel Majri, sans qu’aucune parisienne n’ait pu bouger le moindre cil. La meilleure joueuse lyonnaise 2018 (Lion d’Or) sera la passeuse idéale pour Ada Hegerberg, Ballon d’Or 2018 faut-il le rappeler, très présente dans les tirs qu’elle produira cadré. La norvégienne -sans Norvège-  ne se pose pas de question et finit ce travail de maestro par une demi-volée vainqueur. Un superbe but pour un superbe mouvement.

A la mi-temps, (1-2), tout est possible même si l’Olympique Lyonnais est en face. Paris montre sa présence. 20 minutes pas plus. C’est suffisant pour y croire. Sauf que face à l’OL, peu de joueuses ont le coffre physique, mental et tactique pour ne pas faire d’erreurs. C’est ce qui arrivera à la jeune camerounaise Abam, courageuse mais sans possibilité face à une Renard impériale, avec un csc « casquette », poussée par Griedge MBock pour la mettre -plat du pied déchiré- au fond de ses propres filets (1-3, 63′). La différence sera encore plus conséquente avec un 4e but d’Amel Majri sur une défense à améliorer de Pimentel, surprise par l’internationale française (1-4).

Bilan : l’Olympique Lyonnais entre moyen et excellent

Au final, on aura vu une équipe parisienne correcte face à un Olympique lyonnais supérieur sans être impérial. Au Paris Fc, Gaetane Thiney a été au four et au moulin, Clara Mateo a joué de sa vitesse et de son jeu vers l’avant, Sallstrom a manqué de souffle, Estelle Cascarino et Quinn ont été très correcte au centre de la défense.

A l’Olympique Lyonnais, Wendie Renard et Griedge MBock lisent à la perfection les initiatives adverses. Jessica Fisslock est bien meilleure quand l’OL domine que lorsque les lyonnaises n’ont plus le ballon. Amandine Henry joue en 10 sur le côté droit en duo avec Dzsenifer Marozsan. Ada Hegerberg a été excellente en appui et très déterminée dans ses tirs. Delphine Cascarino est redoutable en pleine vitesse quand à Amel Majri, elle a un pied gauche qui est un cerveau. Sarah Bouhaddi a commis une erreur et comme d’habitude, est très sûre d’elle dans toutes ses prises de balle.

Le match n’a pas été d’une grande qualité. Les meilleures sont venues, elles ont joué, elles ont gagné. Leurs adversaires ont fait avec. Une défaite lourde en score sans qu’elles puissent faire autrement. C’était l’OL. Peut-être, trop présent dans leur esprit. C’est une des forces de l’OL, de « s’imposer » quasiment avant le match.

William Commegrain lesfeminines.fr

Reynald Pedros : « Cela a été un match difficile. Quand on joue Samedi et mercredi, dans cette période là, c’est toujours difficile. Content de récupérer notre fauteuil de leader et ce qui a été fait. On redoutait des blessures, c’est ce qui est arrivé en fin de match. On espère que cela ne sera pas grave. Satisfait de la prestation et de la débauche d’énergie. L’essentiel a été fait. On a des situations où on se met en danger tout seul, comme contre Lille. On a plutôt bien réagi. C’est bien. Ce qui est intéressant, c’est notre entame de match. On a marqué très tôt (2′). Cela nous a guidé sur notre mi-temps. En début de 2e, cela a été plus difficile. On a su mettre ce 3e, cela nous a rendu la tâche plus facile.

Je sais qu’en Ligue des Champions, elle y sera la rigueur. On aura pas besoin d’aller la chercher. Sur les changements. On a plus ou moins un onze type. Ensuite avec les blessures, la période, on s’adapte et on essaye de faire jouer les filles qui ont moins joué. Mais les objectifs, on les gagnera avec tout l’effectif. On met un superbe deuxième but, les automatismes sont là car elles se connaissent. On va voir avec la trêve internationale comment les filles vont revenir. On va arriver après le match de Grenoble sur une période intensive avec beaucoup de gros matches. Les filles seront prêtes de toute manière. Ce qu’il faut c’est qu’il n’y ait pas de blessées. Wolfsburg sera une équipe hyper compétitive, on le sait. Sur deux matches, il y aura moins de surprise que sur une finale. Ce sera à nous de bien négocier les deux matches pour continuer l’aventure mais ce sera deux matches très difficiles.  »

Sandrine Soubeyrand : « Je ne suis pas frustrée. La prestation est celle au quelle on s’était préparée. ce qui est frustrant c’est de le prendre à la première minute de jeu. Cela nous met en difficulté. Je suis satisfaite du comportement des joueuses. Nous sommes tombés face à une équipe qui est la meilleure équipe du monde. Elles ont fait ce qu’elles avaient à faire. Le résultat n’est pas satisfaisant mais il n’y a pas beaucoup d’équipes qui ont pris des points face à Lyon. C’est surtout le 3e but qui est amer. Cela nous coupe dans notre élan, à (2-1) on ne s’est pas spécialement procuré d’occasions mais en s’appliquant dans la dernière passe on aurait pu aller plus dans la zone de finition. Mes joueuses ont fait ce qu’elles devaient faire. J’ai quand même lancé deux joueuses de moins de 19 ans en fin de match. En face, je n’en ai pas vu. Il n’y a que des internationales en face, la meilleure attaquante du monde (Ada), Marozsan. Elles ont marqué quatre buts mais mes joueuses ont rivalisé. Je ne suis pas déçu. On n’a pas à rougir de la défaite, on a fait une prestation collective convaincante. »