Une telle course, on la vit rarement. La photo de Patrick Vielcanet explique pourquoi le sport est sport. Emotion ! Au final, il doit rester l’émotion. Cette joueuse qui explose de sensations, c’est celle qui s’est présentée pour tirer le dernier tir au but de son équipe, en sachant que si elle marque, elle donne la victoire et la qualification à son équipe. A toute son équipe. A celle qui s’est battue à chaque instant pour ne pas encaisser de buts, à celle qui s’est interposée devant Dijon en D1F, à elle et aux autres qui ont chuté, dans une passe, une course. Imparfaite. Humaine.

Cette fille court car elle a pu penser qu’elle allait rater. Que la gardienne allait détourner. Que tout serait à recommencer. Que le souffle de la défaite pouvait s’immiscer. Elle court car elle a réussi à passer ce doute, cette question qu’elle a évacué. Elle court pour aller vers les autres. C’est fini. La pression peut se libérer. Le travail est fait. Incroyable, le travail est réussi. Le Graal est atteint. Se battre et atteindre quand tant de fois, en D2F, on peut se battre sans rien. 

L’émotion est née. L’idéal est là, le bonheur de l’instant. Devant 300 personnes mais ils sont des millions dans son coeur. Cette photo est tout bonnement une superbe photo de sport. Elle montre l’émotion. 

William Commegrain

Voilà les mots de Raphaël Gomez, supporter dans l’âme de Grenoble qui a interviewé Nicolas Bach, le coach de Grenoble.

« Une qualification atteinte avec du suspense, 5 tirs au à 4, au bout d’une séance de tirs au but qui les ont emmené vers les 1 /2 finale de la Coupe de France Féminine 2019.

Les Grenobloises n’étaient pas venues faire de la figuration à Dijon, elles voulaient créer l’exploit, celui de se qualifier. Pour la première fois de l’histoire du club, au sein de la section féminine, elles ont réussi cet exploit en venant à bout des Dijonnaises. Nous avons contacté le coach Nicolas Bach, sur son ressenti sur le match et séance de tir au but et surtout pour savoir ce que l’on ressent après un tel exploit. Déjà la saison dernière, le GF38 s’était imposé sur les terres dijonnaises en 32e de finale de la coupe de France, avec une victoire 2 à 0. Certes, Dijon FC, évoluait en D2F, mais déjà une équipe très solide et difficile à jouer. Celle d’aujourd’hui, avec des internationales françaises, était beaucoup plus dure à déstabiliser.

Les féminines : « Quels ont été vos mots, dans le vestiaire, avant la rencontre ? »

N .B : « Les mots ont été simple, il s’agissait de faire un exploit et de proposer un match, qui pourrait nous permettre de le gagner. C’est donc dans le dépassement de soi, qu’il fallait accès le discours et c’est ce qu’on fait les filles. »

Les féminines : « Au vue de la rencontre, plus vous approchiez de la fin du match, vous gardiez l’espoir de vous qualifier au tir au but ? »

N.B : « On avait aussi un plan de jeu pour aller marquer des buts. Donc il ne s’agissait pas que d’attendre les tirs au but, mais évidemment que la priorité était de ne pas prendre de but. »

Les féminines : « Est-ce que vous avez appliqué le même choix que contre Avignon, c’est-à-dire les filles qui se sentaient pour tirer ? »

N.B : «Oui pour les tirs au but c’était à celle qui devait se sentir, mais il y avait plus de stress qu’à  Avignon. »

Grenoble-GF38 Photo Patrick Vielcanet

Les féminines : «  Historiquement parlant, le GF38 (section féminine) et vous-même, c’est la première fois que vous atteignez les demi-finales de la coupe de France, comment ressentez vous cet évènement ? »

N.B : « Tout d’abord, comme un exploit auquel on ne s’attendait pas forcément, et pour lequel on a beaucoup travaillé donc on profite des émotions du moment. J’espère que cela donnera aussi un joli coup de projecteur au club à l’équipe et aux filles. »

Les féminines : «Maintenant la qualification en poche, y a-t-il une équipe en particulier que vous aimeriez jouer ? (une petite porte vers la finale)hihi. »

N.B : « Comme tout le monde,  je pense que l’on veut éviter Lyon et pour nous, vu le parcours essayer de faire une fête à domicile serait déjà super. Donc recevoir maintenant et tirage sont aléatoires, on a eu notre lot de réussite cette année. Même, si Dijon n’était pas un super tirage pour nous, d’autant plus qu’ils étaient à l’extérieur.

Les féminines : « Si le tirage est favorable à Grenoble, un match au stade des Alpes serait il le bienvenue, au vue de la coupe du monde qui arrive en Juin ? »

N.B : « Oui je pense que tout le monde aimerait faire une belle fête au stade des Alpes.  Après il y a des priorités d’équipes et des contraintes auxquelles il faut aussi penser, mais je pense que tout le monde essaiera  de faire que cela soit possible. »

Les féminines : «Qu’elles ont été les réactions du club, en apprenant la qualification, envers le groupe et vous-même ? Et compte t’il faire quelque chose, pour les demi-finales, en cas de match à domicile ? 

N.B : « Cette réaction est évidemment très joyeuse de l’ensemble du club. De nos deux présidents, en passant par tous les éducateurs, ainsi que des joueurs de l’équipe une (D2), qui ont suivi cela donc on est très fière d’offrir cette mise en lumière à l’ensemble du club. On espère poursuivre la dynamique, également en championnat, dès ce weekend contre Marseille et pourquoi pas encore en coupe en attendant le tirage. »

Raphaël Gomez pour lesfeminines.fr