Un Paris Saint Germain, éliminé sur un score serré (1-0, 60′) ne pourra pas toujours compter sur une aussi importante inefficacité lyonnaise. Les deux équipes peuvent repartir du Groupama Stadium avec ces deux interrogations. L’OL à se demander comment il peut-être possible de manquer autant d’occasions ? Le Paris Saint Germain -qui a pris l’eau dans les vingt premières minutes- en n’arrivant pas à lire les jeux d’appuis des lyonnaises ! Transperçant leur défense comme on peut le faire au rugby. La ligne d’avantage comme seul horizon pour les lyonnaises.

Christiane Endler sauve le PSG d’un massacre.

Une première action chaude à la 3′ reprise d’un tacle par Perle Morroni nous laisse présager d’une volonté de revanche lyonnaise, exclue par Reynald Pedros le coach lyonnais, mais évoquée par Amandine Henry en conférence d’avant-match comme confirmée par la buteuse de la rencontre, Jessica Fishlock, internationale galloise pleine d’expérience, au micro d’Eurosport en fin de rencontre.

A la 5′, on assiste à la chevauchée de Lucy Bronze, l’anglaise au coffre masculin. La voilà qui récupère une mauvaise passe parisienne pour s’élancer comme une trois-quart et arriver, après de superbes appuis, devant Christiane Endler, la gardienne parisienne. La capitaine du Chili qui viendra jouer leur premier Mondial en France, sort l’attaque cadrée anglaise.

Quatre minutes plus tard (9′), Eve Perisset fait un salto arrière pour sortir une balle qu’Endler avait détourné sur une percée du Ballon d’Or féminin, Ada Hegerberg et qu’Eugènie Le Sommer avait poussé dans les filets. Déjà les mains levées voyant le but marqué. Sauf que l’ex-lyonnaise au coeur parisien, Eve Perisset sortait un geste incroyable sans que la balle n’ait -visiblement- passé entièrement passée la ligne.

A la 11′, ce sera au tour d’Ada Hegerberg, servie par Eugènie Le Sommer -un peu trop collective sur cette action- ou, encore dans la gestion émotionnelle de son action précédente, qui va chercher du bout du pied un ballon extérieur alors que le but s’offrait.

Les lyonnaises seront sans pitié pour le trio arbitral. Déjà soumis à la question lors de la finale de la Coupe de France 2018 et qui arrêtera un potentiel duel d’Eugènie Le Sommer pour une main inexistante (12′). Le pire pour le trio arrivera à la 15′. Un but csc de la polonaise Dudek, bien trop lente dans cette première mi-temps, refusé aux lyonnaises pour une sortie de ligne inexistante d’un ballon récupéré par Amandine Henry, passeuse sur cette action (15′).

Si le pire n’était pas loin d’arriver pour le trio arbitral avec des décisions discutées et discutables devant plus de 10.000 spectateurs, qu’en aurait-il été pour l’Olympique Lyonnais si Nadia Nadim avait mieux terminé sa tête piquée sur un centre parfait de Wang Shuang, à la 14′, bien sauvée par Sarah Bouhaddi !

Quinze minutes, cinq occasions à une. Et le PSG aurait pu prendre la tête au tableau d’affichage ! De quoi comprendre l’intervention d’Olivier Echouafni, qui avec le sourire, louait l’inefficacité lyonnaise et le potentiel hold-up parisien.

D’autant qu’il semblait que même la justice du football, essayant de prendre en compte la réalité des faits en accordant un pénalty à Lyon (20′) sur une double faute de Perle Morroni et Formiga sur l’intenable Amandine Henry, toujours dans la perforation adverse, voyait ses décisions sans effet ! Griedge MBock s’annonce et Christiane Endler sort la parade qu’il faut, changeant de côté après ses premiers appuis.

On arrive à la mi-temps et on se demande la raison d’un (0-0) tant la défense parisienne centrale a bu l’eau dans ces 45 premières minutes de jeu. Tout est donc possible dans ce match qui ne respire pas l’homogénéité dans son premier acte.

Une seconde mi-temps où le PSG montre sa présence, et l’OL perd de la puissance.

Les mi-temps peuvent ne jamais être les mêmes à la condition où l’équipe bousculée dans le jeu ne l’est pas mentalement. C’est exactement l’enseignement que l’on peut retirer de la performance parisienne. Quasiment inexistante sur le premier acte, à l’image d’une Formiga (42 ans) essentielle dans la gestion émotionnelle du match mais éloignée de la performance attendue pour renverser une situation.

Le match vient juste de prendre et la plus belle occasion du PSG s’offre aux parisiennes. Sur une mauvaise relance de Griedge MBock, Grace Geyoro, excellente au milieu de terrain, prend les devants pour aller au duel contre Sarah Bouhaddi (46′). Reprise au marquage par la lyonnaise, elle délivre une balle cadrée mais trop centrée et pas assez assurée, sortie par Sarah Bouhaddi. Quelques minutes plus tard, ce sera au tour de Marie-Antoinette Katoto, de pointer le nez. La meilleure buteuse du championnat de D1F mettra trop de temps pour armer (58′), reprise par un tacle de Griedge MBock.

Paris est mieux et cherche à poser le ballon dans le camp lyonnais.

Cependant, il reste encore de la puissance et de l’envie aux lyonnaises qui enfonceront les parisiennes avec un superbe mouvement à cinq que Jessica Fishlock finira dans les filets (60′, 1-0), malgré une belle parade de Christiane Endler. Le meilleur est fait pour l’OL, le pire pour le PSG. L’OL passe devant.

C’est là où on note une difficulté lyonnaise nouvelle.

Une nouveauté. Les joueuses de Reynald Pedros se mettent à déjouer. Elles sont loin du ballon, de la porteuse, de la joueuse. Elles reculent. Wendie Renard (tacle sur Diani) et Amandine Henry (tirage de maillot sur Geyoro) prennent des cartons sur des faits de jeu où elles sont en difficulté. Paris commence à faire tourner le ballon. Le match change de forme, sauf qu’on ne peut que constater que les parisiennes n’ont pas le niveau des lyonnaises quand elles ont la possession. Elles n’arrivent pas à mettre en danger Sarah Bouhaddi.

Lyon semble aller sur une victoire. Sauf que Lyon se repose trop sur la défense de Wendie Renard. Sur la seule erreur de la capitaine lyonnaise, Marie-Antoinette Katoto bénéficie d’un ballon remis de la tête qui lui ouvre le but (80′) en lobant la gardienne lyonnaise. Légèrement extérieur. L’occasion était belle pour le PSG de renverser la situation. La meilleure buteuse du championnat de France avait bien anticipé la remise de la capitaine lyonnaise.

L’Histoire récente des rencontres entre les deux clubs sera respecté. Un score serré (1-0) d’autant que Christiane Endler sortira, en toute fin de rencontre (90′) une très belle percée athlétique d’Ada Hegerberg, à la lutte avec Irène Paredes.

Lyon se qualifie pour les demi-finales de la Coupe de France, logiquement. En sachant que l’Ol ne gagne plus de la même manière et laisse des opportunités de croire que le PSG, avec une meilleure lecture défensive, pourraient dans le jeu, prendre le meilleur, à la condition de passer la défense lyonnaise.

William Commegrain lesfeminines.fr