Les USA, c’est très physique. Les américaines, numéro 1 mondial depuis la nuit des temps, sont tellement au-dessus du panier mondial qu’elles pourraient être considérées comme des hommes face à des femmes, ayant toujours porté leurs forces sur la différence athlétique et mentale. D’où le titre volontairement « bashing », les américaines pourraient quasiment « pisser debout » !

Les américaines, au-dessus du panier, dans l’histoire du football féminin.

Les oppositions ne sont pas si nombreuses face aux Bleues (24) mais les victoires sont peu nombreuses (17D, 3N, 4V). Souvent à l’extérieur, ce sera seulement la quatrième fois que les « Stars and Stripes » viendront jouer dans l’Hexagone. Lors du Mondial, elles seront à Reims (le 12 juin, Thaïlande), au Parc des Princes (16 juin, Chili) et finiront leur 3e match du groupe F au stade Océane. (20 juin, Le Havre) dans une rencontre qui vaudra le déplacement face à la Suède.

Bruno Bini (sélectionneur des Bleues de 2007 à 2013) qui n’a pas réussi à les vaincre lors de la demi-finale du Mondial 2011 disait d’elles, qu’elles étaient à l’époque « des monstres physiques ». Meilleure mondiale depuis 2007 à 2018 (sauf en 2014) pays où le football féminin est le centre du monde sportif scolaire féminin, seules les allemandes arrivaient à les bousculer. Physiquement injouables et pourtant pas tant payées que cela.

Pourtant, pour qui a des souvenirs, la finesse de jeu des françaises de 2012, avec Louisa Necib, Gaetane Thiney, Camille Abily, Elise Bussaglia, les avaient malmené au premier tour des JO de Londres en menant (2-0) au bout de 14 minutes de jeu (Thiney et Delie) ! Sandrine Roux et Fabien Levêque en avaient perdu leurs voix. La déferlante américaine avait joué de son impact, le match s’était terminé sur le score de (4-2) pour les américaines. Puissance américaine. Finesse française inférieure, qui les avaient cependant amené en demi-finale Olympique, après un mondial réussi.

Depuis 2014, la balance est assez équilibrée entre les deux nations.

Sous la houlette de Philippe Bergerôo et de Frédéric Aubert son préparateur physique, l’homme aux mots qui fusaient comme des balles, la balance s’était réajustée, pour devenir, de sélectionneur en sélectionneure, assez équilibrée. Les deux hommes en avaient fait une priorité.

Graduellement les choses s’amélioraient. Deux victoires françaises dont une très sévère à domicile pour les américaines (0-3 en 2017) sous le coaching d’Olivier Echouafni leur infligeant la plus lourde défaite à domicile de leur histoire. Deux autres nuls contre seulement 4 défaites et sur des scores serrées voir liste ci-dessus (*).

Des statistiques positives sur les huit derniers matches qui justifient d’une différence entre le 1er mondial et le 3e (La France) avec quatre défaites mais aussi d’une certaine proximité, fort de deux victoires et deux nuls.

D’autant même que les deux dernières rencontres sont plutôt favorables aux françaises et ont donné une victoire française (2017, doublé d’Abily et Eugènie Le Sommer) et un nul (2018, Eugènie Le Sommer). Les deux sur les terres de l’Oncle Sam. Pas si mal.

Intéressant … A la maison, les Bleues ont une belle statistique. 

Les américaines se déplacent rarement. Pour les neuf matches de préparation au Mondial 2019 prévus par Jill Ellis, la coach américaine venue au pouvoir après la débâcle du Tournoi de l’Algarve de 2014, sept se feront aux USA. Seul le camp de Janvier sera européen avec la France et l’Espagne, le 22 janvier à Alicante au calendrier. L’Angleterre, le Brésil et le Japon, venus suppléer l’absence de la France et de l’Allemagne à la SheBelievesCup (mars 2019), puis l’Australie, la Belgique, l’Afrique du Sud et le Mexique seront des matches à domicile.

En conséquence, on ne trouve que quatre matches dans l’Histoire des Bleues qui ont vu les Stars And Stripes venues voir de plus près les réalités françaises des « Pépé le Putois  » (surnom donné aux français *). Avec une très bonne statistique française.

Il faut remonter loin pour en trouver la trace. A l’Histoire du Football féminin, clin d’oeil sympathique au musée itinérant de l’équipe de France féminine qui ouvrira ses portes Samedi, en avant-première de la rencontre .

1991 et 1992, et les troupes d’Aimé Mignot subissent une lourde défaite dans le Rhône (Chasseley, 1991, 0-4) pour une revanche et surtout une victoire historique l’année suivante (4-2 , Chassieu) à quelques lieux de là. Incroyable exploit face à la première nation de licenciées au monde quand le football féminin français cherchait désespérément des filles pour faire un onze.

1995 sera l’année de la troisième rencontre, sur une défaite sévère mais logique (0-3) et il faudra attendre dix ans (2015) pour voir la victoire française des troupes de Philippe Bergerôo. Clin d’oeil de l’Histoire, cela sera aussi le premier match de préparation du Mondial 2015.

Un pénalty arrêté par Sarah Bouhaddi. (2-0) sur le terrain synthétique de Lorient. Deux buts de deux joueuses de petite taille. Eugènie Le Sommer et Jessica Houara d’Hommeaux, 1m62 sous la toise. Traits d’humour quand on voit la taille des américaines.

Quatre matches à domicile pour deux victoires et deux nuls … Pas si mal comme statistiques pour les Bleues, hôte du Mondial 2019 et qui pourrait retrouver les USA lors d’un potentiel quart de finale au Mondial 2019.

Les françaises pourraient-elles « pisser debout » ?

Cela se discute sur le ton de l’humour. De plus en plus le football pratiqué par les femmes oublie la finesse de ses débuts pour choisir une expression tactique et physique en priorité. Indéniablement, les Bleues ont pris du volume athlétique depuis que les douze clubs de la D1F ont au minimum, cinq entraînements par semaine voire le double en préparation. Pour plus de la moitié, un exercice quasi-exclusif du football avec un environnement médicalisé identique à celui des clubs professionnels masculins qui les intègrent ou les hébergent, leur donnent une vraie puissance.

Elles sont physiquement passées au-dessus. Auparavant, il y avait d’abord des joueuses. Aujourd’hui, le football féminin de haut niveau est fait de joueuses athlétiques.

Faut-il voir dans le recrutement récent d’américaines universitaires (PSG, Fleury) au mercato de Janvier une tendance à l’athlétisation du football féminin de l’élite ? D’autant qu’on a affaire à des joueuses de grande taille comme l’argentine Solo Jaimes à l’OL (1m75). Une denrée rare en France.

Une tendance dont on verra l’efficacité et l’efficience, en n’oubliant pas que la Chine de Bruno Bini a fait subir fin 2015, sa première défaite à domicile aux américaines, pour le départ d’Abby Wambach.  Et on ne peut pas dire que les chinoises soient des monstres physiques.

On peut juste noter que la différence physique s’est estompée entre la France et les USA.

Le mental américain, une spécialité américaine.

Lorsque Jill Ellis s’est prononcée en zone mixte après le tirage au sort leur donnant pour la énième fois la Suède, puis la Thaïlande et le Chili, elle a eu cette phrase simple : »pour gagner le Mondial, il faut écraser les autres ! »

Peu importe qu’elles aient gagné le titre en 2015 alors que plus de la moitié de ses joueuses 2019 seront des nouveautés. Peu importe que les USA aient cinq médailles d’Or sur six olympiades. Peu importe l’Histoire. Pour cette femme, la formule est simple. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle avait redonné de la puissance aux américaines en 2014. « Réapprendre à gagner et non pas à jouer ».

Qui se souvient de l’incroyable finale du Mondial de 2015 avec 3 buts en 16 minutes pour les USA de Carli Lloyd, future meilleure joueuse FIFA 2015 et 2016, pour un score historique de (5-2) sait ce que veut dire « écraser les autres » pour les Etats-Unis.

Au bout du 7e match de la compétition, une nouveauté imposé d’un tour supplémentaire pour avoir le même nombre d’équipes en jeu que pour les hommes (24), qui n’a pas fait bouger d’un cil, le mental et le physique des américaines, le Japon -championne du Monde 2011 contre les USA, finaliste Olympique en 2012 face aux USA – avait explosé en vol. Fatigues, mental. Elles n’avaient plus rien dans les chaussettes alors que les américaines, quasiment à domicile, fonctionnaient à l’honneur du drapeau étoilé.

Les américaines sont capables de « pisser debout ». Elles jouent comme des hommes. C’est ce qui fait leur différence. La preuve ? Lorsqu’on les gagne une fois, cela marque l’Histoire.

Qu’une équipe féminine gagne une fois les Hommes, et vous verrez l’impact.

Sur W9, samedi 19 janvier, 21 heures, en direct du stade Océane, il va y avoir de l’impact. Huitième match à domicile de rang pour les Bleues. Sept victoires. Si cela se termine par une victoire, les Bleues s’en souviendront. Juste, attention au mental des américaines.

« Taper fort pour donner des mots (maux) d’avance en vue d’un potentiel quart de finale ».

William Commegrain lesfeminines.fr

Aux USA, il existe un French Bashing illustré par un dessin animé qui montre un putois « Pépé le Putois » qui ne pense qu’à une chose : « dire des mots romantiques pour « pécho » une chatte qui, à chaque fois, se dérobe ». Voilà la réputation française en plus des jours de grève, facile, puisque nous ne travaillons que « 12 heures par semaine ! » Pour les américains, 1 million de personnes dans la rue, c’est inimaginable. Eux .. ils tournent en rond quand ils manifestent. 🙂

Les huit dernières rencontres face aux américaines :

  • 4 mars 2018 (1-1), nul, SheBelievesCup, coach Corinne Diacre.
  • 7 mars 2017 (0-3), victoire ShebelievesCup, coach Olivier Echouafni.
  • 6 Août 2016 (1-0), défaite JO Rio, coach Philippe Bergerôo
  • 6 Mars 2016 (1-0), défaite ShebelievesCup, coach Philippe Bergerôo
  • 11 mars 2015, (2-0), défaite Finale Tournoi Algarve, coach Philippe Bergerôo
  • 8 février 2015 (2-0), victoire amical, coach Philippe Bergerôo
  • 20 Juin 2014 (2-2), nul amical, coach Philippe Bergerôo
  • 14 Juin 2014 (1-0), défaite amical coach Philippe Bergerôo