Le FC Metz mérite son Paradis

Les messines se sortent de l’enfer des places relègables qu’elles n’ont plus quitté depuis la 4e journée, un certain 22 septembre. 10 journées continues entre la 11e et la 12e place et les voilà, à dix, après le carton rouge logique de la jeune gardienne U20 Justine Lerond, venue en dehors de la surface, tacler à retard l’attaquante guingampaise (58′).

La performance ne s’arrête pas là puisqu’il a fallu tenir en infériorité une bonne trentaine de minutes face à des bretonnes mieux classées et surtout revenir au score alors que Léa Le Garrec (26′, 0-1), chef d’orchestre de la bonne première partie de saison bretonne, finalisait le pénalty accordée logiquement par Solènne Bartnik, là encore, suite à une faute de Justine Lerond sur Louise Fleury, avec un premier tacle dans la surface mal maitrisé.

Si la jeune gardienne messine, titulaire dans les buts du FC Metz, faisait montre d’un excès de motivation certain qui lui coûtera quelques matches et peut-être quelques points au FC Metz, ces coéquipières semblaient être armées des même intentions à l’image de la malice d’une Marie-Laure Delie pour égaliser entre quatre défenseurs bretonnes (47′, 1-1). Les messines n’en resteront pas là et produiront un superbe mouvement collectif en fin de match en profitant d’une erreur de placement de la défense bretonne forte de trois internationales appelées par Corinne Diacre, à trois sur un ballon, laissant toute la place à Pauline Dechilly venue de derrière pour perforer et remettre en retrait à Léa Khelifi (88′, 2-1), la balle de la victoire qui met Metz (13 points) à deux points du premier relégable (Lille, 11 point) et surtout à deux points de Dijon (15 points).

Une superbe performance messine et un coup d’arrêt breton, bloqué à 16 points.

Claire Lavogez, déterminante pour les Girondins de Bordeaux.

L’autre performance vient du côté des Girondins de Bordeaux, malmenées en Coupe de France (élimination face à une D2F pour la 3e fois) avec une Claire Lavogez (24 ans), décisive dans ses intentions techniques et dont on ne peut que s’interroger et regretter son absence dans les listes de 23, maintenant affirmées de Corinne Diacre. Un premier corner qui touche le poteau, laissant même la jeune gardienne U20 Mylène Chavas, sans possibilité d’intervention, pourtant grande de taille. Le second geste technique de l’ex-lyonnaise sera la passe de l’égalisation pour une balle puissante déposée par la joueuse de 24 ans sur la tête de Julie Thibaud, étonnement seule face au but dijonnais, dans une défense bourguignonne bien trop passive (45′, 1-0).

Bordeaux maintient sa troisième place, ce qui n’est pas si courant du côté de la Gironde, et suit les performances de Montpellier et du Paris FC. Le trio Lavogez, Lavaud, Asseyi est redoutable de talents. Quant à Dijon, la mayonnaise a du mal à prendre dans cette seconde partie de saison. Elles pourraient vivre des moments difficiles et goûter aux risques de la relégation si elles n’y prêtaient pas plus attention. L’expérience d’Elise Bussaglia ne peut que mettre un peu de temps pour montrer son efficacité et il reste – en raison de la Coupe du Monde qui arrive à grand pas – bien moins de journées qu’habituellement.

Montpellier, en patron, face à Soyaux

Montpellier après ses deux derniers matches, faits de deux défaites à domicile (Lyon et Paris Fc en Coupe) qui ont mis un peu de gris sur l’incroyable remontée montpelliéraine du milieu de saison, s’est imposé sans coup férir face à Soyaux, un ton en-dessous, et qui a surtout la qualité de gagner les matches qu’il ne faut pas perdre.

Un premier pénalty de la capitaine belge Janice Cayman (45′) suivi du dixième but de Clarisse Le Bihan dans la foulée (47′) ont rendu la victoire des filles de Jean-Louis Saez sans discussion. Là encore, on peut s’étonner de l’absence de l’ex-guingampaise, Clarisse Le Bihan (24 ans), elle-aussi, des listes de Corinne Diacre. A un âge où la mettre de côté, pose des questions quant au devenir des Bleues à l’horizon 2020 (J0) et 2021 (Euro). Une génération peut-être sacrifiée ?

Clara Mateo, au four et au moulin, pour le Paris FC

Dans le derby parisien qui opposait le Paris FC à Fleury 91, Clara Mateo (20 ans), en dehors du fait d’avoir bénéficié d’une erreur incroyable de la gardienne titulaire Maryne Gignoux, a surtout montré une envie forte de continuer son action, allant contrer du bout du pied, un dégagement fait de trop de certitudes, de la portière voisine (16′, 1-0). La jeune attaquante parisienne sera à la passe décisive pour Marina Makenza (51′, 2-0). Auteure d’une rencontre efficace et efficiente qui sont des termes qui reviennent souvent dans les propos de Corinne Diacre, elle sera peut-être une de celles qui pourraient entrer dans une liste de 23, notamment si les Bleues prennent le bouillon contre les USA, Samedi 19 Janvier, au Havre.

Daphné Corboz, joueuse franco-américaine que la D1F a découvert la saison dernière, est devenue une cadre de la jeune équipe de Fleury, en D1F depuis deux saisons seulement et qui semble ne pas vouloir de ce costume de Rookie que seul le temps peut lui enlever. Entre nouveauté et expérience de la D1F, les joueuses de Fleury n’ont rien pu faire pour égaliser face au Paris FC ce qui montre une certaine limite. Avec un score de (2-1), elles montrent aussi que la différence est bien moins importante que lors de leur première opposition de l’an dernier (1-5). Les deux autres rencontres de ce début d’opposition, toutes terminées sur le score de (0-0) confirment même qu’elles sont proches.

Un budget plus conséquent et une gestion spécifique et différente de celle du Paris FC, très ancrée sur son histoire avec Juvisy, pourraient donner des envies à certaines joueuses de penser que le projet « d’être le premier club essonnien » de Fleury, pourrait être un projet SMART (Spécifique, Mesurable, Acceptable, Réalisable et Temporel).

C’est peut-être dans cette situation que le mot Derby a le plus de sens entre ces deux clubs.

L’Olympique Lyonnais, royal pendant 45 minutes, face à Rodez

Les joueuses de l’Olympique Lyonnais font partie des meilleures joueuses du Monde. Les joueuses de Rodez sont typiquement des joueuses de la D1F. La D1 Féminine n’est pas le meilleur championnat du Monde même s’il supporte la concurrence. La différence entre ces deux notions explique le résultat entre l’OL et Rodez.

Une mi-temps où l’Olympique Lyonnais marque quatre buts, ce qui est beaucoup, dont un de Dzsenifer Marozsan qui tricote face au but pour envoyer un missile sur lequel Laetitia Philippe, auteure d’une belle partie ne pourra rien. Un quatrième but qui suivra deux interventions en mouvement d’Eugènie Le Sommer (16′ et 32′) et une superbe tête, maintenant habituelle, de Wendie Renard (22′) sur un service Dzsenifer Marozsan, identique à son égalisation face au PSG. La messe est dite.

Puis Rodez qui se rebelle comme une D1F de caractère peut le faire et une seconde mi-temps sans but lyonnais. La marque d’un « moins bien » et d’un « plus mieux » des occitanes du Nord. Au final, trois points et une victoire. Amandine Henry et Wendie Renard, au micro de Canal, habituées comme jamais à gérer leur propos, se résumeront ainsi : « peut mieux faire mais le travail est fait ».

Quand à Rodez, elles se sont données des raisons de rêver en se disant : « 0-0, sur une mi-temps, face à l’OL, c’est loin d’être rien ! ». Exact, c’est loin d’être rien.

Ce genre de messages positifs risquent de manque à Dijon et Lille (si elles prennent une défaite en recevant le PSG à domicile) ce qui pourrait leur coûter chers, à la différence du FC Metz et de Rodez, ayant des faits plus positifs comme certitudes.

William Commegrain lesfeminines.fr