Les filles bougent en football

Montpellier recrute deux joueuses dont l’une de 23 ans, suédoise d’origine des Balkans, Marija Banusic qui en est à son 8e club et libère d’un autre côté la danoise Katrine Veje (27 ans et 7 clubs à son actif) qui a eu très peu de temps de jeu cette saison, immédiatement partie signer à Arsenal.

Le Paris Saint Germain prend une attaquante danoise, Nadia Nadim (31 ans, étudiante en médecine) qui a vadrouillé sur tous les continents (7 clubs), 7 langues parlées et dont l’identité afghane a explosé avec l’Euro 2017 et le parcours du finaliste danois, pays qu’elle a choisi de défendre.

L’ex-parisienne et internationale espagnole Véro Boquete (31 ans) quitte la Chine pour aller aux USA jouer pour la 5e fois la NWSL en signant pour le 14e club de sa carrière : Utah Royal FC dans une ligue fermée.

Le football féminin fait bouger les filles à travers le Monde et il n’est pas rare d’avoir dans un CV un club européen, un club américain et un club chinois.

Seule, la jeune canadienne Easther Mayi Kith (21 ans), quebecoise venue de l’Université West Virginia aux USA vient se placer pour la saison prochaine et postuler à la place d’une Linda Sembrant (31 ans, internationale suédoise) la saison prochaine, formant alors un futur duo très jeune au centre avec la française Maëlle Lakrar (18 ans) si tels sont les prévisions montpelliéraines. Trop risqué, cela ressemble plus à un RDV pour la saison 2021.

D’autres étrangères en France ? On attend que l’Ol se manifeste

Il y aura sûrement d’autres arrivées avant le 31 Janvier. Peu de joueuses sont à prêter. La France va recevoir d’autres étrangères pour un contingent actuel de 51 joueuses qui devrait s’approcher de la soixantaine. On peut attendre quelque chose du côté de l’Olympique Lyonnais en fonction de l’analyse faite par Reynald Pedros et Jean-Michel Aulas quant au recrutement de Nadia Nadim qui donne de l’expérience au groupe parisien, proche à deux points de l’OL, toujours dans l’idée d’avoir un 13e titre national consécutif.

Les françaises sont casanières !

Pour la France, le chemin est inverse. Si tu veux être chez les Bleues, une bonne solution : joue en France. Elise Bussaglia (FC Barcelone) est revenue en France (Dijon). Pauline Peyraud Magnin joue à Arsenal mais n’est entrée dans les 23 qu’une seule fois et au titre de 3e gardienne. Kheira Hamraoui, à Barcelone ne compte plus être appelée et les jeunes prêtées l’an dernier au FC Barcelone et Atletico Madrid sont toutes rentrées à la maison. Perle Morroni au PSG. Sana Daoudi à Guingamp.

Et les exemples précédents à Corinne Diacre sont du même ordre. Seule Elise Bussaglia à Wolfsburg sous l’ère Philippe Bergerôo et Amandine Henry à Portland ont eu du Bleue en jouant à l’étranger. Il s’agit de deux stars pour la France, l’une (183 sélections) à quelques pas du record de Sandrine Soubeyrand (198 sélections) ; l’autre, capitaine de l’équipe de France, indispensable chez les Bleues.

Il faut dire que peu de joueuses font le grand saut. On peut y voir trois raisons : la sélection en Bleue, le côté casanier des joueuses, les salaires français pour certaines. Aux meilleurs niveaux quelque fois.

Un problème pour 2019 ? 

Il sera intéressant de voir si cette particularité française ne pèsera pas dans la course qu’attend les Bleues pour la Coupe du Monde 2019 ? En sachant que l’Angleterre est pareille, les USA le font de manière institutionnelle, les allemandes après s’être déplacées sont souvent restées en Bundesliga.

En fait, les filles au football féminin sont, de base, casanières. Surtout si elles sont correctement payées. Elles s’installent et vivent en couple (un « transfert » peut en demander un second) ne changeant de clubs que dans un même championnat.

William Commegrain lesfeminines.fr